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Parti socialiste : 1 poste, 3 candidats, mille combinaisons

Live à Reims / samedi 15 novembre 2008 par Marion Mourgue
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Les socialistes ne sont pas parvenus à s’accorder sur le nom du successeur de François Hollande. L’envoyée spéciale de « Bakchich » à Reims raconte heure par heure les coulisses du congrès du PS.

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© Nardo

Dimanche16 novembre

13h15. Benoît Hamon est interrogé sur sa filiation avec Martine Aubry. Réponse laconique mais efficace : « C’est au tour des fils. Je suis convaincu que je ne serais pas en troisième position jeudi. Ma candidature est la seule qui jette des ponts entre socialistes ». La croisière s’amuse du PS s’achève à Reims. Elle reprend demain dans toute la France jusqu’au vote des militants le 20 novembre. C’est la lutte finale…

13h. Après leurs discours à la tribune, les 3 candidats défilent dans la salle des journalistes pour un point presse. Salle bondée à chaque fois. Déjà un point commun. Le deuxième : ils ont tous confiance dans le choix des militants, appelés à se prononcer sur leur candidature dans quatre jours… « Ils ont le talisman de l’unité entre les mains », glisse Royal en reprenant un terme utilisé deux heures avant par Delanoë. Pour Aubry, Reims aura été un « congrès politique au vrai sens du terme où chacun débat et défend ce en quoi il croit ». Pour Royal, « il y a un décalage entre ce qui se passe au congrès de Reims et ce qu’attendent les Français ». À peine…

11h. À la tribune et en plein discours, Martine Aubry qui appelle à ce que le parti soit uni, après l’élection, s’arrête d’un coup : « il y a une petite araignée » sur le pupitre. La salle bondée et fatiguée éclate de rire. « Je ne sais pas si c’est un signe de bonheur ou de malheur. Adeline [Hazan, maire de Reims], franchement, le ménage aurait pu être fait ». Enfin Adeline… Un quart d’heure, Benoît Hamon prend à son tour la parole : « Mes chers camarades, j’ai tué l’araignée ! Eh Benoît, le respect des petits », c’est pour aujourd’hui ou c’est pour demain ?

09h30. Martine Aubry est officiellement candidate à la succession de François Hollande. Les militants qui la soutiennent sont fous de joie. Les autres sourient… On ne doute pas que c’est avec sincérité… Le député Claude Bartolone demande aux militants qui soutiennent la maire de Lille de se rendre disponibles jeudi 20 et vendredi 21 novembre, lors du vote entre les différentes candidatures : Aubry [motion D], Hamon, Royal [motion E]… Un second tour est donc plus qu’envisagé. « Prenez contact », ajoute Bartolone, « avec les camarades de la motion A [Delanoë] et de la motion C [Hamon] dans vos fédérations ». C+D-A=E ?

08h30. Delanoë jette l’éponge… de la candidature. Il en rend compte devant les délégations de sa motion réunis sous un tente blanche. Les journalistes entendent tout… : « Je ne propose pas une candidature qui nous mettrait au niveau des autres en terme de divisions et en en-dessous des autres en terme de représentation ». Avant d’ajouter : « vous avez le droit de voter pour qui vous voulez… ». En un mot : aucune consigne de vote. Et de conclure : « le PS va être dans un état de santé proche du coma ». Un suppo et au lit !

04h. Résultat des courses de la nuit : aucun accord ni sur une ligne politique, ni sur le nom d’un candidat. Il y a toujours 2 candidatures déclarées : Ségolène Royal et Benoît Hamon. Les autres ont jusqu’à 11h pour se déclarer. Et une nuit pour rien !

03h20. Bertrand Delanoë a quitté le Palais des Congrès par une porte dérobée. Sympa, l’ami. François Hollande fait un petit point presse : « personne n’a gagné mais beaucoup a été perdu dans la recherche d’une majorité depuis plusieurs semaines. Vous savez, ce n’est pas facile de rassembler le parti… » Ça, on l’avait compris.

