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Sarko, une incertaine idée de la France

Deux ans à l’Elysée / mercredi 6 mai 2009 par Marion Mourgue
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Tour à tour interventionniste et libéral, des commissions créées, des annonces à répétition, des bons mots… Sarkozy occupe le terrain depuis deux ans. Mais dans quel dessein ?

« Si on ne veut pas de critiques, il ne faut pas être président de la République », a confié le chef de l’État, fin avril. Ça tombe bien, Sarkozy est président depuis 2 ans. Et les critiques, il en pleut.

Le 6 mai 2007, Nicolas Sarkozy accédait à la Présidence de la République. Deux ans plus tard, entre annonces quasi quotidiennes, créations de commissions, promesses tenues ou réformes mises de côté, le bilan est plus compliqué qu’il n’y paraît. La crise a révélé un Président très dépensier, malgré « des caisses déjà vides », selon l’expression qu’il avait utilisée un an plus tôt.

Et s’il n’y a pas de réforme emblématique depuis deux ans, comme le souligne le politologue Philippe Braud (cf. coup de boule), l’ensemble des dispositions adoptées pourrait constituer un ensemble relativement impressionnant. Bakchich a essayé de faire le tri…

Je vous salis ma rue - JPG - 32.5 ko
Je vous salis ma rue
© PieR Gajewski

Quand Nicolas Sarkozy tient ses promesses

Après son élection, Sarkozy a fait adopter un certain nombre de réformes marquées par l’élan libéral de la campagne et adoptées sans grosse difficulté, à l’image du paquet fiscal.

- la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels

- la réforme de la carte judiciaire

- l’instauration de peines-planchers et la création d’une rétention de sûreté

- la carte militaire remodelée,

- le paquet fiscal

- la défiscalisation des heures supplémentaires

- la création du revenu de solidarité active (RSA)

- la revalorisation des petites retraites

- la création d’un grand ministère du Développement durable

- l’autonomie des universités

-la fusion de l’ANPE et des Assedic

- la réforme des régimes spéciaux de retraite

- le vote de la loi du 20 août 2008 sur la représentativité des syndicats

- l’organisation d’un service minimum dans les transports

- le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite.

Quand Nicolas Sarkozy botte en touche

Certaines réformes, jugées politiquement explosives ou peu rentables sur le plan électoral, ont été gentiment écartées… Quelques exemples parmi d’autres…

- La réforme des lycées à laquelle tenait tant Xavier Darcos a été reportée d’un an. Depuis, le ministre se fait très discret…

- La TVA sociale, qui a coûté entre trente à cinquante sièges à l’UMP dans l’entre deux tours des législatives, en 2007.

- L’instauration d’un contrat de travail unique pourtant martelée pendant la campagne présidentielle.

- La mise en place du service civil obligatoire.

- Dans son tract de campagne, Sarkozy affirmait que les nominations aux fonctions les plus importantes de l’État devaient se faire « sur des critères de compétence et de hauteur de vue », et non « pas sur des critères de proximité avec le pouvoir politique en place ». Deux ans plus tard, François Pérol, secrétaire général adjoint de l’Élysée a été nommé à la tête de la future deuxième banque française via la fusion des Caisses d’épargne et des Banques populaires.

Quand Nicolas Sarkozy crée des commissions

Jacques Chirac n’était pas mauvais dans cet exercice, Sarkozy non plus !

- Juin 2007, commission Attali pour la libération de la croissance.

- Septembre 2007, commission Pochard sur la revalorisation du métier d’enseignant.

- Septembre 2007, commission Ménard sur l’élaboration du Plan Alzheimer.

- Septembre 2007, commission Olivennes sur la lutte contre le téléchargement illicite.

- Octobre 2007, commission Larcher sur les missions de l’hôpital.

- Février 2008, commission Copé pour la nouvelle TV publique.

- Septembre 2008, commission sur le statut de la poste.

- Octobre 2008, commission Balladur pour la réforme des collectivités locales.

- Janvier 2009, commission Descoings sur la réforme du lycée.

