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La France orpheline d’Omar Bongo

Libreville / mercredi 3 juin 2009 par Xavier Monnier
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Annoncée le 7 juin par la presse, démentie le 8 juin par les autorités gabonaises, la mort d’Omar Bongo a finalement été confirmée par les mêmes autorités dans la journée. Un décès qui va encore accélérer l’âpre bataille que se livrent fils et fille pour la succession du père, ex-doyen des chefs d’Etat africains.

Papier actualisé le 8 juin à 18h14

« Quand un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle ». Cliché du continent, le proverbe africain a au moins le mérite de s’appliquer à merveille à Omar Bongo, le président du Gabon. A 73 ans officiels, bien plus selon ses artères et 41 ans de présidence, le doyen des chefs d’Etat africains, patron du petit émirat pétrolier d’Afrique centrale, vient de mourir. Hospitalisé depuis le début du mois de mai dans une clinique de Barcelone, le mollah Omar a vu son décès annoncer le 7 juin au soir par la presse française. Pour être démenti le 8 au matin par le Premier ministre gabonais. Et avant d’être confirmé dans la journée par Libreville. Une passe d’armes qui vire à la cacophonie. Sans changer foncièrement la donne. Avec la disparition de Bongo, ce sont bien des archives des relations incestueuses entre la France et l’Afrique qui vont se perdre. Commissions pétrolières englouties, financement des partis politiques français, dessous du pillage du continent et de quelques coups d’Etat fumeux…Un monde qui s’écroule avec celui qui avait l’habitude de dire qu’il « avait autant d’amis à droite qu’à gauche ».

Au nom du Père, du fils et de la fille

Déjà, les mauvaises langues du château assuraient, en fin d’année dernière, qu’il « ne passerait pas l’hiver ». Au moins aura-t-il vu le printemps. Mais plus ? « Il veut rentrer, il en a assez de l’hôpital, mais ses médecins ont dit encore deux semaines », se convainquait son premier cercle, que Bakchich a pu rencontrer. Cornaqués par sa directrice de cabinet de fille, Pascaline Bongo, les émissaires du président font l’aller-retour entre Paris et Barcelone depuis le début du mois. Les envoyés du Omar bisquent sitôt qu’on leur parle de la succession du patriarche. « Il n’y a qu’une petite bande de révolutionnaires qui osent en parler ».

Directement visés, le ministre de l’Intérieur, André Mba Obame et surtout Ali Ben Bongo, ministre de la Défense, fils du patron et adoubé par l’Elysée. Tout fiérot, le flambeur quinqua, autrefois copain de bringue du roi Mohammed VI et du fils du président sénégalais Karim Wade, a été reçu par Claude Guéant et Nicolas Sarkozy… Et en a même fait la publicité à la télévision gabonaise. « L’Elysée a assuré Mme Pascaline qu’Ali les avait piégés, qu’il n’était pas leur favori ». N’empêche, fifille grogne dès lors qu’on parle d’Ali. « Son côté Maman protectrice est ressorti depuis la maladie de son père ».

Et ses affidés, dans les couloirs du Concorde Lafayette où ils ont leurs habitudes, près de la porte Maillot, ne sont pas là que pour faire les boutiques. Plutôt pour compter leurs « amis », distribuer des enveloppes en liquide aux scribouillards - que peu refusent, « sinon ils savent qu’ils nous vexent », s’amuse le ministre qui papote avec Bakchich ; et lancer des messages très clairs. « Vous savez, le Gabon perdrait beaucoup avec la mort du président, mais la France encore plus, surtout si les relations se détérioraient ».