03h. Benoît Hamon confie aux journalistes qu’il n’y a pas d’accord avec Bertrand Delanoë. « Ce n’est pas faute d’avoir essayé »… Martine Aubry, elle, ne dit mot et ne se prononce toujours pas sur sa candidature. Mais des rapprochements se sont faits avec la motion Hamon. « Vous serez fixés demain avant 11h », précise le député Christian Paul, proche de la maire de Lille. Un jour…

02h15. Que de royalistes ! François Rebsamen de la motion Royal vient à son tour parler à la presse. « Ils ont préféré s’enfermer dans une salle obscure et ils viennent d’en sortir », lâche-t-il amer en évoquant Martine Aubry, Benoît Hamon et Bertrand Delanoë. « Ils viennent d’en sortir pour dire qu’ils n’avaient abouti à rien ». Tout ça pour ça ? Kafkaïen. Heureusement que tous les socialistes ont tenu à rappeler que les Français les regardaient…

01h25. Ségolène Royal, suivie de sa garde rapprochée, quitte la commission des résolutions avec une sortie digne de Madonna ! Devant un parterre de journalistes rangés en cercle et pour certains assis par terre, Royal prend la parole, des dizaines de journalistes à ses pieds. La scène est surréaliste : concentration maximale au centimètre carré… « Les militants vont avoir la parole. Ils vont avoir à choisir quel PS ils veulent, le retour aux méthodes d’un autre âge ou un nouveau Parti socialiste tournée vers l’avenir ». Les autres motions ont refusé « la main tendue que nous avons offerte », commente Royal.

La candidate s’en va. Une quinzaine de minutes plus tard, Manuel Valls, un de ses proches, tient à préciser que la motion Royal n’a pas quitté la commission des résolutions. « Nous n’avons pas compris quels étaient les désaccords », glisse-t-il, « on sent qu’il y a des prétextes car ils veulent garder le pouvoir ». Mais selon Valls, « les relations entre les socialistes sont bonnes : nous sommes contents de nous voir ». Ça va toujours mieux en le disant.

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La journée s’annonce longue
© Nardo

Samedi 15 novembre

La deuxième journée du Congrès de Reims a commencé. Et elle risque d’être longue puisque se tient ce soir la traditionnelle « nuit des longs couteaux ». Une nuit de tractations pendant laquelle les différentes motions tentent de parvenir à une synthèse pour constituer une majorité. Le front anti-royal est à la manœuvre pour essayer de trouver un candidat à envoyer face à l’ex-candidate à la présidentielle qui a officialisé, vendredi soir, son intention de briguer la succession de François Hollande.

22h. Les 102 membres de la commission des résolution se sont réunis au Palais des congrès. Une centaine de journalistes s’est réunie pour les attendre et savoir si une majorité se dégage de la réunion. Ambiance hall d’aéroport, néons et fauteuils rouges. Embarquement immédiat pour la colo socialiste…

19h45. Interpellé sur la bise entre Martine Aubry et Bertrand Delanoë, à l’issue du discours de la maire de Lille, Manuel Valls s’est gentiment - mais fermement ! - moqué d’eux : « ne soyez pas troublés [les journalistes] par trop d’embrassades. Plus il y en a, plus il faut se méfier. Elles cachent parfois de profondes divisions… » C’est fou ce qu’il y a à décrypter dans un baiser de socialistes !

19h30. Juste avant la commission des résolutions, Ségolène Royal a rencontré la presse pour jouer la « transparence ». Avant de plaisanter : « la commission, c’est un peu mystérieux. Elle se tient la nuit, avec des interruptions de séances. Mais il ne faut ni dramatiser, ni caricaturer… » C’est vraiment pas le genre des socialistes au congrès ! « Toutes les techniques de négociation, de dramaturgie seront utilisées pour construire le rassemblement ». La nuit risque d’être agitée…

17h45. « Djack » est revenu ! Le voilà, attentif - on n’en doutait pas « Djack » ! - pour écouter Martine Aubry. « C’est ce nouvel Epinay [congrès historique pour le PS de 1971] que nous devons faire ! Je veux voir à Reims, renaître le PS ! », lance d’emblée la maire de Lille. Aubry, aussi, prend du temps à monter en puissance. Alors qu’ au début de son intervention, elle rencontre un accueil frais, elle obtient ensuite une standing ovation de plusieurs minutes, les militants frappant leurs pieds au sol comme dans un stade de foot.

