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Meurtres pour mémoire (polars cultes 5)

rupture / samedi 1er août 2009 par Bertrand Rothé
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« Meurtres pour mémoire » de Didier Daeninckx marque une rupture dans les thèmes abordés par le polar depuis Manchette.

L’arrivée de la gauche au pouvoir va accélérer la mutation de la société française. Le discours idéologique va s’estomper, le polar va suivre cette mutation.

1984

L’échec de la gauche au pouvoir est consacré. En 1983, le gouvernement Mauroy a modifié son gouvernement. « La rigueur s’impose », certains en déduisent la mort des idéologies. La gauche commence sa conversion à l’économie de marché. En 1984, un pas de plus est franchi. Pierre Bérégovoy est nommé au ministère des Finances pour mener une politique de « déflation compétitive ». Le PS a fait ses choix, les salariés vont trinquer. Un marche de plus vers le tout marché. L’escalier est long. Les sidérurgistes manifestent pour l’honneur. La désindustrialisation continue sa marche, et la mondialisation intensifie la sienne.

Seul le PCF refuse cette évolution. Le Parti quitte la majorité à la fin 1984. Aux européennes ses électeurs n’ont pas approuvé sa participation au gouvernement.

La gauche de gouvernement doit trouver d’autres chevaux de bataille. Finie la lutte des classes. Dépassée, ringarde. Finie. La victoire du Front National, le 17 juin aux élections européennes leur offre une nouvelle cible pour vingt ans. 10 membres du Front national sont élus. Pour ses 12 ans, le parti de Jean-Marie Le Pen fait un très bon score. Son leader va trouver au Parlement européen une tribune et une légitimité nouvelles. Le PS se saisit de cette percée de l’extrême droite pour changer son fusil d’épaule. C’en est fini "des grandes familles", "du mur de l’argent", "des solutions alternatives au capitalisme", vive la lutte antiraciste. Le nouvel ennemi d’une partie de la gauche, pas encore caviar, mais déjà en R25, est un français nationaliste, et parfois raciste et antisémite, qui habite un hlm à Dreux.

La cible indentifiée. Il fallait un discours et des institutions. Les recettes de la publicité commerciale font un tabac. Le logo sera une main jaune. La base line : "touche pas à mon pote". Les satellites politiques du PS pourront occuper l’espace médiatique. SOS Racisme est créé en 1984. Les jeunes Harlem Désir et Julien Dray sont à la barre. Le capital peut dormir tranquille pour 30 ans.

Tardivement, et pour ne pas laisser cet espace occupé uniquement par le PS, l’extrême gauche va réagir en créant Ras l’front en 1990.

Meutres pour mémoire

Ce magnifique roman marque un tournant dans le polar français. Le polar suit l’évolution de la société. La critique sociale et idéaliste s’estompe très rapidement. Place aux droits de l’homme. Dans ce polar, la lutte contre le racisme et l’antisémitisme va remplacer les luttes des classes.

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Ce polar décrit les évènements de 1961. En pleine guerre d’Algérie, à Paris, la répression ultra violente d’une manifestation du FLN entraîne la mort de dizaines de manifestants FLN. Les CRS et les gendarmes mobiles se déchaînent en plein Paris. Ils tirent à balles réelles, avec des armes de guerre, sur les manifestants.

Le roman se passe en marge de cette manifestation. Un jeune enseignant se fait assassiner. Pourquoi ? Est-ce un porteur de valises du FLN, voire un commando de l’OAS ? Pas du tout, en 1984, ces histoires ne parlent plus à personne. Le roman ne sera en fait une chasse aux collaborateurs et plus particulièrement des responsables français de la Shoah. Des fonctionnaires qui n’ont agi « ni par conviction politique, ni par antisémitisme, mais tout simplement en obéissant aux règlements… ».

Didier Daeninckx

Daeninckx arrive tardivement au polar. Il a exercé de nombreux métiers avant. Né en 1949, il publie son premier roman en 1984. Mais que de chemin parcouru depuis cette date. Il publie comme un fou avec un talent certain d’écrivain. 4 livres publiés en 1994, dont deux livres qui supportent le passage du temps, 5 en 1999 et ça continue…

Son engagement dans la lutte contre le racisme et l’antisémitisme va l’entrainer à certains excès, certains raccourcis, voire quelques erreurs de jugement.

La cause est belle, le résultat peut être contesté.

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Les auteurs de polars sont des gauchistes qui ont oublié d’être cons. "La nuit des chats bottés" est le 2e de Fajardie.
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2 MESSAGES

Forum

  • Meurtres pour mémoire (polars cultes 5)
    le dimanche 2 août 2009 à 18:38, michel befort a dit :
    pour ne pas employer le mot polar je conseillerai la trilogie marseillaise de jeanclaude izzo pour ceux qui aiment la vie et marseille en particulier
  • Meurtres pour mémoire (polars cultes 5)
    le samedi 1er août 2009 à 17:42, J_P_M a dit :
    Et si, d’abord, on arrêtait de dire « polar » pour parler du roman policier ? Ce cliché commence à devenir lassant. On croirait entendre Jean-Luc Hees, au temps où il faisait des interviews sur France Inter : quand il recevait un écrivain, fût-ce un prix Nobel, jamais, jamais, JAMAIS il ne lui parlait de son livre. C’était toujours « vot’ bouquin » ! Ce qui devait être très agréable à entendre pour un écrivain sérieux. Même employée innocemment – je veux dire inconsciemment –, la vulgarité reste la vulgarité.
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