- Février 2009, commission Karmitz sur le statut des intermittents du spectacle.

- Avril 2009, commission contrôle Guéna sur le découpage électoral.

Quand Nicolas Sarkozy parle vrai

À chaque fois, on nous promet que c’est la dernière…

- Juillet 2007, à Dakar, au Sénégal, Nicolas Sarkozy prononce cette phrase qui déclenchera une polémique : « Le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire ».

- Janvier 2008, au cours d’une conférence de presse, Nicolas Sarkozy lance coup sur coup : « Avec Carla, c’est du sérieux » puis « Vous voulez que je vide des caisses qui sont déjà vides »

- Février 2008, deux jours après son mariage avec Carla Bruni, Nicolas Sarkozy se rend à Gandrange, en Moselle, où les ouvriers viennent d’apprendre que 595 emplois sur 1000 vont être supprimés. Le Président leur lance : « Gandrange, il faut avouer que comme voyages de noces, il y a mieux ! ». Et : « Je reviendrai moi-même dans l’usine pour annoncer la solution qu’on aura trouvé. Je ne vous laisserai pas tomber ». Le Président n’est jamais revenu et Gandrange a fermé.

- Février 2008, au salon de l’Agriculture, Sarkozy s’énerve contre un passant qui refuse de le saluer et jette un « casse toi pauv’ con ».

- Juillet 2008, au cours d’un conseil national de l’UMP : « Désormais, quand il y a une grève en France, personne ne s’en aperçoit ».

- Février 2009, au cours d’une émission télé, Sarkozy confie : « Il faut toujours regretter les petites phrases ».

- Mars 2009, au cours d’un cocktail à l’Élysée avec les parlementaires UMP, le Président leur affirme : « J’ai la banane ! ».

Quand Sarkozy fait du recyclage

Le Président aurait-il la mémoire qui flanche ? Ou bien une propension à s’inspirer des idées des autres ? Sûrement un peu des deux. Et parfois avec ses propres propositions comme entre ses deux interventions du 5 et du 18 février. Début du mois, à la télévision, le Président annonce une série de mesures en faveur du pouvoir d’achat des Français les plus touchés par la crise… des propositions qu’il réitèrera le 18 février, après sa rencontre avec les partenaires sociaux. Sauf que le 5 février, il ne parle que d’une enveloppe de 1,4 milliard d’euros. Treize jours plus tard, il rallongera la sauce pour atteindre un total de 2,6 milliards d’euros.

Le 21 avril, en déplacement à Nice sur le thème de l’insécurité, Sarkozy fait un joli petit discours où il réutilise une proposition faite par Ségolène Royal, deux ans plus tôt, dans son programme de campagne. Mi-avril, le Président annonce vouloir travailler « pour voir dans quelles conditions la victime pourrait avoir le droit à un avocat à la minute de l’agression qu’elle subit ». Au point 55 du Pacte Présidentiel, l’ex-candidate socialiste à la présidentielle avait évoqué la possibilité de « mettre un avocat à la disposition des victimes de violences graves dans l’heure suivant le dépôt de plainte ».

Le 18 mars, à Gagny, le Président se prononce pour un plan anti-bandes. Tout existe déjà pourtant dans le code pénal et l’arsenal législatif, comme l’avait révélé Bakchich le 30 mars, à l’exception d’une seule mesure : la réforme du commandement de la fonction de sécurité.

Quand Nicolas Sarkozy se retrouve l’arroseur arrosé

Le paquet fiscal, mesure phare de de début de quinquennat, est de plus en plus décrié au sein même de la majorité UMP, en ces temps de crise. Un certain nombre de voix s’élève pour réclamer sa mise entre parenthèses voire son abrogation. Nicolas Sarkozy, lui, tente de le maintenir coûte que coûte. « L’initiative qui avait été adoptée facilement dans un contexte de début de quinquennat », analyse Philippe Braud, « et présentée comme une réponse à l’évasion fiscale et à la fuite des grosses fortunes, est en train de se transformer, en ces temps de crise, comme un véritable boomerang pour le Président. D’autant plus que l’opposition est parvenue à présenter cette réforme comme un cadeau fait aux riches ». Un constat partagé par Frédéric Dabi, directeur du département opinion de l’IFOP. « On constate dans les sondages l’idée d’un Président qui adresse le plus souvent des messages à son camp. Et le plan d’aide aux banques, avec l’impression d’une partie des Français que l’on trouve des milliards pour les banques réactive l’idée d’une politique injuste ».