Dans un discours sensiblement axé à gauche, Aubry refuse, dit-elle, toute alliance au niveau national avec le MoDem pour trois raisons : ne pas s’être opposé à Nicolas Sarkozy, ne pas avoir accepté le projet socialiste ni les partenaires du PS au moment de la présidentielle. Sifflements des partisans de Royal. Aubry dégaine : « Vous ne pouvez pas demander le respect du parti quand ça vous arrange et ne pas respecter ceux qui vous ont écouté ». Pan sur le bec !

Aubry fait un grand pas vers l’officialisation d’une candidature. « Nous devons choisir un capitaine pour le PS (…) Il nous faut une majorité (…) Ma détermination est totale ». La salle exulte. Martine aussi…

16h25. Dans une salle pleine à craquer, Ségolène Royal s’approche de la tribune pour prendre la parole. Il lui reste quelques minutes à patienter, avant de pouvoir monter sur scène. À peine visible tant les caméras sont nombreuses, la candidate au poste de Premier secrétaire corrige son discours, le visage tendu. Souriez, vous êtes filmée…

Une fois sur scène, elle prononce un discours d’une demi-heure, entrecoupé de sifflements, huées, d’un « au secours », de nombreux applaudissements et de « Bravo ! » Il faut dire que Royal, visiblement émue, la voix mal posée, n’y est pas allée de main morte : « Il faut nous soigner (…). Fabriquons-les ces potions. (…) Nous sommes le socialisme, levons-nous, vertu et courage, car nous rallumerons tous les soleils, toutes les étoiles du ciels, nous sommes les socialistes ». Les militants sont partagés entre désolation et adoration. C’est à qui sera le plus bruyant pour se faire entendre…

Mais Royal, qui se chauffe au fur et à mesure de son intervention, marque un point sur la question des alliances avec le MoDem. Une question agitée par ses adversaires, comme un épouvantail depuis le début de la campagne. « Sommes-nous si faibles, si apeurés, que la seule idée d’une alliance éventuelle dans 3 ans nous jette hors de nous-mêmes, alors que certains parmi les plus enflammés la pratiquent déjà chez eux ? » Petite attaque à Martine Aubry, qui s’était associée au MoDem lillois aux dernières municipales. Royal propose, si elle est élue, d’organiser une consultation des militants sur la question des alliances. Les applaudissements sont prononcés. La présidente de la région Poitou-Charentes parvient à faire l’unanimité des socialistes quand elle dénonce « les atteintes portées à la République par Nicolas Sarkozy ». Qu’on se le dise : Royal est candidate jusqu’au bout. Jusqu’en 2012.

15h15. François Hollande, de retour dans la salle, s’approche de Dominique Bertinotti, maire du IVème arrondissement de Paris et très proche de Royal. « Ce serait bien que ce soit l’apaisement », lance-t-il une heure avant que l’ex-candidate à la présidentielle prenne la parole. Sous-entendu, pas de « Ségolène, Ségolène » hurlé par les militants. Et « Royal, Royal », ça peut aller ?

15h. Reprise des festivités après une interruption temporaire pour cause de déjeuner des participants et des militants. « Le congrès se passe dans la salle », plaisante à la tribune, Guillaume Garot, député-maire de Laval proche de Royal, « pas dans les couloirs ». Allez, hop, hop, hop au boulot !

14h. Le PS aurait-il zappé Lionel Jospin ? L’ancien Premier ministre, qui n’a toujours pas fait d’apparition au congrès de Reims, ne figure même pas sur les photos accrochées au mur, dans la salle du Parc des expositions. On y voit pourtant Jean Jaurès, François Mitterrand, Pierre Mauroy, Laurent Fabius ou encore Dominique Strauss-Kahn, Bertrand Delanoë, Martine Aubry et Ségolène Royal… Même en cherchant bien, Jospin n’est nulle part. Un oubli volontaire ?

13h30. Ira ? Ira pas ? Martine Aubry s’interroge encore sur l’officialisation d’une candidature… « Tout le monde lui dit : vas-y Martine », commente un élu socialiste. « Je lui dis : c’est peut-être pas la peine d’aller dans le mur ». En clair : Aubry parviendrait-elle à l’emporter face à Ségolène Royal. Rien ne garantit à 100 % qu’Aubry casse la baraque.

13h. « Reims, c’est pire que Rennes ! », raille Jean-Paul Huchon, président socialiste de la région Ile-de-France en référence au congrès fratricide de 1990. « A côté, Rennes c’est un grand succès ». Quand on sait que le PS a mis des années à s’en remettre, on a du mal à imaginer l’après-Reims !