France et Gabon, brothers in arms

Vexé par les multiples plaintes d’ONG en France concernant son patrimoine immobilier, Bongo a déjà montré les dents. Résultat, sitôt ouvertes, les plaintes ont été bloquées par le parquet… Mais cette fois, les menaces sont moins voilées. Et le discours bien rôdé. Ali s’avère bien plus tenté par la Chine ou les Etats-Unis que Pascaline. Bref, la rupture contre la continuité… « Vous savez, aucun Gabonais n’a de grande entreprise en France. Le Gabon n’a aucun intérêt dans le pays. Quand les Français exploitent chez nous le pétrole, le bois, les mines », ajoute l’émissaire. Une relation privilégiée qui a beaucoup trait à Bongo selon ses ouailles. Et qui pourrait s’en aller avec lui, si la France fait le mauvais choix. Au hasard, le peu de regards portés par l’administration sur les reversements des entreprises françaises, notamment pétrolières, à l’Etat… « Vous savez les ristournes qui sont accordées à Total ou Areva risquent de disparaître avec le président si la France ne fait pas attention ». Et d’enfoncer le clou. « Parfois mêmes des gens vont le voir pour dire ce n’est pas normal, notamment les gens d’Ali, en disant : ils ne donnent pas assez et le président les éconduit en disant : la France ce sont nos frères, on ne va pas les embêter avec ça ».

Les soucis, comme dans les vieilles familles pleines de secrets, sont laissés aux héritiers. Et les missi dominici de Pascaline de se faire philosophes. « Les soucis du Gabon sont aussi ceux de la France ».

A lire ou relire sur Bakchich.info

La doyenne des juges d’instruction de Paris accepte que la France enquête sur le patrimoine immobilier des présidents Africains. Pas le parquet, qui a fait appel de la décision…
La guerre de succession du Président Omar Bongo se poursuit entre son gendre, son fils et sa fille. Une course-poursuite entre Paris, Libreville et Rabat.
Les présidents gabonais et sénégalais rivalisent de susceptibilité. Et Wade d’accuser Bongo de financer son ancien premier ministre, Macky Sall.
Bakchich publie deux maigres "rapports" sur la santé au Gabon, signés Kouchner. 15 pages datant de 2004. De simples « synthèses », proteste le ministre. Qu’on nous montre les vrais rapports !
En urgence, les députés ont débattu du traité migratoire franco-gabonais le 10 avril dernier. Un accord étrange qui a réveillé l’opposition, qui a flairé le cirage de pompes d’Omar Bongo et rappelle que les flux migratoires avec le Gabon sont (…)
La publication des vrais faux rapports sur le Gabon n’a intéressé quasiment personne dans les médias, sauf France Inter qui devrait y revenir le mercredi 25 février, avec de nouvelles pièces au dossier. On attend impatiemment (…)

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6 MESSAGES

Forum

  • Bongo, le Omar bisque
    le mardi 9 juin 2009 à 12:36

    Quel culot !

    T’inquiète pas Charlie, le Bongo te garde une place en enfer

    /les_reactions_a_la_mort_domar_bongo.html

    - Charles Pasqua, ancien ministre de l’Intérieur : n’a "jamais entendu, y compris par Bongo, qu’il aidait financièrement tel ou tel. Si jamais il a aidé financièrement tel ou tel, c’est plutôt au niveau des présidents de la République qu’il faudrait s’adresser. Il y en a qui sont encore en vie. Demandez-le leur". "Ceux qui ont des informations de ce type, je les invite à mettre les chiffres sur la table". "Si vraiment il y avait des financements cela seraient des financements occultes. On ne donnerait pas en priorité la liste aux journalistes. Cela fait partie des fantasmes. Que Omar Bongo ait eu de l’amitié pour certains, c’est probable. Il avait des amis aussi bien à droite qu’à gauche d’ailleurs. Mais ça s’arrête là", Il avait "beaucoup d’amitié et beaucoup d’estime", pour Omar Bongo "profondément Africain" mais qui "se sentait dans le même temps profondément Français".


    Original Message -----

  • Bongo, le Omar bisque
    le lundi 8 juin 2009 à 09:04, Phil2922 a dit :
    Ce matin sur France Inter, Eva Joly a exprimé les mêmes choses que nous écrit Xavier Monnier, quand elle a été interrogé sur la mort de Bongo. Nottamment le financement occulte des partis poliques français avec le dictateur africain. Allez, chère Eva au boulot maintenant… !
  • Bongo, le Omar bisque
    le samedi 6 juin 2009 à 20:17, Mba Assoume a dit :
    Les Gabonais doivent maintenant se préparer à la guerre civile. La prise de pouvoir, par la force, envisagée par les enfants de monsieur Bongo Omar, sera le déclencheur d’une guerre sans merci qui devra durer près d’une dixaine d’années au Gabon. Tout le monde va tout perdre, surtout les riches puisque les pauvres n’ont rien à perdre. Ce sera la guerre pour le salut du Gabon, pour arracher la liberté, pour enfin devenir Homme. Le vrai pouvoir, celui du peuple est à ce prix au Gabon, après tant d’années de servitude et de misère. 42 ans du régime totalitaire de Bongo et, après celui de son fils, jamais les VRAIS GABONAIS ne l’accepteraient. Tout, sauf ça. Le Gabon sera alors pire que la Somalie actuelle.
  • Bongo, le Omar bisque
    le mercredi 3 juin 2009 à 20:39

