Comme s’il n’avait pas beaucoup parlé ces derniers jours, Nicolas Sarkozy s’est livré à une énième allocution. Attendue de pied ferme par les syndicats après la forte mobilisation du 29 janvier.
En direct de l’Élysée, ce jeudi soir, le président a parlé aux « Français inquiets » face à la crise. Et aux syndicats qu’il a conviés le 18 février. Pour parler de quoi ? Du partage des richesses créées par les entreprises et de mesures de soutien au pouvoir d’achat, pardi ! Super Sarko en chef, qui maniait les chiffres comme un jongleur professionnel, a donc affirmé son intention d’améliorer l’indemnisation du chômage partiel – « aujourd’hui à 60 % du salaire brut », a-t-il précisé pour éclairer la ménagère installée devant sa télé – et du chômage des jeunes. Une annonce toujours très populaire… quand on s’occupe des jeunes, ça fait plaisir à toute la famille ! C’est toujours ça de pris pour 2012, même si Sarko, les yeux baissés, nous a fait le coup du « je ne sais pas si je me représenterai ». On veut bien prendre le pari…
Dans ce climat d’inquiétude générale, Nicolas Sarkozy s’est voulu rassembleur, mettant illico presto de l’eau dans son vin qu’il ne boit pas. Il a donc affirmé qu’il regrettait « les petits phrases » balancées aux syndicats, comme celle de juillet dernier : « Désormais, quand il y a une grève en France, personne ne s’en aperçoit ». C’est sûr, quand il y a presque 2 millions de personnes dans la rue, ça finit par se remarquer ! Pas bête la guêpe : le président a tout fait pour éviter une coagulation des mécontentements exprimés notamment par les syndicats, le 29 janvier dernier.
Pour apaiser le climat, Sarko a envisagé plusieurs pistes : la possibilité de supprimer « la première tranche de l’impôt sur le revenu » fixée à 5%, « l’augmentation des allocations familiales », ou encore un « chèque emploi-service payé par l’État pour les personnes âgées ou les mères de famille seules ». En revanche, Nicolas Sarkozy a rejeté toute augmentation du Smic.
Autre annonce faite par la vedette du jour : la suppression de la taxe professionnelle en 2010 pour protéger l’activité économique » et éviter les délocalisations. Sauf que Nicolas Sarkozy est resté très flou quand il a fallu préciser par quel impôt serait remplacé cette manne qui rapporte quelques 8 milliards par an… Le Président s’est contenté d’évoquer « quelques possibilités autour de la taxe carbone ». Ni vu, ni connu, speedy Sarko a aussitôt embrayé sur une nouvelle annonce. Comme quoi, on ne change pas une méthode qui gagne !
Le président a donc demandé aux partenaires sociaux de réfléchir « au partage du profit » entre les salariés et les actionnaires, sans quoi « l’État prendra ses responsabilités ». À titre personnel, il s’est dit en faveur de « la règle des trois tiers » : un tiers des profits aux salariés, un tiers aux actionnaires, un tiers réinvesti dans l’entreprise.
Il faudra quand même attendre le 18 février pour savoir si la rencontre entre le Président et les syndicats débouche sur du concret. Mais au moins ce jeudi soir, avons-nous appris que Sarko a vu le film de Frank Capra, « La Vie est belle », où des gens affolés viennent reprendre leurs économies dans une banque en faillite. Et là on a compris que vraiment, le président a une piètre estime des traders. Pas comme les industriels, pour qui manifestement il a une grande passion !
Et comme le Président est un homme bon, il a réaffirmé sa grande confiance à son ministre des Factures étrangères, Bernard Kouchner. « Il me dit qu’il n’y a aucun conflit d’intérêts, je le crois et je lui maintiens ma confiance », a déclaré Sarko, avant de balancer sec contre le Nouvel Obs qui s’interroge sur l’identité des sources ayant fait fuiter l’info. « Le Nouvel Observateur, c’était ce journal qui était sûr que j’avais envoyé un SMS. Vous voyez la crédibilité que je lui fais ». Ambiance.
