En ce 1er mai de crise, les socialistes voulaient faire la démonstration de leur unité. Un pari plutôt réussi. Reste aujourd’hui au PS à séduire le reste de la gauche. Plus difficile… reportage dans le cortège parisien.
Douze ans que l’on avait pas vu le PS défiler un 1er mai ! Depuis 1997, date de l’arrivée du gouvernement Jospin au pouvoir et exception faite en 2002 avec la présence de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle, le parti socialiste avait quelque peu déserté la rue, ces dix dernières années. « C’est la première année que les organisations syndicales lancent un appel commun à défiler », se justifie Benoît Hamon, l’actuel porte-parole de la rue de Solferino pour justifier cette discrétion « On n’allait pas mettre un petit bout du PS avec la CFDT, une autre avec la CGT… » Voilà pour l’explication officielle.
En aparté, un membre de la direction ajoute : « François Hollande n’aimait pas trop les manif ». Avec Martine Aubry, « les socialistes sont de retour dans la rue », lance d’ailleurs souriant Jean-Paul Huchon, président de la région Ile-de-France. En somme, « the PS is back »,« en pleine rénovation » et « force de proposition », expliquent les uns et les autres. Objectif : montrer que les socialistes sont revenus dans la course, à un mois des élections européennes, vues comme le premier rendez-vous « pour proposer un débouché à la crise sociale » et « s’opposer à la politique de Nicolas Sarkozy ».
Environ 10 000 socialistes selon les organisateurs ont défilé à Paris (VIème arrondissement), parmi lesquels la Première secrétaire, le maire de Paris, Bertand Delanoë qui commente le temps - « Il fait pas aussi beau à Lille, hein Martine ? » - la nouvelle direction du PS - Jean-Christophe Cambadélis, Claude Bartolone, Harlem Désir, et deux royalistes dans les cortèges : David Assouline et Dominique Bertinotti. C’est dire ! Et même si Ségolène Royal a préféré défiler à Niort (Deux-Sèvres) aux côtés des salariés d’Heuliez, plutôt qu’à Paris avec Martine Aubry et ses amis, les socialistes approuvent son choix…
Le PS uni, qui l’eût cru, il y a encore quelques mois ? « Ségolène Royal est là où elle doit être », répond Aubry, aux côtés des salariés qui souffrent dans sa région. Même son de cloches du côté de Hamon : « Que ce soit à Paris, Niort, Brive, Marseille ou Lyon, l’essentiel, c’est que les socialistes soient dans la rue ». « Là où ils auraient toujours dû rester », ajoute la Première secrétaire, « aux côtés de ceux qui souffrent, derrière les syndicats ».
Derrière ou plutôt à côté. Comme le veut la tradition, les partis politiques doivent attendre que les syndicats aient fini de défiler pour pouvoir se mettre en route. Le cortège socialiste parisien a donc dû patienter plusieurs heures, en plein soleil, entre le Quick et le McDo, au croisement du Boulevard Saint-Michel et de la rue Soufflot. Pour un rendez-vous dans dix ans avec le pouvoir ? Alignés en rangs d’oignons, les socialistes sont quelques peu statiques, faute de pouvoir avancer. Les gestes sont malhabiles, les reprises de slogans - « Unité », « Tous ensembles » - sont timides.
Aucun ne s’est d’ailleurs risqué à chanter l’Internationale quand les MJS la mettent en fond sonore. David Assouline, secrétaire national du PS en charge de la coordination avec oreillette bluetooth vissée à l’oreille, a vite fait de demander aux jeunes socialistes de mettre autre chose… Histoire de sonner un peu plus dans le coup ! On aura donc le droit à Antisocial de Trust (1980), un choix musical déjà fait par Ségolène Royal, lors de son meeting de la Fraternité au Zénith ! Quelle communion de pensée au PS…et quelle modernité. Plus que 30 ans de retard !
Reste pourtant aux socialistes qui auront au moins réussi ce 1er mai à faire la démonstration de leur unité, à séduire le reste de la gauche. Et là, le pari n’est pas gagné. Si l’attente des manifestants est forte à la vue des socialistes, les exaspérations sont réelles : « Bougez-vous », lance un manifestant, « pensez à ce que Jaurès vous a dit ». « Reprenez Jaurès à Sarkozy », hurle un autre en référence au discours du candidat UMP à la présidentielle, le 12 avril 2007 à Toulouse. « Le peuple vous attend », « Vous êtes payés pour lutter, alors luttez », « le PS à gauche », peut-on encore entendre ce 1er mai. Jugé trop timoré dans ses prises de positions, pas assez vindicatif à l’égard de Sarkozy, le discours du PS a encore du mal à séduire.
