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Nicolas Sarkzoy, l’homme qui a peur

frousse / lundi 21 septembre 2009 par Paul Litzer
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On a dit que Nicolas Sarkozy était courageux. Faux, c’est un président peureux. Il a peur des malades, des pêcheurs, des personnes qui ne sont pas encartées à l’UMP, et même des journalistes !

C’était il y a un peu plus de deux ans : Super Sarko promettait de tout casser, pardon de tout réformer, de remiser au placard ce fameux « modèle social français » qui ne fonctionnait plus, de moderniser le pays pour en faire l’égal des Etats-Unis. Un nouveau phare libéral éclairant le monde était à portée de main. On sait ce qu’il est advenu : aucune réforme structurelle – de celle qui remet fondamentalement en cause le fonctionnement de la société – n’a été réalisée et surtout le discours a évolué : désormais le « modèle social français » est à exporter. Super Sarko, qui pourrait bientôt prendre sa carte de militant du Nouveau Parti Anticapitaliste de Besancenot, va même plus loin : il veut que le monde entier adopte un indicateur du bien-être car le Produit intérieur brut est trop restrictif. Curieux de la part de l’homme du « travailler plus pour gagner plus ». Mais ses deux ans et quelques mois à l’Elysée ont montré qu’il n’était plus à une contradiction près. Et comme les grands médias n’osent pas relever ses revirements, il aurait tort de s’en priver.

« Tu n’as qu’à venir le dire ici, descends »

Depuis quelques mois, un autre trait de caractère est apparu : Super Sarko a peur. Oui, il a peur. On aurait dû être alerté : il avait promis pendant la campagne qu’il ne ferait pas d’interviews télés complaisantes et qu’il affronterait les conférences de presse régulières comme de Gaulle. Il en a fait une et depuis plus rien. Il s’invite au 20 heures la semaine prochaine en direct des Etats-Unis pour parler du sommet du G20.

Mais il n’a pas seulement peur des journalistes, bien inoffensifs au demeurant. Il a peur des Français. Depuis son entrée au gouvernement, en 2002, il adore s’entourer de nombreux gardes du corps. Il adore marcher d’un pas énergique au milieu de ces gros bras aux lunettes noires, un peu comme les héros des films de Scorsese. Il veut donner l’image de l’homme qui n’a peur de rien. Quitte à en faire des tonnes comme quand il lance à un pêcheur qui l’insulte : « tu n’as qu’à venir le dire ici, descends ». Très facile quand on a les forces de l’ordre avec soi et qu’on contrôle la justice.

Visites très encadrées

Ces derniers mois, l’inquiétude de Super Sarko est montée d’un cran. Lors de ses déplacements en province, il ne veut plus rencontrer les Français sauf s’ils ont une carte de l’UMP et qu’ils ont été invités en bonne et due forme par la préfecture. Chaque visite, même de deux heures, donne lieu à un déploiement hallucinant de forces de l’ordre : les villes sont bouclées, les écoles sont fermées, les commerces doivent clore leurs portes. Les banderoles des manifestants sont confisquées même quand les dit manifestants se trouvent à plusieurs centaines de mètres du lieu de réception de notre suzerain.

Quand, par malheur, des Français non autorisés scandent des slogans hostiles, les mesures ne tardent pas. Pour n’avoir pas su empêcher de telles manifestations, le préfet de la Manche, Jean Charbonniaud, et le directeur de la police, Philippe Bourgade, ont été sanctionnés en début d’année en étant placardisés.

Vendredi, lors de sa visite de l’hôpital Paul-Brousse, à Villejuif, pour la 2.500e greffe du foie, Super Sarko a eu la satisfaction de voir le secteur entièrement bloqué. Le site est interdit à « toute personne étrangère à l’hôpital » de « 6 heures à 14 heures ». Une partie du personnel a été priée de rester à la maison, selon les syndicats. Mieux, ou pis, des consultations ont été annulées. Le modèle social français a finalement des limites quand les droits des malades peuvent contrarier une visite présidentielle.

Tous ces événements montrent bien que Super Sarko a peur. Ce n’est pas lui qui irait se promener dans les rues de Paris avec un vieux compagnon de route et deux gardes du corps comme Mitterrand. Ce n’est pas lui qui irait boire une bière à une terrasse d’un bistrot comme Chirac le fait encore. Super Sarko préfère regarder les Français derrière les vitres fumées de sa voiture blindée.

Lire ou relire sur Bakchich.info :

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A voir sur Bakchich.TV

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11 MESSAGES
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  • encadrement des ministres
    le mercredi 30 septembre 2009 à 18:40, deboisvieux a dit :
    combien de Ministres, conseillers d’Etat, chargés de mission, membres de commissions crées par N. Sarkozy, de conseillers, chefs de cabinet comprend le gouvernement ?,
  • Nicolas Sarkzoy, l’homme qui a peur
    le jeudi 24 septembre 2009 à 17:28, professeur Testicule a dit :
    le monde du 27-09-2008, page 14 Le Président a dit :(( Faites attention !nous sommes en France, et la France est le pays où on a non seulement décapité le Roi, mais aussi la Reine)).a-t-il expliqué devant des élus quelque peu médusés.
  • Nicolas Sarkzoy, l’homme qui a peur
    le mercredi 23 septembre 2009 à 11:45, avrile a dit :
    c’est bien connnu. Ce sont les petits chiens qui aboient le plus fort, surtout en présence des gros chiens .
  • Nicolas Sarkzoy, l’homme qui a peur
    le lundi 21 septembre 2009 à 17:41, Le Saint a dit :
    Excellent article, qui explique avec des mots, ce que tous les Français ressentent confusément. La presse doit servir aussi à ça. Vous auriez du garder cet article pour votre version papier !
  • Nicolas Sarkzoy, l’homme qui a peur
    le lundi 21 septembre 2009 à 17:19
    Ce que vous dites est vraiment caractéristique de la peur ayant navigue 32 ans, j’ai eu l’occasion de pratiquer un peu tous les profils humains. J’ai eu l’occasion de voir des capitaines qui se conduisaient comme notre president, confiance en personne, des chouchous, donnant l’impression de se prendre pour le nombril du monde. Mais une fois seul dans leur cabine crevant de trouille au moindre bruit, ne dormant pas.
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