"La Droite ! Petites trahisons entre amis", aux éditions 12bis, une biographie non dégradable de Charles Pasqua.
Pour un habitué des parquets, finir sur les planches à 83 ans, c’est bien là le comble du succès. D’autant que le théâtre, Môssieur Charles Pasqua, ça le connaît. Mais en cette rentrée, sa dernière séance se joue sur d’autres planches, celles d’une BD.
Pour habiller le Marius haut en couleur, il fallait bien trois têtes brûlées. Deux du journal Marianne, Frédéric Ploquin côté enquête, Pascal Gros côté dessin et un scénariste, Pierre Boisserie. Dans un album, la Droite ! Petites trahisons entre amis, aux éditions 12bis, qui n’a rien d’une nature morte de la Chiraquie.
Dans cette bio non dégradable de Pasqua, deux révélations détonnent. L’une sur les années anis du grand Charles. Quand, directeur des ventes de la marque Ricard en 1962, il rencontre Jean Venturi, pilier de la French Connection à New York, pour implanter l’alcool marseillais sur le marché nord-américain. Grâce à « la belle-famille de Charles, qui avait fait fortune au Canada pendant la prohibition »…
L’autre sur la mort de Robert Boulin, dans un étang, en 1979. L’opposant de Chirac au RPR , « pour des raisons obscures certainement liées au financement, lui-même obscur, du RPR », avait obtenu le départ de Pasqua du bureau du parti. Bulle suivante ? « Malgré l’acharnement de certains journalistes malveillants qui ont imaginé un assassinat politique, la belle et grande justice de notre pays a conclu au suicide du seul homme qui pouvait barrer la route de Chirac vers le pouvoir. » Le diable se cache entre deux glaçons et quelques centimètres d’eau.
Boulin, mort en 79, assez puissant pour barrer la route du pouvoir à Chirac en 81, ou au RPR ? Quelle rigolade !
Pour barrer la route du pouvoir à Chirac en 81, il fallait un Mitterrand, pas un Boulin ! Et Mitterrand est mort dans son lit que je sache… Pour le RPR, c’était un peu tard pour lui barrer la route, Chirac l’a créé 2 ans avant la mort de Boulin.
Boulin ? Un pauvre type trompé par ses amis et sa femme, qui n’a pas supporté qu’on découvre sa petite et minable escroquerie immobilière dans le midi. Boulin victime de sa gentillesse peut-être ?
C’est bien la BD, ça fait voyager la tête ! Un peu trop loin parfois !