12h15. No, no, no ! Pierre Moscovici rejette la proposition des ségolénistes de rejoindre la motion Royal. Selon lui, la motion Delanoë doit impérativement rester unie… et Mosco rester le candidat du compromis ?

12h15. Vincent Peillon, l’un des très proches de Ségolène Royal, s’approche pour parler avec Bertrand Delanoë, à l’intérieur de la salle du Parc des expositions. D’un geste ferme de la main, Delanoë l’arrête. Le maire de Paris est déjà en train de discuter avec quelqu’un. Peillon devra attendre son tour. Rompez !

11h45. Après Arnaud Montebourg et Manuel Valls, c’est au tour de Pierre Moscovici de prendre la parole. « Mes amis, quand il s’agit de trouver des réponses, c’est vers les socialistes que l’on se tourne », explique-t-il, sérieux. Alors qu’il poursuit son discours, Ségolène Royal se lève et quitte la salle, toujours entourée d’une nuée de photographes et de cameramen.

11h15. Bertrand Delanoë prend la parole à la tribune du congrès. Au menu, le respect du vote des militants - les ségolénistes, dans la salle, triomphent - et le refus de toute alliance avec le MoDem de François Bayrou- le gros désaccord entre Delanoë et Royal. « La gauche et la droite, ce n’est pas la même chose ! », se met-il à clamer en haussant le ton de plus en plus fort. Furibard, Delanoë lance : « Il est déjà très difficile de mettre en oeuvre un projet de gauche avec toute la gauche. Alors, si vous ajoutez un bord de la droite, ça ne peut pas marcher ». Ca y est, Bertrand est en pétard !

11h. Patatras. Michel Sapin, proche de François Hollande et signataire de la motion Delanoë, vient de ruiner le moral des militants et des journalistes réunis à Reims. A quoi sert le congrès ? « A rien ». Allons Michel trêve de plaisanterie… « Je suis sérieux, on sortira de ce congrès comme on est entrés. Ce n’est pas ici que les choses se résolvent. Ici, on est dans les débauchages. Mais si vous constituez une majorité par émiettement, vous obtenez une minorité par délitement. L’enjeu énorme, c’est la désignation du Premier secrétaire par les militants et la constitution d’une majorité au conseil national grâce à des accords politiques. » Bon, on attend quand même la fin du congrès, Michel ?

10h45. Un député socialiste proche de Bertrand Delanoë lance aux journalistes : « Arrêtez de penser aux ralliement. Ici c’est une vaste partouze, ça dure 3 minutes et c’est pas très bon. » En forme, les socialos ce matin !

10h30. Les proches de Ségolène Royal relaient le message dans les couloirs du parc des Expositions… La main est tendue aux partisans de Bertrand Delanoë. François Rebsamen, actuel numéro 2 du PS et membre de l’équipe Royal, est très clair : « Nous sommes prêts à ouvrir la gouvernance du PS à d’autres. Nous sommes ouverts à une gouvernance partagée pour le PS ». En clair, un poste de secrétaire général délégué à trouver dans la pochette surprise pour la motion qui rejoindra Royal. « Je pense d’abord à la motion A (Delanoë) car Martine Aubry nous a clairement fait comprendre que nous n’étions pas à la hauteur de ses exigences. » Aubry au piquet !

9h45. Atelier cuisine au PS. Gérard Collomb, maire de Lyon et signataire de la motion Ségolène Royal, cherche manifestement à débaucher certains représentants des autres motions : Jean-Marc Ayrault, André Vallini, Jean-Christophe Cambadélis qui ont tous le droit à un petit mot gentil. Un scoop en soi au PS. « Dans notre équipe, il n’y a pas de premier, deuxième ou troisième cercle », lance-t-il. Comprendre : même ceux qui nous rejoignent un peu tard par rapport aux autres auront le droit à une place dans l’équipe. Mais celui qui a tous les honneurs s’appelle aujourd’hui Pierre Moscovici, signataire de la motion Delanoë, dont la rumeur laisse entendre qu’il pourrait être proposé par cette même motion pour partir au combat. Collomb lui fait donc un net appel du pied : « Pierre Moscovici pourrait être le numéro 3 de notre équipe. On l’adore. On est prêt à faire des choses avec lui et il le sait ». Avant de lâcher que Moscovici « regrette la proposition » que lui avait faite Ségolène Royal : être le numéro un de sa motion. La décision de la motion A - Bertrand Delanoë - est donc déterminante pour le congrès : si elle tente une alliance avec Martine Aubry et Benoît Hamon, elle peut faire parvenir à créer une majorité et contrer la candidature Royal. Si à l’inverse, les delanoïstes trouvent un accord avec les ségolénistes, la synthèse générale pourrait être possible. Atelier cuisine, on vous avait dit…