Enfin, Sarko a dû faire pleurer dans les chaumières : il a expliqué que Rachida Dati reviendrait en temps et en heure au gouvernement. Avant de saluer « le talent » de Rama Yade, à qui il commence tout juste à pardonner de ne pas avoir accepté de s’engager pour les élections européennes. « Pardonner, amertume, rancune, ne font pas partie de mon vocabulaire », a glissé le Président dans un joli lapsus. Un autre pour la route : Barack Obama, « un président d’origine à demi-africaine ». On applaudit bien fort.
À lire ou relire sur Bakchich.info :
En 2008, 200 milliards d’€ de bénéfices sont allés au capital alors qu’ils auraient du être distribués aux salariés si l’on était resté à l’équilibre de 1980, soit 4000€/an par actif !
Quand les politiques finiront-ils par admettre que le problème à l’origine de la baisse des salaires dans le PIB est LE CHOMAGE ET LA PRECARITE DE MASSE ?
Avec, en France, quasiment 5 millions de chômeurs/rmistes et précaires à 800€/mois, par peur de basculer du "mauvais côté", toute négociation salariale ne se résume souvent qu’à un : "Si t’es pas content tu peux aller voir ailleurs" !
Rééquilibrons le rapport de force salariés/employeurs par la création de millions d’emplois et le pouvoir d’achat augmentera naturellement.
La méthode : une forte RTT "intelligente" (anti 35h en quelque sorte), dont à la fois le salarié de tout type d’entreprise, l’entreprise elle-même et la société toute entière tirera bénéfice.
La semaine de 4 jours à la carte est expérimentée en France depuis 15 ans avec succès sur 400 PME/TPE : sa généralisation créerait au minimum 1,6 millions d’emplois en CDI (études Ministère du Travail / Patrick Artus). Voir les ouvrages de Pierre Larrouturou à sujet. http://nouvellegauche.fr
Concernatla télé,beaucoup de réactions sur le fond,mais peu ou pas du tout sur la forme. le lieu d’abord, ressemblait au décor d’un plateau télé, avec des invités muets, et les attributs du pouvoir, les drapeaux, vaguement relégués dans un coin.
le sens : PROXIMITE et surtout DEDRAMATISATION.
Ensuite, ô surprise, on a eu droit aux "témoignages" des français, qui n’étaient que cris de douleur.Quelle audace ! c’est tout juste si on n’a pas eu droit à "casse toi pauv’con"… Ces clips ont servi de référence àl’ensemble du show : …" la dame qui n’a que 80 Euro…", sarko leur Répondant, où plutôt répondant à leur image, ce qui est pus commode.
SARKO ECOUTE ET COMPREND LA FRANCE QUI SOUFFRE ;
Et les journalistes dans tout ça ? Ils sont purement et simplement gommés.Leur présence n’est ni nécéssaire ni suffisante. Et comme ce sont de bons petits soldats, ils n’ont pas beacoup contrarié "Notre Foudroyant Monarque" (cf P Rambaud)
Le sens général ? SUPERSARKO FAIT FACE A LA CRISE, NUL DOUTE ? IL VA LA TERRASSER ;
Celui qui a conçu cette scénaristion est un véritable artiste, COMBINANT LE SAVOIR FAIRE DE LA PROPAGANDASTAFFEL,ET LE TALENT DS MEILLEURS STORYTELLERS AMERICAINS…
Un coup de chapeau spécial à Paulo qui se croit revenu à la belle époque de l’Etat français. On trouve difficilement un commentaire plus stupide …
Pour votre sous-titre, "il est des nôtres" il s’applique aussi à vos brillants confrères, le clown et la barbie qui se sont efforcés de ne pas de bien dire "monsieur le président" à la place de ce qu’ils disent habituellement.
Pour le contenu, tellement bien mis en valeur par l’éclairagiste qui lui donnait une sorte d’auréole autour de ses beaux cheveux, ils se sont tellement appliqués à faire semblant de ne pas lui donner la soupe qu’ils ont oublié de demander des nouvelles de la Guadeloupe.
Du vrai professionnalisme qui nous change de celui qui l’avait comparé à un petit garçon et qui s’étonnait de s’être fait lourder.