    Résultat, sitôt ouvertes, les plaintes ont été bloquées par le parquet…

    Bloquées sur ordre de Sarkozy

  • Bongo, le Omar bisque
    le mercredi 3 juin 2009 à 11:47, Paul Okili-Boyer a dit :

    Oui , la phrase est exacte , Quand un vieillard meurt c’est une Bibliothèque qui disparait en Afrique.

    Mais doit-on dire la même chose, quand il s’agit du Gabon véritable Prison-bagne a ciel ouvert , ou les gabonais meurent comme a Gravelles (sauf que ce n’est pas sous les balles , mais sous les maladies infectieuses ainsi que de la malnutrition)….

    Non, de grâce , au moment ou le monde entier est sous le couperet de cette crise qui risque de mettre a plat les économies mondiale et ou le "Goutte a goutte" est dans le bras d’Omar Bongo-Ondimba a la Clinique Quiron , c’est plutot dans le bras de Notre pauvre Nation Gabonaise que le goutte a goutte économique devrait donner un sursaut salutaire.

    De plus vous êtes très mal informés ou désinformés (c’est selon….) Omar Bongo est certainement en phase finissante , a son age c’est le minimum ,quand même …mais l’opposition diasporique a proposée que dans le cadre de la loi fondamentale Gabonaise (constitution ) pour éviter les réglements de compte ,tant familliaux qu’inter-Ethniques , le Président BONGO-Ondimba initie dans un reste de lucidité un Forum de réconciliation pour qu’a son départ ce ne soit pas la "Rwandisation" du Gabon qui se passe. Alors les petits problême de "Leadership" Ali ou Pascaline , le Gabonais s’en fout comme de l’An quarante.

    La loi fondamentale ,prevoie ce cas de Vacance et si Madame Rose Francine Rogombé Présidente du Sénat qui doit selon la Constitution être la Présidente par Interim en cas de Vacance "effective" , si donc Elle veut prendre son rôle au sérieux , Elle doit initier un Gouvernement d’Union Nationale de 17 a 20 membres regroupant les principaux Acteurs Politiques de la majorité , Opposition et Diaspora ce Gouvernement aura en charge la tenue du Gabon pour une remise en Ordre en attendant des Elections Générales dans l’année qui suivra.

    42 ans de Pouvoir fort et personnalisé , cela n’est pas deux jours , et pour initier une remise a plat et un consenssus de pardon , cela ne peut être qu’a ce prix

    Se voiler la face comme certains opérateurs économiques dans notre Pays montre le peu d’engouement que la Vie Humaine represente par rapport aux bénéfices économiques , pour ces personnes.

    Dans un Pays de 1000.000 d’habitants , le seul mot d’ordre aujourd’hui c’est Comment Vivre et se reconcilier après 42 ans d’esclavagisme

    • Bongo, le Omar bisque
      le jeudi 4 juin 2009 à 20:26, RCIAN1957 a dit :
      Dommage que DIEU ne soit plus sur terre. Et qu’au niveau des institutions des hommes dont l’ONU l’on ne parle que des droits des hommes et non DES DROITS DE L’HOMME car celui-la provient de Dieu.je ne suis pas Gabonais mais Africain ayant travaillé au Gabon. Et c’est écoeurant quand on sait ce pays produit du pétrole depuis belle lurette et ne soit pas développé. Meme Gamba zone de pétrole de Gabon a donné dos au développement. Pauvres Africains noirs qui ne pensent qu’a leurs ventres et conjuguent tous leurs verbes au présent quand ils savent encore déchiffrer ce que leurs maitres leurs ont enseignés. J’ai La peine au coeur pour un etre humain qui part mais que de gachis….
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