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© Nardo

Vendredi 14 novembre

La journée mondiale de la gentillesse étant finie, le 75ème Congrès du PS peut commencer à Reims. 4 000 participants, 200 journalistes, 300 techniciens, 300 personnes pour le service de sécurité… Plus Bertrand, Martine, Ségolène et Benoît ravis de vous accueillir dans « la ville des mille sourires ».

20h30. Bertrand Delanoë ne soutient ni Martine Aubry, ni Benoît Hamon. Mais n’exclut pas un rassemblement à trois si le candidat au poste de Premier secrétaire est issu de sa motion… C’est ce qu’a annoncé Michel Sapin avant d’affirmer que les difficultés avec ces deux motions ne portaient pas sur le fond. « Ils sont prêts à signer n’importe quoi » du moment qu’ils seraient soutenus pour le poste de Premier secrétaire, a-t-il assuré. Manifestement, les socialos adorent jouer au jeu du je te tiens, tu me tiens par la barbichette…

20h20. Pour une surprise, c’est une sacrée surprise… Ségolène Royal est candidate au poste de Premier secrétaire. Et si les militants la désignent jeudi 20 novembre, elle proposera que Vincent Peillon devienne secrétaire général délégué… En somme, deux pour le prix d’un. Les anti-Royal vont adorer.

19h. Mais où est « Djack » ? Jack Lang, signataire de la motion de Martine Aubry, n’a pas fait d’apparition au Parc des expositions. Pourtant, il était présent au pot de l’amitié organisé à l’Hôtel de Ville. Il a d’ailleurs échangé quelques mots avec François Hollande et insisté sur la nécessité de trouver une candidature de compromis. Et là, tu cherches le compromis seul dans ton coin ? On te reconnaît bien là « Djack »…

18h. François Hollande prononce un discours de 45 minutes, salué par une standing ovation de la salle, et appelle à l’unité des socialistes : « Nous sommes un appareil racorni quand nous représentons des féodalités ! » Il laisse, dit-il, « trois mots à son successeur : la volonté, la sincérité, la lucidité. Je vous demande de ne pas vous disperser, de donner des priorités lisibles. Je ferai en sorte que mon successeur réussisse, qu’il soit soutenu. Il n’y pas de victoire possible en 2012 sans parti uni. » Ça paraît pourtant simple dit comme ça.

17h30. Ségolène Royal entourée de Vincent Peillon, Manuel Valls et Gérard Collomb, fait une véritable arrivée de star au Parc des expositions de Reims. Photographes, caméramen et journalistes se bousculent. Le service d’ordre musclé du Parti socialiste bloque le « cortège » et empêche les journalistes de suivre la candidate à la présidentielle. Les échanges sont virulents. Ségolène Royal ne semble guère rassurée. Manuel Valls non plus. On les comprend… l’ambiance est carrément électrique !

16h. Le Congrès commence avec plus d’une heure de retard. Chacun des leaders fait son arrivée et répond à de multiples interviews. Ségolène Royal n’a toujours pas fait d’apparition même si ses proches lieutenants sont présents dans la salle. La maire de Reims adresse quelques mots à la salle : « les Français nous regardent, ils nous attendent. Nous sommes un grand parti et nous devons être fiers. Fiers de la démocratie à l’intérieur du parti. Fier du débat interne »… Dans ces deux domaines, c’est sûr les socialistes ont 20/20.

15h50. À son arrivée au Palais des expositions, Jean-Noël Guérini, président du Conseil général des Bouches-du-Rhône et signataire de la motion de Ségolène Royal, explique que les délégués au Congrès de la motion Royal vont se réunir en assemblée générale ce soir, comme il est de coutume de le faire pour chaque motion. La candidature de Royal au poste de Premier secrétaire sera donc au cœur des discussions et ses partisans devraient l’y encourager. Dans ce cas, a prévenu Guérini, il pourrait y avoir la présentation d’une équipe autour de cette candidature. La surprise du chef, jusqu’au bout !

