Il se fait tard

Lorsque l’on reste quelques jours dans votre beau pays de France, on s’aperçoit qu’il s’en passe des choses. L’Africain que je suis observe d’abord les députés de votre République, s’agitant et vociférant contre votre gouvernement, socialistes en tête, et envoyant dans les cordes Hortefeux, Mercier et Marleix à propos de vos histoires des réformes balladuriennes de vos collectivités locales.

Au Palais-Bourbon, le spectateur extérieur à la nette impression que, en l’absence de Fillon, seule Dame Christine Lagarde a encore la capacité à se faire entendre sur l’épineuse suppression de la taxe professionnelle…

Le même jour le Premier ministre Fillon, lui, se fait comprendre par vos maires réunis en congrès : tout le monde attendait tellement qu’il soit copieusement sifflé que la surprise vint de la capacité du petit père François à la pédagogie et à la calinothérapie !

Votre Kaïser SarkocO, lui, au même moment, s’était envolé vers les sables et les songes d’Arabie, laissant à votre Fillon le soin d’amortir la bronca de vos élus territoriaux. Votre Kaïser a préféré ne revenir dans l’Hexagone que pour assister à la victoire de vos Bleus contre de pauvres footballeurs irlandais qui ne reviennent encore pas que les gaulois de Domenech savent aussi jouer au handball…

Mais avant d’aller au stade de Saint-Denis j’avais, en avant-première visionné un excellent film d’Eric Valette, "Une affaire d’Etat" qui fera comprendre à toutes mes sœurs et tous mes frères africains que les trafics d’armes, de drogue ou de putes ont ceci de commun avec la raison d’Etat, qu’ils engendrent violence et meurtres, passions haletantes : sublimes interprétations de Dussolier, Brakni et Frémont… Plus vrai encore que la réalité, au moment où Angolagate et guerre du Kivu interpellent toutes les consciences.

Mais chez vous, chers gaulois, ce qui m’a vraiment fait tordre de rire tout en me faisant monter le moutarde au nez c’est la burlesque altercation dijonnaise entre la Royal et le Peillon ! Malgré ces déboires et les nombreuses avanies de son embarcation votre Kaïser SarkocO peut se la couler douce, même s’il n’est guère aidé par ses copains de l’UMP, parce que la fédération des gauches démocrates et socialistes n’est pas prête de se faire.

Pour le moment, la réussite pour la mère Aubry est aussi hypothétique que la tenue d’élection en Côte d’Ivoire. Peut-être faudrait il que la Martine aille s’inspirer à Abidjan de conseils que lui prodiguerait Simone : Laurent Gbagbo et son épouse trouveront-ils vos socialistes français fréquentables ? Pour le moment, en tout cas, nous, Ivoiriens, nous ne trouvons pas les camarades de François Hollande très fraternels ; pourtant il est plus tard que vous ne pensez.