Impossible pour la presse mondiale de faire l’impasse sur les élections américaines. Et les « ennemis » de l’Amérique s’en donnent à cœur joie sans pour autant dépasser les lignes rouges. Extraits.
Chez les « ennemis » de l’Amérique, l’élection du président de la première puissance mondiale n’a pas toujours bonne presse. L’occasion est trop belle pour étriller une fois de plus l’administration Bush, tout comme les promesses des candidats républicain et démocrate. McCain/Obama, même combat ! Dossiers « Spécial USA 2008 », bonus élections américaines et éditos enflammés livrent leurs secrets…
L’Amérique latine a profité, ces dernières années, de la dégradation de la super-puissance américaine — la faute à la guerre en Irak et à la crise financière — pour conquérir une autonomie jamais atteinte. Un bol d’air frais dont les médias latino-américains profitent allègrement. Ainsi, dans ce qui était « l’arrière-cour » des États-Unis, les journaux cubains font de la résistance, conformément aux lignes politiques anti-impérialistes de leurs dirigeants. Granma, journal officiel de la Havane, ne juge même pas utile de faire allusion à l’élection américaine en Une de son site web. Une micro-caricature des deux candidats fait l’affaire. On a connu la presse cubaine aux ordres plus en forme quand il s’agissait de vilipender le voisin américain… Mais c’est vrai que Raul Castro, qui a succédé à son frère Fidel, a opté pour la politique de la main tendue.
Sur le site du quotidien vénézuelien El Universal, un journal généraliste de référence dans ce pays dirigé par le tonitruant Hugo Chavez qui n’hésite pas à traiter les Américains de « gringos de merde », à la rubrique « Présidentielles 2008 », un encadré ne manque pas de rappeler que 8,4 millions de barils de pétrole ont été fournis par le pays à l’Oncle Sam au premier semestre 2008. Et donc que les États-Unis sont leur premier client, ce qu’Hugo Chavez se garde bien de brailler dans son émission radiotélévisée « Alo presidente ». Et un client ça se ménage. Voilà une manière pour El Universal de prendre ses distances avec le discours anti-yankee du chef de l’État et de rappeler le poids du Venezuela dans le dossier pétrolier.
Par contre, la traduction en espagnol d’un article de l’hebdomadaire britannique The Economist figure en bonne place sur le site internet d’El Universal. Son titre ? « Le faible enthousiasme des latino-américains pour Barack Obama ». Colonne de gauche, c’est le candidat républicain qui prend un coup sur la tête : « McCain s’oppose à la politique de Chavez », assorti de l’introduction suivante : « John McCain a dit que Hugo Chavez était sur le point de ruiner le Vénézuela avec sa politique économique ». En clair, El Universal ne se prononce pas…
Quand au site d’un autre journal de référence vénézuelien El Nacional, sur leur page web de présentation, la spéciale élection américaine se retrouve carrément coincée entre les pages auto et le salon gastronomique du moment. Une place de choix ! Et un traitement de l’information qui, là encore, fait écho à la très faible présence des sujets latino-américains dans les trois débats télévisés entre les candidats McCain et Obama.
Autre continent, autres moeurs journalistiques. Les médias arabes s’activent, eux, davantage sur les élections américaines. Si la chaîne de télévision qatarie Al-Jazeera revient en longueur sur l’évènement dans ses éditions spéciales, les sujets publiés en anglais sur son site web ne se privent pas d’ironiser sur la première puissance mondiale. Première chaîne en audiences dans le monde arabe, financée par l’Emir du Qatar, un dirigeant francophile réputé pas si éloigné d’une ligne pro-occidentale, Al-Jazeera a visiblement carte blanche pour taquiner les USA. Après tout, il faut faire de l’audience et les Etats-Unis ne sont guère populaires dans le monde arabo-musulman…. Découvrir l’Amérique en carte ? C’est possible grâce à Al-Jazeera. A ceci près qu’à la place des traditionnelles cartes des États américains acquis aux démocrates ou aux républicains, c’est la présence des Marines dans le monde qui est cartographiée. Une manière pas vraiment innocente de rappeler cette fâcheuse tendance américaine à s’étendre sur le planisphère militaire que le monde arabe perçoit comme de l’« impérialisme ». De plus, la chaîne n’hésite pas à recourir au vocabulaire en vigueur dans les milieux nationalistes arabes désignant une « victime » tombée en Irak ou en Afghanistan par le terme de « martyr ». Mais elle est tout de même révolue l’époque où Al Jazeera diffusait in extenso les cassettes vidéo et audio des dirigeants d’Al Qaïda.
