Pour être pile poil dans la tendance écologique, un mouvement international prône depuis quelques années l’écologie libidinale.
Vous triez vos déchets, vous fermez le robinet pendant que vous vous brossez les dents, vous éteignez la lumière en sortant d’une pièce et vous vous félicitez d’être écologiquement correct. Bien. Mais êtes-vous libidinalement correct ? Respectez- vous votre corps ? Pour être pile poil dans la tendance écologique, un mouvement international prône depuis quelques années l’écologie libidinale. Un intitulé alléchant et prometteur.
Comme Patti Smith sur la pochette d’Easter ou Lætitia Casta, qui a avoué en être dans le Grand Journal, vous pourrez vous aussi, en vous adonnant à cette nouvelle doctrine, laisser votre pilosité naturelle réoccuper le terrain qu’elle a perdu durant des années de rasage, d’épilation intensive et acharnée. Dénoncée comme une pression supplémentaire que la société fait peser sur les femmes, et maintenant les hommes, tout autant que les régimes amincissants ou la chirurgie esthétique, l’épilation est la cible de naturistes modernes qui ne s’estiment nus qu’en poils. Pour eux, un corps lisse est un corps aseptisé et désexualisé. Selon ces protecteurs de la pilosité, les poils, et en particulier ceux des aisselles et du pubis, participent à l’érotisme grâce au rôle important qu’ils jouent dans la production des phéromones – hormones de la séduction. Pis, les couper ou les arracher fragilise la peau et lui fait perdre de sa sensibilité. Cet été, vous êtes donc toutes invitées à faire votre coming-out sur les plages, en osant montrer vos poils comme l’expression d’une liberté recouvrée, d’un rejet d’une société consumériste en crème dépilatoire et polluante en rasoirs jetables.