Depuis huit ans, deux jeunes femmes, qui ont perdu chacune leur père dans l’attentat au Pakistan, sont confrontées à un concours de lâcheté et de mensonges de la part des pouvoirs publics.
"L’UMP envoie ses cadors réciter leur leçon en direct pour tenter de sauver Sarko…, ça me rappelle le dossier Woerth." "J’ai bien envie de paraphraser NS en remplaçant "ped…." par "pov con" et en parlant de lui…faut que je bosse ça…". Ainsi balancent sur Twitter Magali Drouet et Sandrine Leclerc, porte-parole du collectif des familles de victimes décédées dans l’attentat de Karachi.
Chaque jour apporte son lot de rebondissements et de politiques qui cherchent à se justifier ou à étouffer l’affaire. Depuis huit ans, les deux jeunes femmes, qui ont perdu chacune leur père dans cet attentat au Pakistan, sont confrontées à ce concours de lâcheté et de mensonges de la part des pouvoirs publics.
Dans leur livre témoignage*, elles rappellent avec force comment l’Etat a traité leur exigence de vérité. Intimidations, obstructions, manipulations et hypocrisie, tout est raconté par le menu. Toujours, les deux mamans n’ont eu de cesse d’entendre : « on va vous aider. » Comme ce jour, où Michèle Alliot-Marie, alors ministre de la défense, leur lance : « si vous avez besoin de quelque chose, vous avez mon numéro ».
Les deux victimes l’attendent encore. « Ce livre essaye de montrer comment d’un attentat banal, on est arrivé à une affaire d’État », confie Magali Drouet. Sur le lien entre l’arrêt des commissions et l’attentat, elles restent prudentes : « est-ce une piste crédible ou logique ? C’est à la justice de faire son travail. » En attendant, les deux jeunes femmes aimeraient bien être confrontées à un homme politique sur un plateau télé. Magali Drouet de remarquer : « Curieusement, ils sont tous très occupés. »