Côté presse écrite, même topo. En Une du journal Al-Hayat — ce quotidien est financé par des capitaux saoudiens et édité à Londres — une question s’affiche : « Obama peut-il se passer du pétrole fourni par le Moyen-Orient ? ». La journaliste Randa Takieddine, auteur de l’article, ne cache pas ses doutes quant à la sincérité du candidat démocrate et de ses promesses faites au peuple américain. Parmi celles-ci une a particulièrement fait mouche au sein des pays membres de l’Opep : « Dans dix ans, nous pourrions être en mesure d’éliminer les importations de pétrole du Moyen-Orient ».
La journaliste n’omet surtout pas de préciser que cette déclaration ressemble fortement à l’un des discours de Bush sur l’énergie. Un tacle en bonne et due forme et à double détente pour qui se rappelle que l’Arabie Saoudite a entretenu des liens plus que privilégiés avec les faucons conservateurs de l’administration Bush. Si Al-Hayat n’est pas le journal le plus anti-américain du monde arabe, il ne verse pas pour autant dans le compliment et ouvre régulièrement ses colonnes aux intellectuels et dessinateurs qui caricaturent plus facilement les candidats américains que les dirigeants des pays arabes. Repris dans le Courrier International du 23 octobre 2008, le caricaturiste Haddad a publié ce dessin dans les pages du quotidien.
Et sur le site web d’Al-Hayat, un deuxième journaliste attend Obama au tournant. Dans un billet d’humeur sur l’élection américaine, Ghassan Charbel frétille à l’idée que Bush prenne ses clics et ses clacs et quitte la scène politique internationale mais se veut « sans illusions » sur celui qui le remplacera à la Maison Blanche. Et l’éditorialiste de rappeler que « la première mission du Président américain est de défendre les intérêts américains ». Partie perdue d’avance ?
À lire ou relire sur Bakchich.info :
C’est plutôt rassurant que ces pays conservent un certain recul et une objectivité médiatique. Car le spectacle qu’on offre actuellement en France est digne d’un roman orwellien : le défilé des journalistes, en rangs serrés, récitant méthodiquement "je vote Obama", "Obama va changer le monde", "Obama est notre sauveur"… On semble assister à un auto-endoctrinement.
Hier dans le Grand Journal de Canal+, l’invité Moby s’est permis d’insulter les petits candidats à l’élection : "Ralph Nader, ce mégalo narcissique, et Bob Barr, l’une des personnes les plus dingues de la planète, ne sont que des rigolos." Très drôle effectivement, le plateau n’a pas manquer de ricaner bien gras. Imaginons un seul instant qu’un invité osait dire la même chose d’Obama, ou pire évoquer ses appuis douteux ou son financement obscène, c’était le bûcher assuré.
En effet el Universal est un des nombreux médias appartenant aux grands groupes proaméricains, ce qui est 80% des cas au Venezuela.
Votre appréciation de Chavez par contre est totalement erronée et démontre une desinformaion étonnante. Ma famille est vénézuélienne, classe moyenne éclairée, excusez du peu, professeurs et chercheurs reconnus mondialement et les jeunes dans l’audiovisuel, pas vraiment des ignares et ils sont en faveur de cette belle révolution pacifique et humaniste qui vise "apporter à tout un chacune la plus grande somme de bonheur possible "(formule de Simon Bolivar quant à la meilleure forme de gouvernement - qui dit mieux ??) ; j’ai moi même vécu plus de 30 ans en Amérique Latine où je vais régulièrement.
