Après l’affaire des propos tenus par Nicolas Sarkozy et les excuses de Ségolène Royal à Zapatero, nous voici entrés dans l’ère du « Je demande des excuses à ».
Après la polémique sur les propos tenus par le chef de l’État au cours d’un déjeuner, révélés par Libération, l’emballement des médias espagnols et les excuses de Ségolène Royal, les politiques ont découvert un nouveau jeu dont ils ne se lassent pas : Je t’excuse, il m’excuse, nous nous excusons…
À l’UMP, le tollé a été immédiat… La demande de pardon de l’ex-candidate à la présidentielle, échos aux excuses déjà faites le 6 avril à Dakar, a entraîné des demandes d’excuses en cascade. Premier à dégainer, comme d’habitude, Frédéric Lefebvre. « Madame royal qui a le pardon facile serait bien inspirée de s’excuser au nom de Libération !!! », a écrit le porte-parole de l’UMP et porte-flingue historique de Sarkozy dans un communiqué des plus enflammés. Comment se faire deux ennemis en un seul coup…
D’ailleurs, le directeur de la rédaction dudit quotidien, Laurent Joffrin, attend des excuses de l’Élysée et de Frédéric Lefebvre, un « roquet stipendié par l’UMP qui nous a insultés et qui ne l’emportera pas au Paradis, je vous demande de le croire ». La température est en train de monter…
Deuxième round : le meilleur ami de Sarko, Brice Hortefeux monte sur le ring. L’actuel ministre du Travail et vice-président du conseil national de l’UMP, n’y est pas allé de main morte dans le Figaro : « Elle devrait demander pardon pour toutes ses bêtises ». Avant de lancer fièrement : « Ségolène Royal est atteinte de palilalie, trouble de la parole dont souffrent les personnes répétant systématiquement le même mot. Nous venons donc de découvrir la “royalalie”, nouvelle forme de palilalie, qui consiste à demander pardon à tout le monde et à tout bout de champ ». Et vlan !
La charge est si violente que même les socialistes sont montés au créneau pour défendre Royal et exiger des excuses. C’est dire ! Pierre Moscovici a ainsi prié Sarkozy et Xavier Bertrand, secrétaire général de l’UMP, de s’exécuter pour les propos « sexistes » et « vulgaires » tenus par Lefebvre et Hortefeux.
Le PS restant le PS… Jack Lang a quand même cru bon de se différencier de ses petits amis. Sur Europe1, il y est allé de sa petite pique contre l’ancienne candidate à la présidentielle dont il était le conseiller spécial au cours de la campagne. « J’ai envie de dire à nos amis espagnols : excusez-la, pardonnez-lui ! », s’est-il écrié sur les ondes…
Dans un tel contexte de repentance, Bernard Kouchner a eu un peu de bon sens, sur France Info : « on ne va pas faire les excuses des excuses des excuses des excuses des bêtises enfin !" Qu’est ce que c’est ? » Un gros bazar… ou un chemin de croix. « Si Ségolène doit s’excuser à chaque fois que Sarkozy fait une boulette, elle va passer sa vie à genoux », a lancé avec humour Jean-Christophe Cambadélis, membre de la direction du PS, dans le Parisien. À quand la troisième tournée ?
On laissera le dernier mot au président du Modem. Pour François Bayrou, « c’est à la France qu’il faudrait faire des excuses ». Hier soir sur France 2, Ségolène Royal a persisté et signé.
Sur LCI Radio, dans l’émission « Pila l’heure », animée par Renaud Pila, Nathalie Schuck du Parisien, Ludovic Vigogne de l’Express, Julien Martin de Rue89 et Marion Mourgue pour Bakchich reviennent sur le style Sarkozy.
Un style qui se voit tant dans les déjeuners…
… que dans la gestion de ses ministres dont l’appétit croît à mesure que le remaniement approche.
À Lire ou relire sur Bakchich.info :
Ségolène Royal sera toujours quelqu’un de surprenant.
Alors qu’elle était plutôt mal en point ces derniers temps dans son parti, de plus en plus ostracisée, et, souvent par des déclarations assez surprenantes, voilà que à Dakar, elle crée la (…)
Asséné par Serge July , hier soir dans sa chronique sur une radio (XXX - je ne suis pas payé pour faire de la pub). Je dois vieillir car je préfère le point de vue July à celui de Joffrin qui a franchement foiré son coup en se laissant manipuler ou bien aveugler par son désir de vengeance après les humiliations subies en public. Ah ! ces jeunes… ils font tout trop vite et ne tiennent pas la distance.
Bon, ben cette affaire m’a bien amusé ce weekend. Au boulot maintenant. Pas que ça à faire.