Quand Nicolas Sarkozy joue au Père Noël

Début mars, Nicolas Sarkozy confiait en marge d’un déplacement : « Je sais bien qu’avec la valse des chiffres, les gens finissent par ne plus rien y comprendre, mais, en même temps, je vous dois des comptes ». Des comptes et des comptes, en voici, en voilà :

- 29 avril 2009, 35 milliards d’euros pour le Grand Paris.

- 24 avril, 11,3 milliard d’euros pour la formation et l’emploi de plus de 500 000 jeunes.

- 19 février, 580 millions d’euros en faveur de l’Outre-Mer.

- 18 février, 2,6 milliards d’euro pour aider les Français les plus touchés par la crise.

- 9 février, 3 milliards d’euros pour chacun des grands constructeurs automobiles.

- 5 février, 1,4 milliard d’euros pour soutenir le pouvoir d’achat.

- 26 janvier, 5 milliards d’euros pour soutenir Airbus.

- 23 janvier, 600 millions d’euros pour aider la presse.

- 4 décembre 2008, 26 milliards d’euros pour le plan de relance.

- 14 octobre, 360 milliards d’euros pour le plan de sauvetage des banques.

- 3 octobre, 22 milliards d’euros pour les PME.

- 30 septembre, 3 milliards d’euros pour sauver le groupe Dexia.

Avec la crise, Sarkozy et son entourage redécouvrent les délices de l’État-providence. Selon Frédéric Lefebvre, porte-parole de l’UMP, « dire la vérité, c’est rappeler aux Français : les 4 millions de ménages qui reçoivent l’exonération des deux derniers acomptes, les 6 millions de familles bénéficiant d’une hausse de 3% des prestations familiales, les 4 millions de ménages modestes recevant une prime de solidarité active de 200€, les 820 000 handicapés bénéficiant d’une hausse de 4,6% de leurs allocations, les 400 000 retraités bénéficiant d’une hausse de 6,9% du minimum vieillesse, et l’indemnisation de l’activité partielle, qui sera portée à 100% pour ceux qui perçoivent le SMIC ».

Bilan : En 2009, le déficit public français devrait atteindre 5,6% du PIB selon le gouvernement (contre 3,4% en 2008). Quant à la dette publique, elle devrait avoisiner les 73,9% du PIB en 2009 contre 68% en 2008. La baisse des rentrées fiscales et les mesures engagées (plan de relance, sommet social, aides au secteur automobile…) pèsent lourdement sur les finances publiques, ce qui devrait se traduire par un déficit supérieur à 100 milliards d’euros en 2009. Deux ans plus tôt, Nicolas Sarkozy soulignait pourtant sa volonté de maîtriser les finances publiques, « un impératif moral autant que financier », expliquait-il dans son document de campagne.

En deux ans, Nicolas Sarkozy a fait fort en matière d’annonces. Encore trois ans avant la prochaine présidentielle : « super Sarko » parviendra-t-il à tenir le rythme ?

À lire ou relire sur Bakchich.info

En pleine discussion du projet de loi sur le travail parlementaire, Bakchich a dégotté un rapport du Sénat. Seuls 25% des textes nécessaires à l’application des lois sont publiés.
Le disque est-il rayé ? Une seule des mesures annoncées le 18 mars par Nicolas Sarkozy pour combattre les bandes, est nouvelle.
Après sa réunion avec les partenaires sociaux, Sarkozy s’est exprimé hier à la télé. Résultat : 2,6 milliards sur la table mais pas de changement de politique. Les syndicats, eux, restent sur leur (…)
Comme s’il n’avait pas beaucoup parlé ces derniers jours, Nicolas Sarkozy s’est livré à une énième allocution. Attendue de pied ferme par les syndicats après la forte mobilisation du 29 janvier.
Après les conseillers et Haut-Commissaires, Sarkozy installe les médiateurs. Façon pour lui d’encadrer les ministres et de garder la haute main sur les dossiers.

