Une fois encore, le trait félin de Guardino, rythmé par les dialogues ciselés de Diaz Canales, plonge le lecteur dans une intrigue riche en sensations.
Il aura fallu attendre cinq ans pour que Diaz Canales (scénariste) et Guardino (dessinateur) donnent des nouvelles de Blacksad. Le temps pour le détective privé à tête de chat de quitter Big Apple, où se déroulaient les trois premiers tomes, pour se rendre à La Nouvelle-Orléans.
Amené à traiter une affaire par son nouveau comparse Weekly, un journaliste raté, Blacksad est chargé par un producteur de jazz d’enquêter sur la disparition d’un génie du piano. L’affaire pourrait se révéler banale si le pianiste, héroïnomane patenté, n’était pas porteur d’un lourd secret. Et dans La Nouvelle-Orléans des années 50, mieux vaut chanter le blues que se risquer dans les marécages de l’investigation.
Une fois encore, le trait félin de Guardino, rythmé par les dialogues ciselés de Diaz Canales, plonge le lecteur dans une intrigue riche en sensations. Émotions musicales, explosion de couleurs et bastons dans les bars de Big Easy. Le « dirty south » prend corps au rythme des accords des musiciens maudits croisés par le privé.
L’anthropomorphisme des personnages, pirouette scénaristique et véritable performance artistique, casse les codes sans jamais se perdre. Tel le chat qu’il incarne, Blacksad reste encore bien mystérieux. Un projet de film avec Thomas Langmann et un tome 5 déjà en projet, les auteurs l’ont promis, Blacksad se livrera prochainement. Dans moins de cinq ans, on l’espère.