Contacté par Bakchich, Philippe Braud, politologue et professeur à Sciences-Po, livre son analyse des deux premières années de la Présidence Sarkozy.
« Pour le meilleur ou pour le pire, Nicolas Sarkozy a créé un souffle nouveau sur la politique française par l’ouverture de nouveaux chantiers et l’achèvement de quelques-uns. Cela rompt avec l’impression d’immobilisme que l’on pouvait avoir sous la présidence Chirac. Ces annonces multiples faites par Nicolas Sarkozy depuis deux ans et la création de nombreuses commissions participent du caractère même de Nicolas Sarkozy. Il s’agit à la fois d’un activisme naturel et d’une démarche tactique. Plus vous multipliez l’ouverture de chantiers, plus l’opposition se trouve désarçonnée dans sa capacité à répondre. Même si Nicolas Sarkozy prend des risques à s’exposer en permanence, c’est lui qui fixe l’agenda à l’opposition et aux syndicats, ce qui est quand même assez fort, d’un point de vue stratégique. »
« Ce souffle nouveau, impulsé par Nicolas Sarkozy, tient aussi à la mutation qu’il a imposée à la figure présidentielle avec l’omniprésence du chef de l’État, l’effacement du Premier ministre et même de certains ministres dont on pouvait s’attendre à ce qu’ils soient plus présents dans les médias, comme Bernard Kouchner. Enfin, ce souffle nouveau procède aussi de la personnalité même du Président de la République, avec cette impression d’agitation constante qui suscite chez les Français beaucoup d’ambivalence. L’homme irrite, exaspère. C’est d’ailleurs, l’une de ses faiblesses car il a pu avoir des gestes malheureux, des écart de langage, ce qui a installé une forte sarkophobie. Mais dans le même temps, ceux qui le trouvent agité reconnaissent quand même qu’il est actif. Ceux qui le stigmatisent comme autoritaire le trouvent énergique. Ceux qui dénoncent des écarts de langage apprécient dans le même temps ce côté direct du Président, son style moins guindé que celui de ses prédécesseurs. »
« Et s’il n’y a pas de réforme emblématique depuis deux ans, il se pourrait bien que l’ensemble des réformes engagées, mises bout à bout, constituent un ensemble relativement impressionnant à la fin du quinquennat. L’irritation que suscite le personnage de Nicolas Sarkozy fausse l’appréciation froide de son bilan. La sarkophobie spontanée est mauvaise conseillère dans le jugement de son action ».
Retrouvez également le dossier spécial sur les réformes de Nicolas Sarkozy, deux ans après son élection.
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"Mais dans le même temps, ceux qui le trouvent agité reconnaissent quand même qu’il est actif. Ceux qui le stigmatisent comme autoritaire le trouvent énergique. Ceux qui dénoncent des écarts de langage apprécient dans le même temps ce côté direct du Président, son style moins guindé que celui de ses prédécesseurs."
Il faut bien enseigner à Sciences-Po où je ne sais où pour produire une analyse aussi pertinente !
Il est certes actif, énergique ; finalement agité. Les gamins trop agités, aux US, on les bourre - malheureusement - de Ritalin sans autre forme de procès, comme quoi…
L’agitation n’est pas une qualité en soi, et le "style" d’un homme politique, qu’on le trouve peu guindé ou carrément berlusconesque, n’est pas un point majeur de la politique. Bon, de la sienne peut-être.
Quant à balancer tout de go, en gros, que "ceux qui lui reprochent des choses l’aiment bien dans le fond", quel procédé minable.
Laissez donc ce genre d’analyses à d’autre sites, d’autres journaux, la cour est pleine.
Pour un politologue prof à Sciences-Po, ce monsieur Braud nous sert un discours assez creux dans lequel on n’apprend somme toute pas grand chose… le président a commis des écarts de langage ? il est perçu par l’opinion comme un agité hyperactif ? ça c’est du scoop !
Si sur les réformes jugement à porter il y a, ce dernier pourrait se fonder sur la qualité, et non la quantité, de réformes engagées… sachant que les réformes à tendance néolibérales avaient déjà bien été entamées par les gouvernements Raffarin et Villepin, et que d’ailleurs ce qui au final fait la différence, c’est qu’une réforme soit menée à son terme, et non simplement enclenchée…