La doyenne des juges d’instruction de Paris accepte que la France enquête sur le patrimoine immobilier des présidents Africains. Pas le parquet, qui a fait appel de la décision…
« Le caillou de la relation franco-gabonaise », selon le bon mot d’un haut diplomate de l’Elysée, a ressurgi. A un moment qui ne saurait jamais être bon. En déclarant recevable la plainte contre les bien mal acquis des Présidents africains à Paris [1], la doyenne des juges d’instruction, Françoise Desset, n’a pas fait que réjouir les associations Sherpa et Transparency International qui l’ont porté. Elle a d’abord obligé le parquet, dans la droite ligne d’un président Sarkozy toujours fan du Gabon, à se réveiller. « Ils ont transmis l’information à la presse avant même que les avocats plaignants soient informés », note une concierge du palais de justice de Paris. Pire, elle les a obligés à suivre le doyen. Et comme annoncé, le parquet, deux jours après la déclaration de recevabilité, a fait appel de la décision, le 7 mai au soir. A la plus grande satisfaction de Me Patrick Maisoneuve, avocat de son excellence El Hadj Omar Bongon Ondimba, premier visé par le dossier de détournement et recel de biens publics…« Cet appel remet bien évidemment les fondements de la plainte en cause », écrit le conseil présidentiel. Avant de prévenir « qu’en cas de rejet de la cour d’appel, reste encore possible le pourvoi en cassation ».
Bref, un peu de temps pour le vieil Omar de reprendre des forces. Encore en veuvage, le doyen des chefs d’Etat s’en est allé se reposer du côté de l’Espagne, à défaut de pouvoir de reposer en ses châteaux français. Accompagné de sa fille préférée, Pascaline, éternelle directrice de cabinet, le mollah Omar a laissé à d’autres le soin de répéter à l’envi un discours fort bien rôdé. Autour de « l’acharnement judiciaire contre un chef d’Etat adoré des populations et qui en quarante ans de pouvoir a bien pu s’acheter quelques appartements et puis franchement pourquoi embêter le Gabon quand les Emirats achètent tous les Champs Elysées ». Bel et bon discours, débités à l’envi par les ministres au sortir du conseil du Palais du Bord de mer….
D’autant que sur les trames des plaintes judiciaires, se joue une pièce bien plus importante « qu’une agitation qui ne touche que les médias », juge un ministre gabonais. Depuis les premiers dépôts de plainte, virevoltent à Paris une escouade d’intermédiaires en tous genres, qui vendent au président le pouvoir d’annihiler les malotrus qui osent mettre sur la place son patrimoine. Et le gros lot vaut bien toutes les espiègleries. Obsédé par ce déballage médiatico-judiciaires, Bongo, fort généréux dans l’âme, se montre prêt à toutes les faveurs.
Mieux, en filigrane de ce ballet d’intermédiaire, se noue aussi la succession de Petit Papa Bongo. Une saga aussi truculente que celle des Borgia entre son gendre Paul Toungui, ministre des Affaires Etrangères, son épouse et néanmoins fille du président Pascaline, et son ministre de la Défense de fils Ali.
Chacun avance ses pions, et guigne le pompom. Largement en tête, adoubé par l’Elysée, Ali, grand favori, se voit désormais talonner par Pascaline, « véritable régente du pays » et qui a accompagné son père du côté de l’Espagne. Et a glissé à l’entourage une consigne qui vaut surtout à être dévoilée ; « interdiction à Ali et Mba Obame (ndr, ministre de l’Intérieur et âme damnée d’Ali) de rencontrer le Vieux en audience ». Bref accès coupé.
Le caillou dans la relation franco-gabonaise n’a pas fini de faire des ampoules…
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[1] les multiples appartements et résidences acquises par le Gabonais Omar Bongo, le Congolais Sassou Nguesso ou l’Equato-Guinéen Obiang Nguéma à Paris
Ce qui est drôle c’est qu’il y a de l’excitation alors qu’on sait très bien que cette affaire n’ira pas bien loin. Des types comme Bongo sont les employés des grandes multinationales occidentales. Ils veillent aux intérêts de Total, Areva et autres, au détriment des populations locales.
