Dans un e-mail du 29 novembre, à la veille de l’annonce de la candidature de Ségolène Royal aux primaires du PS , son directeur de cabinet, Alexandre Godin, envoie à la quinzaine de proches de Royal un argumentaire. Le voici.
Najat Belkacem, adjointe au maire de Lyon, et Guillaume Garot, député et porte-parole de Royal, membres du premier cercle royaliste, ont bien appris la leçon. La candidature de Royal, « c’est une façon de lancer le mouvement », a ânonné Najat. Sur Mediapart, Garot prédit qu’il faut « faire mouvement et en finir avec une gauche repliée sur elle-même… » Sur France Inter, lundi 29 novembre, Royal assure : « Je ne me mets en mouvement contre personne. »
La députée Delphine Batho, auteur de la note, radote sur le site du Point : « Cette décision de se lancer maintenant est mûrement réfléchie. » Idem pour Garot, sur La Chaîne Parlementaire : « C’est une décision qu’elle a mûrie depuis des mois. » Dans un communiqué, Delphine nous mène en Batho : « La situation politique, avec l’adoption de la réforme des retraites et le faux remaniement, impose que la gauche se mette enfin en mouvement. » Côté expérience politique, Michèle Delaunay bafouille sur son blog : « Candidate désignée, choisie des militants en 2007, elle n’a aucune raison de s’exclure du jeu. » Dominique Bertinotti, maire du IVe à Paris, est plus simple : « Ségolène a déjà l’expérience d’une candidature à la présidentielle, d’une campagne présidentielle. » Garot, décidément bon élève, est un as de la dictée : « Si Ségolène Royal se présente comme cela, c’est qu’elle parle d’expérience. »
Le « dispositif gagnant », c’est la sérénade des royalistes. Belkacem, lundi dans le JDD, a vanté l’adhésion « à un dispositif gagnant pour le Parti socialiste ». Mardi soir sur France 2, Royal évoquait quant à elle « la mise en place d’un dispositif gagnant ».
Ultime récital, le bilan de la dame du Poitou à la région. Dominique Bertinotti, sur BFM TV : « Elle a fait de sa région un véritable laboratoire d’expérience novatrice. » Batho a fait savoir aux rédactions que Ségolène « montre tous les jours comme présidente de la région Poitou-Charentes que l’action publique peut concrètement et vraiment changer les choses ».
Mais c’est encore le porte-parole, Guillaume Garot, qui, par deux fois, à Médiapart et sur LCP , a dignement complété ses consoeurs grâce au « pacte sur l’emploi ou sur la croissance verte » pour la presse écrite et un magnifique numéro télévisé : « Les Français attendent de nous que nous soyons convaincants et précis sur des sujets comme l’emploi des jeunes, la croissance verte ».
Idem de Jean-François Macaire, premier secrétaire fédéral socialiste de la Vienne, qui, sur le site top-actu.com, a déclaré que "Ségolène Royal continuera bien entendu à s’impliquer sur l’emploi des jeunes et la mutation écologique de l’économie régionale." Enfin, l’élue locale Françoise Mesnard, sur son blog, a la prose plus poétique pour vanter les mérites de sa présidente : "je l’ai vu soulever une Région endormie dans un projet collectif de Croissance verte."
Vive le Poitou de tout poil.
Lire ou relire sur Bakchich.info :
Le coup des éléments de langage et de la com orchestrée et cohérente, c’est ce qui a permis à un pas très grand et pas très fort dans les études de se faire élire.
Alors emprunter les armes de l’adversaire ça peut aussi s’appeler ne pas le sous-estimer ; si la com’ de Royal devient pro c’est peut-être à porter au crédit de sa campagne car la précédente avait été décriée sur ce point ?
Le marketing "parce que je le vaux bien" ça fait bien rigoler ceux qui savent lire entre les lignes mais c’est comme ça qu’on se fait élire, Luc Chatel en est l’illustration : grosses ficelles et dents blanches ça marche.
Le gros inconvénient de la démocratie c’est qu’il faut convaincre des millions de gens, et que plus ils sont nombreux plus les arguments risquent de ne pas s’élever très haut. Alors il faut plus de perroquets pour faire passer le message, mais le candidat en place a beaucoup de journaux/télés/radios complices pour répéter jour après jour des messages tout aussi bien préparés et largement aussi creux.
On peut donc se moquer des deux côtés de l’inanité des éléments de langage répétés, la question est plutôt de savoir ce qu’on pourrait faire pour rendre la démocratie intelligente ?
On ne fait pas les audiences de TF1 avec les finesses de discussion des soirées d’Arte ; donc je parie que le candidat qui emportera la présidentielle aura employé une com’ de masse cohérente et structurée par des éléments de langage simplistes et porteurs pour le plus grand nombre.
Cela fait rimer démocratie avec démagogie mais j’aimerais qu’on m’explique comment ça sera autrement à l’horizon de 18 mois ?
Flop Royal !
Deux exemples à se mettre sous la langue : Qu’est-ce qui a pu pousser Fadella Amara qui n’est ni pute ni soumise à faire partie du gouvernement Fillon ? L’opportunisme ? Non… l’arrivisme ? Peut-être. Ce serait plutôt un défaut de composition… très haut niveau de prostitution qui consiste à ne pas vendre son corps mais à sous louer son âme… La voilà Kaput et casse-croute, avec ses contradictions dans ses valises, il ne lui reste plus qu’à prendre l’avion du Royal air baroque pour se remettre en état de navigation. Parce que Ségolène elle, est plus réelle que Royale… elle vient de faire un pied de nez à la rose schizo-parano en s’autoproclamant scélérate…. Je veux dire candidate à sa propre récession. Elle a perdu une fois… pourquoi pas deux ?
http://www.tueursnet.com/index.php ?journal=Royal
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