D’autres visiblement exaspérés pestent en passant devant le cortège : « ah ils sont là les socialos, bah c’est pas trop tôt ! ». Quand un énième balance des boulettes de papiers sur la tête des socialistes, toujours statiques. Quant aux autres formations de gauche, qui se tiennent d’ailleurs à quelques mètres du cortège rose mais avec lesquelles il n’y a eu aucun contact, elles envoient quelques militants essayer de débaucher les journalistes qui suivent les socialistes. Ambiance…
« L’unité avec le Front de gauche, on la trouvera », relativise Benoît Hamon. « Pour la première fois », poursuit Jean-Christophe Cambadélis, directeur de campagne pour les européennes, « toutes les forces de gauche ont signé un appel commun pour faire face à la politique de Nicolas Sarkozy ». Sauf que ces mêmes forces de gauche défilent les unes à côté des autres sans se parler. « Chaque chose en son temps », poursuit Cambadélis. Le 30 avril, dans tribune commune , Marie-Noëlle Lienemann et Paul Quilès, qui soutenaient la candidature de Hamon au congrès, ont appelé à la constitution d’un Front de gauche, « aujourd’hui la seule voie sérieuse pour organiser la victoire de la gauche en 2012 ».
À voir l’ambiance entre les partis de gauche, ce 1er mai, l’affaire n’est pas gagnée.
À lire ou relire sur Bakchich :
On aurait aimé aussi voir les socialistes affirmer franchement sur les pavés parisiens leurs oppositions aux agressions coloniales israëliennes en Palestine.
Quand on est de gauche on est anti-colonial et pour les droits de l’homme.
L’essentiel est ailleurs Bakchich. Le PS a voulu jouer les gros bras en mobilisant ses sections, il s’est montré, bon et après ?
Ils sont restés coincés dans la rue Soufflot comme des moutons. Et enfin ils ont fait un circuit à contre-courant avec ceux qui restaient car le plus gros en a eu marre et s’est tiré voyant que la manif politique était barrée par les képis. Parce que le 1er mai c’est le jour des travailleurs, pas la journée des partis politiques.
Mais le comble c’est quand même que la cheftaine et le comte de Paris se sont tirés en loucedé une fois qu’ils se bien montrés dans la presse !
Moi à la fin de l’année je ne renouvelle pas ma cotiz, ras le bol de ces bouffons.
Faire un commentaire à tout prix au bas de chaque article, pourquoi pas ? Le risque est qu’à la longue, les commentaires se limitent à des blagues lourdingues ou d’une banalité effarante et quelquefois - c’est le cas aujourd’hui - à des analyses à peu près aussi passionnantes que des baudruches transformées en lampions.
Martine ici et Ségolène là, c’était hier soir le grand sujet du choeur des journalistes (qui sont si fiers d’affirmer qu’ils ne sont pas aux ordres) ; le refrain était "il y avait moins de monde que la dernière fois" … En fait, lorsqu’on remet les pendules à l’heure, la direction du PS était bien à Paris et Ségolène Royal, qui n’en fait pas partie, était à Niort.
Un seul journaliste a-t-il seulement compris que toutes les organisations politiques ont dû attendre plusieurs heures avant de pouvoir se joindre au cortège parce que le flot des militants de la CGT ne tarissait jamais ? Un seul a-t-il dit que les grands médias avaient annoncé un itinéraire erroné de la manif qui a été détournée par la Préfecture de Police en vue sans doute d’empêcher le flot de se grossir de tous ceux qui attendaient entre St Michel et le Châtelet, puis tout le long de Rivoli ?
La tête du cortège partie à 14h30 de Denfert est arrivée à Bastille vers 16h30. Les derniers manifestants sont arrivés quelques CINQ HEURES PLUS TARD. Pas si rassurant que ça pour le pouvoir en place …
Messieurs et mesdames les journalistes feraient peut-être bien de se souvenir que la dernière fois qu’ils se sont pris pour des RG, le Président a dissout l’Assemblée nationale …
bhien de dious (en chti), ca se voit que c’est bientot les elections europeenne , delanoe rend hommage a Brahim Bouarram , il en parle meme au figaro , si ca c’est pas preparer les elections .
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2009/05/01/01011-20090501FILWWW00103-hommage-a-brahim-bouarram.php