Le "gerrymandering", appelé "charcutage électoral" en France, est un procédé qu’appliquent toujours les deux grands partis politiques américains.
Connaissez-vous le mot-valise américain gerrymandering ? En 1811, le gouverneur du Massachusetts, Elbridge Gerry, est accusé d’avoir découpé une circonscription – qui, hasard, prit la forme d’une salamandre (« salamander », en anglais) – pour favoriser son parti au Congrès.
Depuis, le gerrymandering, appelé « charcutage électoral » en France, est un procédé qu’appliquent toujours les deux grands partis politiques américains. Tous les dix ans, après le recensement, les 435 circonscriptions de la Chambre des représentants sont remaniées pour refléter l’évolution démographique du pays, sachant que le nombre de membres de la Chambre attribué à chaque État est proportionnel à la population de cet État.
En 2010, le recensement a donné une avance importante aux républicains, car ce sont les États conservateurs du Sud et de l’Ouest qui ont enregistré les augmentations de population les plus spectaculaires, à un taux 2,5 fois supérieur à la moyenne nationale. Le Texas, à lui seul, gagnera cinq sièges à la Chambre lors des élections législatives de 2012, à l’inverse des États désindustrialisés, dépeuplés et plus progressistes du Nord-Est et du Middle West (comme le Michigan).
Les élections locales de cette année n’en revêtent que plus d’importance. Il revient aux Parlements locaux de dessiner des circonscriptions pour la Chambre de représentants.
Ce 2 novembre 2010, 46 États vont élire leur Parlement, composé de deux chambres. Aujourd’hui, après le raz de marée démocrate de 2008, le parti de Barack Obama contrôle 61 des 92 chambres en jeu. Mais les pronostics indiquent clairement que les républicains vont prendre le contrôle de quinze Chambres des représentants et de huit Sénats locaux, et ainsi faire basculer, au total, 23 Parlements locaux dans le camp de la droite.
Les républicains seront donc en mesure de manipuler la cartographie et d’utiliser le gerrymandering dans ces États pour garantir le contrôle absolu de la Chambre de représentants fédérale par la droite pour la décennie prochaine. Comme on dit aux États-Unis, « en politique, le vrai scandale n’est pas ce qui est illégal, mais ce qui est parfaitement légal ».
"Les Américains cassent le Barack", un dossier à lire dans Bakchich Hebdo cette semaine.
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Sans surprise hélas
Le parti républicain et démocrate ne sont que les 2 faces d’une même pièce à savoir le capitalisme avec une classe dominante qui finance ou participe au jeu politique. D’ailleurs, c’est presque toujours celui ou celle qui a le plus gros budget qui remporte l’élection.
Ce qui est pitoyable, c’est ce président fantoche qui me fait l’effet d’une marionette à qui on a demandé d’apporter du crédit à leur saloperie de politique (à peu de choses près la même que durant l’ère Bush).
Un oligarque (ou l’un de ces laquais) qu’il soit d’obédience démocrate ou républicaine reste un oligarque et il défend la classe dominante à laquelle il appartient.
Le pire est qu’en France, on tend de plus en plus vers ce système de bi-partisme complètement déconnecté de réalité quotidienne que vivent des millions de gens.