13h45. Jean-Christophe Cambadélis, proche de Dominique Strauss-Kahn, s’approche de Claude Bartolone, un des bras droits de Laurent Fabius, qui discute avec quelques journalistes. Cambadélis lui lance en riant : « tu es bien bavard pour une carpe ». Référence faite à l’expression « des carpes et des lapins » utilisée depuis plusieurs mois pour évoquer le rapprochement des strauss-kahniens et des fabiusiens avec Martine Aubry. Cambadélis ajoute : « nous, les strauss-kahniens, on est des lapins ! ». Sans commentaire.

13h30. Hollande devise avec quelques journalistes. « On fait à la fin ce que l’on aurait dû faire au début. Il y avait 6 motions, il y aurait dû en avoir 4 comme aujourd’hui, car cela aurait permis qu’il y ait plus de clarté. Les gens qui se parlent aujourd’hui auraient dû se parler avant. Et ils cherchent des compromis qu’il aurait fallu trouver avant ! » Mais on fait forcément moins bien en 2 jours ce que l’on pouvait faire en deux mois… Alors Reims sera-t-il un nouveau Rennes, en référence au Congrès de 1990 ? « La grande différence, c’est qu’aujourd’hui les militants votent pour élire le Premier secrétaire et ça change tout ! » En clair, ce qui va se passer pendant trois jours à Reims ne préfigure pas nécessairement du vote des militants, jeudi 20 novembre. Le feuilleton du PS bientôt en DVD pour Noël…

13h15. Le Premier secrétaire, François Hollande, prononce quelques mots à côté de la maire de Reims : « Chers camarades. Remarquez, il y a parfois des camarades qui ne sont pas des bons amis ! » Ça sent le vécu.

13h10. La maire de Reims, Adeline Hazan, fait un petit discours de bienvenue : « Que ce Congrès soit celui de la rénovation, des grandes ambitions. Pas celles personnelles bien sûr ! Reims est historiquement la ville des sacres et de la paix. Ce programme, ce sera le nôtre pour ces trois jours ». Et le champagne ?

12h55. Marylise Lebranchu, ancienne garde des Sceaux du gouvernement Jospin et signataire de la motion de Martine Aubry, interrogée sur un éventuel rapprochement avec la motion de Benoît Hamon : « Il faut sortir des questions de personnes et que les plateformes politiques proposées par les uns et les autres soient claires. Martine Aubry serait aussi en capacité de s’effacer si besoin. Mais nous sommes nombreux à lui demander de ne pas le faire ». Avant d’ajouter qu’elle a toujours considéré Hamon. « Il n’y a pas de solution », lâche Lebranchu avant de se reprendre,« il n’y a pas de problème ». Un petit lapsus révélateur dans la perspective d’un éventuel rapprochement Aubry-Hamon ?

12h50. Martine Aubry ne peut avancer, entourée de dizaines de caméras. « Bon attendez, je dis un petit mot et après vous me laissez avancer », lance la maire de Lille. Marché conclu avec les journalistes. « Je pense d’abord aux Français », dit-elle, « et je suis sûre que l’on sera à la hauteur ».

12h45. Pierre Moscovici, signataire de la motion de Bertrand Delanoë arrive à la mairie. « On entre dans un congrès délicat, dangereux où il faut se tourner vers les Français et penser à eux. Ils ne nous pardonneraient pas les conflits de personnes. Il nous faut, au contraire, nous poser les bonnes questions, c’est-à-dire comment remettre le parti au travail. On y entre avec un peu de fébrilité ». Fébrilité, c’est le mot ! Moscovici ajoute : « il ne faudrait pas agir à l’entrée du congrès comme s’il était fini. Tout le monde parle avec tout le monde ». C’est vrai, ce mensonge ?

12h30, Hôtel de Ville de Reims. La maire, Adeline Hazan offre « le pot de l’amitié ». A son arrivée, François Hollande, l’actuel Premier secrétaire et signataire de la motion de Bertrand Delanoë, répond à une nuée de journalistes : « il est impératif que les socialistes soient à la hauteur de ce rendez-vous. Il faut chercher le rassemblement jusqu’au bout ». Et bien, on est pas couché !

