Du cul, de la défonce, de la mort. Ranx revient ! L’intégrale de la BD culte des années 80 est republié aux éditions Glénat, pour notre grand bonheur.
C’est grâce à la rencontre du scénariste Stefano Tamburini et du dessinateur Liberatore que naît, en 1978, RanXerox, le Frankenstein futuriste de la bande dessinée. À l’heure ou cet art s’ouvre à la signalétique « pour adultes », ce nouveau héros mi-homme mi-robot détonne. Pour cause, RanXerox baigne dans un univers où le sang est un indice de couleur, l’hyperréalisme du dessin, quasi proche de la photo, un gage de véracité (d’où le clin d’oeil à la firme Xerox, spécialisée dans le graphisme) et l’ultraviolence, un moyen de communication parmi tant d’autres.
Notre héros, androïde bodybuildé aux lunettes de ferrailleur, n’a d’yeux que pour Lubna, manipulatrice de 12 ans, nymphomane et toxicomane. Par amour pour elle, il ne s’économise pas la bagatelle d’un massacre. En somme, le seul sentimental, c’est lui, et la vision d’anticipation de nos sociétés ressemble ici à une Destroy Academy où Orange mécanique est à classer au registre « Oui-oui Land ». Liberatore n’avait qu’une obsession : dépeindre l’obscène et dessiner des femmes nues… À la mort de Tamburini, c’est Alain Chabat qui se charge du scénario du troisième et dernier opus, Amen, en 1996.
Mis aux oubliettes par son créateur et plus réédité, RanXerox était devenu l’objet d’une folle quête de collectionneurs. Saluons donc les éditions Glénat pour l’initiative de ce Ranx, l’intégrale à petit prix. La bête est morte ? Pas si sûr, visiblement, et c’est tant mieux.
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