En plus de l’incompréhensible démission de Sarah Palin de son poste de gouverneure de l’Alaska, deux autres présidentiables républicains ont rendu leur tablier : ils sont impliqués dans des scandales sexuels.
Au moment où les sondages montraient tous que la confiance des Américains envers les plans de relance économique de Barack Obama s’effritait méchamment, les analystes politiques de tous bords ont commencé à seriner que le pessimisme grandissant des électeurs engendrait un terrain propice aux attaques du Parti républicain, laissant penser que son retour au pouvoir était au moins envisageable.
Ainsi, comme l’écrivait le très sobre Dan Balz du Washington Post, le 8 juin dernier, au sujet du sondage le plus récent de son journal, celui-ci « montre un déclin important du pourcentage de sondés croyant que le plan de relance d’Obama était un succès ou le sera dans l’avenir et ceci avant la hausse récente du taux de chômage. Ce même sondage montre que… l’optimisme envers la direction du pays a atteint un plafond ou est même retombé. » Y compris le milliardaire Warren Buffet, pourtant ardent supporter d’Obama de longue date, qui a déclaré lors d’une interview télévisée fort remarquée avec la chaîne CBS que le plan de relance du président, c’était « comme prendre un demi-Viagra mélangé avec des petits bonbons sucrés » et qu’un deuxième plan de relance était nécessaire » !
Hélas, les espoirs des Républicains ont été vite tempérés lorsque trois de leurs présidentiables se sont autodétruits devant les caméras de télévision ces dernières semaines. Quand Sarah Palin, gouverneure de l’Alaska et candidate à la vice-présidence du ticket républicain l’année dernière, a annoncé sa démission de son poste lors d’une conférence de presse geignarde et plombée par des divagations, l’onde de choc qui a suivi a été ressentie dans tout son parti.
Pendant la campagne présidentielle de 2008, beaucoup critiquaient déjà un CV bien trop mince pour quelqu’un qui aurait pu devenir président des États-Unis (surtout si elle officiait comme suppléante d’un John McCain qui aurait eu 73 ans au moment de prêter serment) mais, pour eux, la décision de Palin de démissionner un an et demi avant la fin de son premier mandat de gouverneure est tout simplement incompréhensible.
Elle était devenue l’idole des conservateurs et des intégristes chrétiens mais son incohérence lors de sa conférence de presse a atteint de tels sommets que même l’ancienne plume de Ronald Reagan, Peggy Noonan, qui nourrissait pourtant une certaine sympathie à son égard, a qualifié sa prestation d’« horrifiante » et de « confuse, illogique, manipulatrice et auto-suffisante au point de verser dans l’auto-révérence » dans sa chronique pour le Wall Street Journal.
Des extraits de la prestation médiatique de Sarah Palin sont passés en boucle dans les journaux télévisés de toutes les chaînes d’information pendant plus d’une semaine et les commentateurs de droite comme de gauche sont quasi-unanimes quant à la piètre prestation de l’ex-gouverneure et l’autotorpillage de ses chances de décrocher l’investiture républicaine pour 2012 : les conservateurs ont horreur que l’on baisse les bras en plein combat.
Déjà, les candidats républicains aux postes de gouverneurs en Virginie et dans le New Jersey, ainsi qu’une brochette de membres conservateurs du Congrès, ont fait savoir publiquement qu’ils ne voulaient pas de l’aide de Palin pendant leurs campagnes électorales.
Dans le même temps, on a assisté à une bien étrange histoire concernant un autre présidentiable républicain, le gouverneur Mark Sanford de la Caroline du Sud. Le bonhomme avait tout simplement disparu pendant une longue semaine. Ni son staff, ni sa femme ne savaient où il se trouvait et le « mystère du gouverneur disparu » a tenu en haleine les journaux télévisés pendant plusieurs jours.
Sanford, 48 ans, était présenté comme une star de la « nouvelle génération » conservatrice jusqu’à ce qu’il soit piégé un beau matin par un journaliste, en train de débarquer d’un vol en provenance d’Argentine. Résultat, l’après-midi même, il improvisait à la hâte une conférence de presse larmoyante et au cours de laquelle il a craqué et avoué s’être échappé à Buenos Aires avec une maîtresse !
Sanford est l’un de ces conservateurs qui, pendant ses campagnes électorales, s’était fait le chantre des « valeurs familiales » et utilisait sa famille et ses quatre enfants comme un argument électoral. La presse a révélé par la suite que sa femme — qui est aussi son ancienne directrice de campagne — l’avait mis à la porte quelques semaines plus tôt, après avoir découvert l’existence de la maîtresse argentine.