12h40, Hôtel de Ville de Reims. Laurent Fabius, signataire de la motion de Martine Aubry, s’avance, accompagné de son bras droit Guillaume Bachelay. M. Fabius, on ne pédalerait pas un peu dans la semoule au PS ? Réponse de l’intéressé : « C’est vrai que ce n’est pas très facile. Le vote des militants [le 6 novembre] n’a pas permis de trancher. C’est maintenant que s’opère le rassemblement » Autour de Ségolène Royal ? « Ce n’est pas le plus probable… » Ça a le mérite d’être clair… Le programme pour ces trois jours ? « Je vais continuer à être sage et actif au cours de ce Congrès, c’est-à-dire œuvrer pour le rassemblement et ne pas jouer perso ». Avant de lâcher : « Ségolène Royal porte une conception du parti qui n’est pas partagée par les autres ». C’est mal parti pour le rassemblement…

11h27 : Train Paris-Reims. Bertrand Delanoë encadré par deux agents de sécurité devise, décontracté, avec quelques journalistes sur le quai de la gare. Apercevant la 1ère classe, il lance : « c’est ici que nos chemins se séparent. Enfin provisoirement ! » Son adjointe, Anne Hidalgo se trouve, elle, en seconde… dans la même voiture qu’une partie du staff de François Hollande et qu’Aurélie Filippetti, députée socialiste proche de Ségolène Royal. Les échanges sont discrets. Les caméras, elles, sont déjà nombreuses, les interviews se font entre deux couloirs. Ambiance départ en colonie de vacances…

Lire ou relire dans Bakchich :

Aujourd’hui samedi, une équipe du journal « Fakir » se déplace à Reims. Analyse de la politique libérale du PS dans ce tract qu’ils distribuent aux militants socialistes au congrès.
François Hollande entame aujourd’hui son dernier congrès, en tant que Premier secrétaire du Parti socialiste. Demain, à lui la nouvelle vie…
Ségolène Royal a clairement exprimé, hier soir sur TF1, son envie de devenir le nouveau Premier secrétaire du PS. Sans annoncer pourtant officiellement sa candidature. Décryptage.
Ségolène Royal pense sérieusement à briguer le poste de Premier secrétaire. Réussira-t-elle à rassembler ou devra-t-elle trier finalement parmi les seconds couteaux ?
L’élection la plus drôle du monde a eu lieu vendredi au PS. Sans vainqueur déclaré, mais des menaces de procès entre les camps des deux candidates, Ségolène Royal et Martine Aubry…
Les militants du PS se sont prononcés, le jeudi 6 novembre, sur les 6 motions en lice pour le congrès de Reims. Mais, les socialistes ont laissé à d’autres le soin de s’occuper de la rénovation (…)
Ségolène Royal a organisé, ce samedi 27 septembre, son grand raout de la « fraternité » au Zénith de Paris. Un show qui relevait plus du stand-up américain que du meeting traditionnel. Royal fait son one man show… (…)
À moins de deux mois du Congrès de Reims, alors que les motions socialistes doivent être déposées ce mardi, une tribune de Martine Aubry et Pierre Moscovici dénonce la division ambiante. Sauf que ce texte a été co-signé il y a quatorze ans ! La vie du (…)

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33 MESSAGES
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Forum

  • Parti socialiste : 1 poste, 3 candidats, mille combinaisons
    le jeudi 20 novembre 2008 à 19:56, fine ghadi bia khouya a dit :
    Ségolène ROYAL gagnera au premier tour avec 50,38 % des voix.
  • Quand Aubry s’allie avec le MoDem
    le dimanche 16 novembre 2008 à 23:47, ELN a dit :

    Pour conserver son fauteuil de maire de Lille, Martine Aubry n’a eu aucun scrupule à s’allier avec le MoDem. Pour justifier cette alliance, elle évoquait alors "un accord politique". "Nous sommes d’accord dans l’analyse politique que nous faisons aujourd’hui. Il y a une droite libérale, autoritaire, qui créé des injustices, un président de la République qui ne tient pas ses engagements. (…) Nous savons que nous avons à côté de nous des hommes et des femmes qui partagent nos valeurs".

