Dans "Folie furieuse", le lecteur est plongé dans une aventure sentimentale avec, à chaque étape, la possibilité de choisir sa propre histoire.
Il y a plus de vingt ans, dans le film Un monde sans pitié, Hippo, le personnage principal, constatait : « Mais qu’est-ce qu’on nous a laissé ? On n’a que dalle, on n’a plus qu’à être amoureux comme des cons, et ça, c’est pire que tout… »
Aujourd’hui, à l’heure où la France baisse la tête sous le poids du désespoir ou tente son va-tout dans la rue, la question amoureuse symbolise la seule liberté encore permise, et Jérôme Attal en a pris son parti. L’écrivain propose à son lecteur de devenir le héros de son livre. Folie furieuse succède à Pagaille monstre, ouvrage dans lequel le lecteur est plongé dans une aventure sentimentale avec, à chaque étape, la possibilité de choisir sa propre histoire en se rendant à la page 37 ou 145 en fonction des propositions que lui offre l’auteur.
Nous ne sommes pas loin de la collection des « livres dont vous êtes le héros » de notre enfance. Si le premier opus s’adressait aux hommes, Folie furieuse se destine aux femmes en prenant le pari que le Prince Charmant est au bout du chemin si l’on décide (correctement) de son destin. Au travers de 186 choix possibles, vous traverserez Paris au point de connaître la ville comme votre poche, dans un side-car avec Charles Bukowski, entre des concerts rock, une baby-sitter belliqueuse et LA rencontre…
Jérôme Attal n’est pas à son coup d’essai : parolier pour des grands noms de la chanson française (de Johnny Hallyday à Eddy Mitchell), il a déjà signé des ouvrages très remarqués comme le Journal fictif d’Andy Warhol. Une écriture érudite et élégante. Comment donner envie aux lecteurs déserteurs de revenir à la lecture ? Par la force séduisante du style travaillé et du ludique. En ce sens, Folie furieuse est un incontournable. Et puis, sincèrement, quitte à baisser la tête, autant que ce soit pour lire du Attal.