Le Prince Pokou revient sur la mort du doyen Albert Bernard Bongo Ondimba du Gabon.
Sur la piste de la réserve de Bouna, balloté par les chaos mal épousés de la 4x4 Hyundai, brutalement et vivement pilotée par mon conducteur David Amuah, tel un Jean-Louis Schlesser moyen, je m’endormis, néanmoins ! Richement nourri par des sœurs de brousse d’un énorme foutou et d’attiéké, sauce graine, voilà qu’en bon ivoirien je me transportais flouement dans les vapeurs de quelques excès de bière Bracodi, dans un somptueux et étrange rêve, légèrement cauchemardesque…
Rappelé auprès du Bon Dieu pour ce que j’espérais être le paradis éternel, je m’élevais, traînant mon âme par la main, vers les cieux de Félicité, priant la Vierge Marie et le bienheureux Félix Houphouët-Boigny, pour que Saint-Pierre veuille bien m’accueillir, en me chantant, avec les anges et les archanges : Akwaba !
Mal me prit de délirer ! En fait de paradis, je me retrouvais, transpirant d’angoisse et de remords, aux portes, mille mercis Sainte-Rita, non pas de l’enfer mais bien bêtement du purgatoire. A l’entrée du purgatoire ! T’imagines, mon vieux, et pour combien de temps ? On va dire, comme disent les jeunes toubabs maintenant, ou, j’allais dire, comme ponctue chaque début de phrase, le président Larcher du Sénat des Gaulois : « un certain temps » ! Oh, putain de crapule, merde, ignoble, comme vociféreraient ma mère et Cohn-Bendit, en se faisant entrouvrir la soutane… qui va là ?
Mais oui, je suis mort en même temps, le même jour, mais pas sur le même continent africain que Omar Bongo Ondimba. Lui, le fils Ondimba, Albert-Bernard, il a passé l’arme à gauche, en Catalogne, dans l’un des royaumes d’Espagne du Rey Juan Carlos, clinique Quijon à Barcelone. D’habitude, ce sont les pauvres footeux africains qui jouent au ballon pour la satisfacion des aficionados ibères du Barça.
Hélas, malheureux petit Bongo, misérable chrétien Téké Albert-Bernard de Franceville, il n’a pas pu faire soigner ses entrailles à la clinique Jeanne Ebori de Libreville, défectueuse. Ni au Centre inhospitalier universitaire de Brazzaville, chez son vilain-père, Sassou, trop endommagé. Déjà leur infortunée Edith-Lucie, si chère à leur cœur, avait trépassé au royaume chérifien, en pays musulman… où il y aurait de meilleurs centres de soins !
Saint-Pierre dit à Bongo : « y a pas dispensaire, infirmier et bon docteur, comme Albert Schweitzer, dans ton Gabon ? » Le doyen Bongo rentrait les pieds en se tordant les talonnettes, contrit, sous le regard miséricordieux de notre très Sainte Vierge Marie et de la douillette sainte Bernadette Chirac des Pièces jaunes.
Puis, je vis, de dos, partir Sarkoco, non Bongo, en surplis blanc, entraîné par Jacques Foccart et un sosie de Guy Penne. Ils me présentèrent, peut-être me prirent-ils pour un croque-mort de la S.A. des pompes Bockel et Joyandet, rêvais-je dans mon cauchemar, ils me présentèrent à Jean-Bedel Bokassa, déguisé en empereur giscardien, Idi Amin Dada, en kilt écossais, Sékou Touré, travesti en pape, ayant échappé aux misères de la Françafrique, escortés par les deux millions de morts du camp Boiro…
La chuintante voix de Giscard, du haut des cieux, près du seigneur, mais sans esprit très sain, retentit : « tu fus le maquereau de cette pute de Chirac ! Oui ou non Bongo ? » Grand JacquO vociférât : « n’insultes pas le doyen du purgatoire, toi l’Auvergnat Giscard qui sans façon … ». Puis le Kaiser Sarkoco fut introduit… Albanel fit Ado pipi dans son lit, Lagarde plongea en eau trouble, Bayrou ouvrit la braguette de Lars von Trier, sous l’œil enchanté de Charlotte Gainsbourg et de Marielle de Sarnez, tandis que Galouzeau de Villepin montait sur l’ânesse Rama pour partir à l’assaut des régionales ; Bongo rota et péta ; l’âne Roussin dévalua, tandis qu’en enfer rôtissaient déjà Balladur, Charon, Bouton et Madoff.
Houphouët fit un signe à Bongo qui pleurait et, moi, mouillé de peur et d’excitantes horreurs qui émoustilleraient Marc Godin, je me réveillais ensuqué de cette road story en purgatoire avec le mollah el Hadj Omar, tandis que les premières psalmodies des frères Fogiel et Apathie s’élevaient dans le chœur du site web de Radio Notre-Dame : parmi les fidèles, nombre de journalistes et politiciens se demandaient en priant : « comment becter sans Bongo ? »
A lire ou relire sur Bakchich.info
PS : Brejnev finança Marchais et le PC. Et si le P.C.U.R.S.S. avait payé Valyse ?
PPS : Saddam Hussein finança Le Pen, la gauche et la droite. Pas les giscardiens ?
PPPS : Bongo, Sassou, sans oublier Mobutu, ne financèrent jamais Pasqua puisque les Hauts-de-Seine les finançaient eux… participation croisée !