    La preuve en image

    http://maiblog.over-blog.com/article-24831459.html

    Ne portons pas à la tête du PS une femme dont le discours et les actes sont en totale incohérence ! Faisons confiance au tandem Ségolène Royal/Vincent Peillon, le seul capable d’ancrer enfin le PS dans le XXIe siècle !

    • Quand Aubry s’allie avec le MoDem
      le lundi 17 novembre 2008 à 23:06, WT a dit :

      Pas d’accord. Il ne faut quand pas confondre tour et alentour. Effectivement, Aubry a accepté que le Modem la ralie et un 9ème adjoint (sur 23) a été nommé, 2 conseillers délégués (sur 24) et aucun conseiller sur 10. Une chaise et deux strapontins donc, difficilement omparables avec le trône de Premier ministre que Ségolène Royal a proposé à Bayrou entre les deux tours de la présidentielle.

      Soyons très clair, d’abord une municipale n’est pas une présidentielle à cause du mode de scrutin par liste bloquée. Ensuite, je concède très volontiers que le fait de faire une telle proposition entre les deux tours d’une présidentielle n’est absolument pas choquant. Il faut toutefois comprendre qu’il serait innacceptable de partir au combat en annonçant d’avance une telle stratégie. Il va sans dire que demander l’autorisation aux militants serait encore plus inconcevable.

      Ségolène Royal est arrivée première lors du vote et c’est à son honneur ; mais le vote du plus grand nomnbre des militants a nettement marqué un virage à gauche.

  • Parti socialiste : 1 poste, 3 candidats, mille combinaisons
    le dimanche 16 novembre 2008 à 23:26, Militant de la Rose a dit :
    Y en a marre de nous prendre pour des couillons. Les militantsse sont exprimés et sego a gagné et on tient pas compte des sufrages. Le temps des bolcheviques où on ignore les sufrages sont à jamais revolus. Où étaient les Aubryet compagnons après la demission de jospin ? Et on votera Sego si ça vous plait pas imiter malenchon, au moins lui est correct avec sa conscience.
  • Parti socialiste : 1 poste, 3 candidats, mille combinaisons
    le dimanche 16 novembre 2008 à 21:55, numero6 a dit :
    Salut !Moi je ne veux surtout pas donner dans la curée.J’attends…un miracle,peut-être,car on a besoin du parti socialiste,maintenant plus que jamais.Quelque soit la personne "dominante",et je souhaite qu’elle le soit,j’èspére que tous les socialistes parleront d’une même et seule voix,mais TRES haut et TRES fort,derrière elle,en la soutenant.C’est là hélas que le miracle devra intervenir…Cela dit,sans parti pris,j’ai suivi l’ensemble du congrès sur LCP(et j’habite à 40km de REIMS),je voudrais souligner ma surprise et mon admiration pour les talents d’orateur de M.VALLS,V.PEILLON et même B.HAMONT.Ces jeunes(de mon âge)feront,très rapidement une exellente,voir brillante relève au PS,avec DREY,MOSCO,et le reste de la "clique".Je pense,je suis sûr qu’on va bientôt pouvoir compter sur eux,avec eux.L’espoir d’une société un(tout petit)peu plus juste ,bientôt j’éspére,repose sur ces personnes.Je confesse malgrès tout mon faible pour L.MELANCHON,son discours "me parle,me plaît plus" que celui des autres socialistes.
  • Parti socialiste : 1 poste, 3 candidats, mille combinaisons
    le dimanche 16 novembre 2008 à 20:03, barrins a dit :

    La situation est critique au PS ; il y a aujourd’hui deux possibilités pour le PS par la voie de AUBRY ou ROYAL. Seulement, il apparait que Royal est arrivée en tête et que les autres motions du PS auraient du se rassembler derrière elle, mais AUBRY a décidé de mettre son train en marche. Si Aubry passe, il y aura vraisemblablement une cassure avec bon nombre de militants. Le risque est important jusqu’à un départ des cadres proches de Royal pour créer un nouveau parti de centre gauche. Et dans ce cas, le PS sera mort. Aubry aura sa chance et il faudra reconstruire sur ces trois prochaines années. Entre temps, le PS et elle auront perdu beaucoup de sympathie et de militants, tout ça au bénéfice de BAYROU.

    AUBRY est dangereuse pour la toute la gauche !!!

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