Bongo laisse la France pomper son pétrole et en échange, il sait qu’il peut rester aussi longtemps qu’il veut au pouvoir. Son bénéfice personnel dans le deal repose en France en villas, voitures de luxe et comptes bancaires.
Bongo a une base militaire française chez lui. Cette dernière est une force de dissuasion pour tous ceux qui tenteraient de s’attaquer au pouvoir Bongo. Et vous voulez me faire croire que la France va inquiéter son acolyte ? On peut toujours rêver.
si Bongo a trompé le peuple gabonais pendant plus de 40 ans, voire meme déjoué la vigilance du 1er Président du Gabon qui, paraît-il lui aurait transférer le pouvoir, eh bien BONGO doit savoir qu’il n’a pa pu tromper Dieu.
A présent, les choses le rattrapent ; ce que traverse BONGO ce n’est ni la faute de la France ou de Sherpa ou Transparency ; il y tout simplement que la Vengeance Divine fait lui fait payer la facture.
Ces gabonais du gouvernement qui osent comparer les betises de Bongo aux élans des Emirs prouvent à suffisance qu’ils ont gérés le pays dans l’idiotie ; ils doivent savoir que comparaison n’est pas raison. si les Emirs se permettent le luxe, c’est parce qu’ayant au PREALABLE satisfait aux besoins de leurs citoyens, conformément à leurs constitutions respectives,ils peuvent se permettre de s’acheter les Champs Elysées. Or au Gabon, le bien-etre du Dirigeant est prioritaire au détriment du peuple.
Les recettes du petrole et bien d’autres sont purement et simplement pour la famille présidentielle. Il est grand temps que la JUSTICE Francaise, accompagnée de la JUSTICE De DIEU, déballe tout et condamne ENFIN les agissements des BONGO et compagnie ;
Bien vu..
Mais quand vous écrivez : "c’est d’ailleurs la même chose lorsqu’un salarié dans une affaire sensible s’en prend à un salarié", je suppose que vous vouliez écrire "s’en prend à un employeur" et non pas à "un salarié"…
C’est pour moi du vécu : pour avoir voulu m’attaquer à un ptron voyou, grande fortune française je l’ai payé très cher, très très cher…
J’ai de quoi écrire un bouquin de 500 pages sur ce que j’ai vu en termme de collusion entre les puissants, les magistrats et les avocats.
Car il n’est pas rare dans ce genre d’affaire que l’avocat que vous prenez vous trahisse et traite avec la partie adverse dans votre dos ; dans mon cas, l’avocat que j’avais s’étant dégonfléé (rares sont les téméraires, dans profession…) lorsqu’il a vu arriver dans cette affaire de rien du tout…l’avocat du Président de la République, et j’ai du prendre un avocat qui jouait dans la même cour en termes de notoriété…
Et là, j’ai signé ma perte car celui - là, avec beaucoup de vice, m’a planté en me faisant croire qu’il me défendait alors qu’il me trahissait et traitait avec mes adversaires.
Quand aux décisions des magistrats, c’est du niveau Paraguay sur Stroessner tant et si bien qu’un grand avocat auprès de la Cour de cassation m’a dit un jour en analysant mon dossier : "Pour obtenir ce qu’ils ont obtenu contre vous, ces gens là ont de sacrés réseaux".
A ce niveau les magistrats sont capables de tout : caviardage de pièces déterminantes, pressions, chantages, décisions kafkaïennes…
Ces gens là sont capables de tout par manque de courage et arrivisme.
D’ailleurs pour les benêts qui croyaient encore à la justice de leur pays, le dîner récent dans la salle à manger du Procureur Courroye a du finir des leur ouvrir les yeux….
Vous noterz que ce dîner réunissant le proc Courroye, le flic enquêzteur le plaignant (JC Naouri) et son avocat n’a provoqué strictement aucune réaction chez les syndicats de magistrats, chez les avocats ou chez les politiques…
Eclairant, non ?
La justice en France est un somptueux dîner de cons….