A voir sur Bakchich.TV

Sarkozy : déjà deux ans de bonheur !


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16 MESSAGES
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Forum

  • Sarko, une incertaine idée de la France
    le mardi 12 mai 2009 à 22:45, Kialmi a dit :

    En mai 2007, j’ai composé et arboré un badge représentant un drapeau français pris dans un tourbillon style chasse d’eau et n’ai pas hésité à prétendre " cinq ans de malheur, quinze ans pour s’en remettre" .

    Aujourd’hui (- de 2 ans après !), je soutiens : " cinq ans de malheurs, cinquante pour s’en remettre… si toutefois c’est possible ! "…

    Tout augmente, sauf le pouvoir d’achat en quelque sorte.

    Dans les années 70, le Dr Moule, directeur du service de radiologie de l’hopital du Havre arpentait les couloirs en gueulant : "on est dirigés par des cons, des cons !"… le pauvre n’avait pas encore vu sévir le sarko de service (qui n’a même pas hésité à faire jouer à sa piétaille de l’assemblée le triste rôle de carpette -revotez, c’est pas ce que je voulais !- de l’empereur retranché à l’Elysée !)

  • mérite ?
    le samedi 9 mai 2009 à 07:39, pepinillo10 a dit :
    Il était bien petit lorsque j’était entrain de travailler dans le bâtiment, pour la France, et fière j’était. J’y suis sûr qu’il ne m’aime pas…Boff, Sarkozy…Gonzalez n’ont pas résonance Française, Le Pen il a en quelque part raison.Il eu les moyens de se payer ses études il a arrivé, il a réussi, moi aussi si j’aurais eu les moyens.
  • bilan ?
    le jeudi 7 mai 2009 à 14:05, Francois a dit :
    Sarko a donne des centaines de milliards d’€ a des banques dirigees toujours par ceux-la memes qui nous ont menes a la crise…il n’est la que pour sauver une elite qui gardera sa place dans l’apres crise. Le pauvre quand a lui s’appauvrit encore…jusqu’a quand ?
  • Sarko, une incertaine idée de la France
    le mercredi 6 mai 2009 à 17:10, Affreux jojo a dit :

    Le mieux c’est quand même quand il dit que les nominations se ferton sur la compétence et pas sur des critères de proximité avec le Président… très fort sur ce coup le Sarko.

    Un sacré bilan qu’il serait opportun de mettre sous les yeux de certains journalistes qui nous disent que c’est la personne de Sarko que n’aiment pas les français ! Ce qu’on aime pas c’est ce qu’il fout bordel !!!!

  • Sarko, une incertaine idée de la France
    le mercredi 6 mai 2009 à 16:29, Quoi ? a dit :

    Franchement, il est pas mal ce bilan.

    Il a fait en deux ans ce qui Chirac a fait en plus d’un mandat !

    Ca faisait longtemps qu’on avait pas vu tant d’énergie à la tête de l’Etat.

    On peut être pour ou contre le résultat mais au moins en voilà un qui n’est pas payé à rien faire !

    • Sarko, une mauvaise idée de la France
      le mercredi 6 mai 2009 à 18:03, Français trahi a dit :

      Le problème, c’est qu’il enchaîne connerie sur connerie et que ça coûte un max.

      Les résultats ? ZERO et même pire : la dette explose et la place de la France dans le monde recule.

      Toute sa politique est motivée par 2 choses :

      1/ favoriser les intérêts de ses grands copains du CAC40

      2/ favoriser son image auprès du "bon peuple"

      Moi j’appelle ça du clientélisme et de la démagogie.

      Bilan accablant, du même niveau que lorsqu’il était à l’intérieur ou aux finances.

      Les média ont beau l’encenser, la réalité est terrible.

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