Le feuilleton télévisé a été relancé lorsque le principal quotidien de Caroline du Sud, The State, a publié de croustillants mails entre le gouverneur et le « sex-symbol » de la Pampa, dont les extraits ont été largement médiatisés : « t’as la capacité de donner des baisers d’une tendresse magnifique, j’adore la sinuosité de tes hanches et ta beauté érotique quand tu te tiens (ou plutôt quand tu tiens dans tes mains deux parties magnifiques de toi-même) à la lumière fanée de la nuit ». Cette prose digne d’un mauvais roman de gare est vite devenue collector pour les comiques dans le même temps qu’elle mettait fin à la carrière de ce gouverneur intégriste qui, lorsqu’il était au Congrès, avait appelé à la démission du président Bill Clinton suite à ses ébats extraconjugaux avec Monica Lewinsky.
Troisième chute d’un présidentiable républicain : celle du sénateur John Ensign du Nevada, archi-conservateur, intégriste, homophobe notoire et prêcheur intarissable des « valeurs familiales. » A la mi-juin, la chaîne de télévision de Rupert Murdoch, Fox News, recevait une lettre de son ancien directeur de cabinet, John Hampton. Il y affirmait s’être fait virer par Ensign parce que le sénateur était amoureux de sa femme et entretenait une liaison avec elle.
Dame Hampton était également une employée d’Ensign et officiait comme trésorière de ses campagnes électorales ainsi que comme directrice d’un fonds d’action politique que le sénateur avait créé. Son époux a, lui, écrit à la Fox que « les actions du sénateur Ensign ont ruiné nos vies et nos carrières et fait de ma famille un foutoir »… Pour couper court à la rumeur, Ensign a donné en catastrophe une conférence de presse où il a lui-même révélé l’affaire tout en s’excusant d’avoir commis « un péché grave ». Il a également fait publier un communiqué de sa propre femme où celle-ci annonçait lui pardonner son infidélité. De retour au Sénat, il a été ovationné par ses collègues républicains pour le « courage » de sa candeur.
Hélas pour lui, Ensign a de nouveau fait la Une des médias la semaine dernière avec de nouvelles et scabreuses révélations : il aurait payé, par l’intermédiaire de ses propres parents, 96 000 dollars à sa maîtresse pour qu’elle se taise. Du haut de ses cinquante ans, le sénateur en est donc encore à demander à papa et maman de subventionner ses frasques sexuelles. Drôle de façon de redéfinir le concept de « valeurs familiales » si cher aux Républicains… Ces paiements pouvant être considérés comme criminels par la loi, le sénateur Ensign fait maintenant l’objet d’une enquête de la commission de déontologie du Sénat.
Il y a mieux encore : une autre révélation lie les cas de Sanford et d’Ensign : celle concernant une maison de « C Street » (la rue C) à Washington, qui abrite une cabale intégriste appelée « La Famille » et qui a fait l’objet d’un livre d’investigation écrit par le réputé journaliste Jeff Sharlet qui l’avait infiltré et dont Bakchich s’est fait l’écho l’année dernière.
Ensign réside dans cette maison en compagnie d’autres politiciens intégristes tels le sénateur Tom Woburn (qui prône la peine de mort pour l’IVG), un médecin qui joue les conseillers auprès des autres habitants et qui a forcé Ensign à envoyer une lettre de rupture à sa maîtresse. Une photocopie en a été publiée dans le principal quotidien de son Etat du Nevada, le Las Vegas Sun.
Mais Ensign avait continué de fréquenter sa douce après sa lettre et la publication de celle-ci dans les médias n’a fait qu’amplifier les cris d’« hypocrisie » envers les habitués de la maison de « C Street ». Parmi eux, figure le gouverneur Sanford qui, dans sa conférence de presse, a révélé avoir fait le voyage de « C Street » pendant l’affaire de sa maîtresse argentine, pour y recevoir des « conseils ».
La conduite suicidaire de Palin, Sanford et Ensign, tous trois présidentiables, a secoué le Parti républicain et terni lourdement son image de marque, d’autant qu’il existe d’autres cas similaires et récents, comme celui du sénateur David Vitter de Louisiane, dont les ébats avec des prostituées sont maintenant connus. Et les rebondissements continuent de se succéder les uns aux autres : le magazine Time a récemment fait sa couverture avec un article demandant : « Y-a-t-il de l’espoir pour le mariage américain ? », le tout agrémenté de photos de Sanford et d’Ensign, puisque c’est à cause d’eux que les ménagères se repaissent de ce sujet qui alimente les talk-shows radio et télé. Ainsi, les Républicains semblent n’être qu’une bande de tartufes, ce qui ne constitue pas une bonne base pour revenir au pouvoir.
Ahlala ! les pauvres gars, que ne sont-ils nés en France ! Ce bon pays où l’on rigole des parties de fesse.
Quoique la morale état-unienne progresse ; il parait, j’ai ouïe dire que Monsieur Strauss-Kahn est surnommé Brakmar Obamo :-)))
Quoique la France réagisse différemment aux histoires de fesses de leurs "grands hommes", il y a un scandale croustillant qui se prépare, sauf si l’ha ha habile homme a des do do dossiers sur ses principaux nouveaux adversaires.
Mais peut-on imaginer que Ba Ba Bakchich l’ignore ?