Né au congrès de Tours, le 29 décembre 1920, d’une scission historique entre socialistes français, le Parti communiste français fête ce week-end ses 90 ans.
« La différence qu’il y a entre le parti communiste et le beaujolais ? - C’est que le beaujolais est sûr de faire 12,5 », ironisait Coluche dans les années 80.
Le Parti communiste français qui fête ce week-end son 90e anniversaire, fut un temps le premier parti de gauche avant d’entamer une lente érosion.
Aujourd’hui, les scores nationaux du PCF flirtent plus avec le degré d’alcool du Panaché. Comment un mouvement aussi populaire au début du siècle, qui parvenait à drainer la plupart des prolétaires dans son sillage et bénéficiant d’une légitime aura juste après la libération, a-t-il pu en arriver là ?
Dans leur documentaire « Atlantide, une histoire du communisme » (Arturo-Mio/Rouge Production), présenté dans quelques festivals cet été (mais jamais diffusé à la télévision), les journalistes Maurice Failevic et Marcel Trillat se sont replongés dans le passé glorieux et encombrant du parti à travers de nombreux témoignages de dirigeants et militants qui acceptent de se livrer à une introspection comme rarement auparavant.
L’espoir prolétaire venu de l’Est, le culte quasi-biblique pour Staline, l’auto-censure, les meilleurs ennemis socialistes, la chute du mur… Pour Bakchich, Marcel Trillat et son producteur Jean Bigot analysent les nombreuses raisons de la lente chute du parti qui s’apprête à fêter ses 90 printemps, non sans rhumatisme et courbatures. Des témoignages tintés de regrets, parfois même de rage face à la cécité et le décalage de certains cadres, mais un regard constamment bienveillant pour les hommes engagés dans les grandes luttes internationales du siècle. L’espoir, mais surtout la nostalgie d’une époque submergée par le capitalisme. Et l’« Atlantide » communiste engloutie aura bien du mal à y refaire surface.
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