Pierre Richard a démissionné, mardi 30 septembre, de la présidence de Dexia, première banque à être aidée massivement par le gouvernement français. Pourtant, ce patron était hier encore le chouchou de la presse économique.
Le « chevalier blanc » des collectivités locales n’a pas attendu la fin de son mandat, en 2010, pour quitter son poste. Pierre Richard a démissionné, le mardi 30 septembre, de la présidence du conseil d’administration du groupe Dexia, première banque européenne de prêts des collectivités locales. En effet, l’établissement était menacé de faillite si les pouvoirs publics n’étaient pas intervenus massivement et pour la première fois dans la crise actuelle. Il fallait bien que le principal responsable en tire les conséquences. Alors Pierre Richard, mauvais élève de la classe bancaire ? Et bien, pas du tout. Voici un patron dont les médias ont toujours fait un génie de la finance. Et ceci, depuis des années.
« L’emblématique », « l’insatiable », « le visionnaire », « l’infatigable » : les qualificatifs n’ont jamais manqué pour qualifier Pierre Richard. Ainsi, Les Echos clamait-il que « Pierre Richard n’a jamais perdu cette raideur méritocratique que confère la colonne vertébrale du haut fonctionnaire, même sous les belles étoffes du banquier ».
En France, les grands responsables de la finance sont bien calés dans leurs parachutes dorés
© Pakman
La palme de la flagornerie revient toutefois au journal Le Monde, qui publiait, en 2006, un article intitulé, « Pierre Richard en marge de l’establishment ». La journaliste brossait l’un des plus touchants, l’un des plus sensibles portraits qui soit. « Atypique dans le monde des affaires, il a toujours évolué en solitaire, dans le public et le privé », démarre la journaliste, « il a "fait" Dexia ». Spirituel, Pierre Richard est « fasciné par Confucius ». Ascète qui se marre peu, il « pratique une demi-heure de méditation quotidienne ». Certainement pour se détendre de ce monde de brutes qu’est la finance. Il déclare, « sans sourciller », précise l’article, que son « ambition est de devenir un homme de bien, juste et calme dans l’épreuve. C’est plus important que ma carrière, ajoute-t-il ». Confondu par l’émotion, le lecteur se représente Pierre Richard hésitant entre le sacerdoce ou le yoga. Enfin humble parmi les humbles, l’ex de Dexia « a appris le respect des autres de ses origines modestes ».
Il faut dire que Pierre Richard est par ailleurs administrateur du Monde. Ce qui certainement a « fluidifié » la communication entre le patron et le journaliste.
Les autres grands titres de la presse économique ont eux aussi chanté ses louanges. L’Expansion narrait, il y a quelques années, les exploits du « financier le plus indispensable des élus locaux », « sans conteste le banquier qui a pris par surprise le monde feutré de la finance française ». Et en effet, la surprise a été de taille !
L’ex de Dexia garde tout de même son poste de trésorier de l’organisme professionnel des banquiers français, la Fédération Bancaire Française. Un homme averti (de ce que faillite veut dire) en vaut deux par les temps qui courent.
Lire ou relire dans Bakchich :
C’est scandaleux que personne ne fait pas le rapprochement entre les sommes très élevées que l’Etat va verser aux banques (à but lucratif donc censées gagner de l’argent) et les sommes qu’il refuse de verser à la Sécu pour la renflouer. La Sécu étant un service public à but non lucratif, il serait plus normal que ce soit vers elle que l’argent aille.
Il est temps d’arrêter de supprimer les services publics au nom du libéralisme et du marché censés tout réguler (comme on le fait croire aux lycéens actuellement). Les mêmes qui critiquent l’intervention de l’Etat dans de nombreux services (il est ou le baron ?) sont bien contents de se faire renflouer par l’Etat. Comme beaucoup de services publics, la Sécu n’est pas ringarde, ses employés ne sont pas des fainéants. Le déficit vient juste du manque de cotisation de salariés du lui même à une baisse des emplois. Mais le patronat perd de l’argent en bourse et ne veut plus faire d’effort pour ses salariés. On va me dire que je généralise et que les patrons ne sont pas tous des salauds. Mais j’en ai marre de voir ce marché paré de toutes les vertus alors que les services publics ne sont que des privilégiés, profiteurs, fainéants etc.
Bonjour la France,
Juste au passage, on vous informe qu’une note est faite depuis gueulante.fr au sujet à la fois de Nicolas SARKOZY, SANOFI et un simple Français qui pour nourrir sa famille a décidé de donner sasanté à un labo !
L’adresse de son blog est cité bien sûr. Vous qui êtes en France, si, par hasard vous avez une info pour un job envers ce Français, donnez lui l’info.
Même ici depuis NYC, on peut aussi intervenir, la preuve !
A plus
JD l’Equipe gueulante.fr