Demandez à un gamin de cinq ans ce qu’il pense de l’affaire Gautier-Sauvagnac et des fonds secrets de l’Union des industries métallurgiques et minières (UIMM) : il vous répondra qu’il y a quelque chose de pourri dans le patronat. Demandez son avis à un journaliste : il vous répondra que le patronat est le dernier refuge des honnêtes gens.
Par un ahurissant tour de passe-passe, en effet, ce gigantesque scandale a été ramené, dans la presse, en l’espace de quelques jours, à « un bras de fer entre la patronne du MEDEF », Laurence Parisot, qui est gentille, « et les barons conservateurs de l’UIMM » , qui sont méchants. À une confrontation entre le Bien (« le patronat du XXIème siècle ») et le Mal (les « héritiers du Comité des forges »).
C’est, il est vrai, un peu simpliste.
Mais tellement commode : plutôt que de se fatiguer les semelles à enquêter, on fabrique, à peu de frais, une belle histoire qui, aux longues soirées d’hiver, mettra de la joie dans les chaumières – et qui, accessoirement, ne fera pas trop de peine au MEDEF.
Un très joli conte, où une héroïne, fragile mais admirablement déterminée (Laurence Parisot), monte seule à l’assaut du noir donjon (l’UIMM) d’un sombre seigneur (Denis Gautier-Sauvagnac) – et reçoit, pour prix de son courage, le renfort de preux chevaliers (Yves Jego, Patrick Devedjian, Michel Rocard, on ne rit pas), qui vont, si tout se passe bien, lui démerder le truc à grands coups de « capitalisme moral » et de « démocratie sociale ».
Un très joli conte pour endormir les enfants – de 7 à 77 ans.
Après avoir sévi à l’ULN (Union Laitière Normande) et s’être fait une réputation de gestionnaire hors norme, DGS est allé faire valoir ses compétences de gestionnaire à l’Unédic.
Quelques mandats en alternance avec la CFDT, le temps de quelques exploits, le PARE, le ciblage des chômeurs, les organismes privés de placement.
Mais pendant la campagne qui a abouti à l’élection de Sarkoléon, le DG de l’Unédic kamikase dénonce les faux chiffres du chômage. Ce qui le conduit tout droit à une retraite méritée. DGS perd son allié et reste seul défenseur du paritarisme comme gestionnaire de l’Assurance Chômage. Comment le déloger ?
Une casserole, les valises de l’UIMM, la route est libre pour la fusion ANPE - ASSEDIC et autres joyeusetés à venir pour contraindre ces feignasses de prolétaires à bosser pour rien.
C’est curieux que personne ne s’intéresse à la société de sondages (IFOP) de Laurence Parisot, et sa gestion sociale. La convention qui régit les enquêteurs permet de les laisser dans la précarité pendant des années, ce dont Madame Parisot use et abuse allègrement. La loi est pour elle, et elle aimerait bien la changer pour tout le monde. QUe c’est pratique ?
Par ailleurs, c’est une héritière, elle n’a rien bâti par ele-même. Et si on taxait les successions comme aux Etat-Unis ?