Haro sur Henri Proglio ! Depuis les révélations du Point (19/01) sur sa double rémunération, le patron d’EDF et administrateur de Veolia est devenu la bête noire d’une presse qui l’encensait pourtant voilà à peine deux mois.
Durant ces trois derniers mois, Proglio a martelé son refus de quitter Veolia, au cours d’entretiens au Monde (27/11), au Figaro Économie (18/09), aux Échos (23/11) et sur Europe 1 (26/11). Ajoutez à cela L’Express (19/11), qui a publié deux mois avant les « révélations » du Point, les rémunérations détaillées de Proglio (avec retraite-chapeau, pension et tout le toutim). Seule différence : l’hebdo estimait le salaire chez Veolia entre 500 000 et 700 000 euros au lieu de 400 000. Et, à l’époque, ça ne choquait personne.
Pour L’Express, comme pour Challenges, Valeurs Actuelles ou les sites du Point et du Nouvel Obs, ce « pur produit de la méritocratie », « surnommé le Buster Keaton des affaires » était un « adepte du dialogue social » qui « bouscule les conventions ». Le JDD nous contait même, des trémolos dans la plume, comment le sensible patron était « capable de s’émouvoir devant les scènes du film indien Slumdog Millionaire » dans les bidonvilles de Mumbai… Seuls L’Humanité (30/10) et Libération (qui saluait quand même « la reconnaissance de la CGT ») s’étonnaient vraiment de l’atonie des réactions. Sans commune mesure avec les cris d’orfraie entendus en ce mois de janvier.
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Avec la différence que ceux qui cumulent les jetons de présence dans les conseils d’administration des entreprises privées, cumulent effectivement les rémunérations, ce qui n’est pas le cas pour la plupart des fonctions électives (par exemple conseils d’administrations d’hopitaux ou d’associations) qui n’apportent aucune rémunération.
Le cumul des mandats des élus est évidemment un problème de démocratie parce que c’est une forme de concentration des pouvoirs. Prétendre que le problème réside dans le cumul des rémunérations est stupide et populiste.