Je connais le Venezuela d’avant et celui de maintenant. C’est un vrai miracle ! Chavez a sauvé le Venezuela de la débâche que représenterait la soumission totale au néolibéralisme comme cela était le cas avant la Révolution bolivarienne. Education, santé, ascenseur sociale, pouvoir d’achat, droits à la retraite- et pas à 70 ans à 55 ans - et surtout reprise de la souveraineté et cela s’étend à toute l’Amérique Latine - Telesur chaîne info latinoaméricaine dont les Républicains USA voulaient BROUILLER LA TRANSMISSION (sic)lancement du satellite Simon Bolivar pour les transmissions.
TOUT CELA DANS une vraie démocratie participative où l’on peut renvoyer les mauvais dirigeants et où les referendums sont respectés !!! PAS BESOIN DE FAUX ENNEMIS POUR ETRE UNIS MAIS PEUT ETRE NE SAVEZ VOUS PAS QUE LES USA ONT FOMENTE UN COUP D ETAT EN 2002 ? ce qui n’est qu’une manigance de plus contre l’Amérique Latine. Qui parlait du Venezuela avant Chavez ? La pauvreté de la grande majorité de ce pays et les exactions réelles du bipartidarisme n’intéressaient personne - copain copain avec les USA l’oligarchie se croyait intouchable. Ah ah !elle qui ne supporte pas le métis Chavez voit maintenant leur pays de coeur gouverné par un autre métis et plus noir !!La réalité dépasse la fiction.
INFORMEZ VOUS http://cbparis.free.fr/ ET GARDEZ VOTRE ATTENDRISSEMENT POUR NOUS ICI VICTIMES D UNE GOUVERNANCE DESASTREUSE ET D UNE FAUSSE DEMOCRATIE QUI NOUS APPAUVRIT ET NOUS HUMILIE
D’autre part Chavez n’a pas insulté les américains mais ceux qu’il a dû renvoyer car ils préparaient un nouveau complot et même son assassinat, ce qui est assez fréquent en Amérique Latine ( Allende cela vous dit ? ce n’est qu’un petit exemple )
N’oublions pas que les USA ont assassiné 4 de leurs présidents Lincoln et Kennedy étant les plus connus et espérons qu’OBAMA un homme ouvert et qui a vécu sous d’autres cieux sera peut être le Chavez des USA iLS EN ONT BIEN BESOIN !!
CHAVEZ EST TONITRUANT MAIS C EST SON STYLE ET ALORS ?? Il n’a pas la langue de bois et ne se laisse pas insulter et manipuler.
ET SURTOUT IL FAIT CE QU IL DIT ET SON ACTION EST CELLE DE SON PROGRAMME ELECTORAL DANGEREUX CE MEC !! On comprend pourquoi il dérange.
Ou comment répondre stupidement à un commentaire stupide… Si chavez n’est pas le grand méchant que nos médias aiment à nous dépeindre, il est loin d’être le jolie bisounours que tu nous décris. Démago/populo à ses heures perdues (il faut au moins écouter une fois dans sa vie "alo presidente"…), il a tendance à stigmatiser les yankees (de merde…) pour mieux faire oublier la pauvreté d’une grande partie de la population (même si cela s’améliore doucement). Et que dire du couplet sur le méchant gouvernement français (bouhou… il est trop vilain !!), je prends ça comme du second degré, tant il serait aberrant de penser que tu puisses croire qu’il vaut mieux aller vivre à Caracas qu’à paris. (mais bon, c’est vrai qu’avec papa chercheur de renom… middle class, tu as dis ??). Alors certes, le nabot a un style qui agace (mais bon, celui de Chavez n’est pas mal non plus !), certes il a tendance à favoriser un poil ses potes, mais de là à dire que, en France c’est la cata, je me marre doucement… je passerai sur le couplet de la fausse démocratie (ça existe une vraie démocratie ? le Venezuela, ? les US ?…), tant il me paraît dérisoire et risible. Comment diable des idées si stupides peuvent sortir du clavier d’une « éclairée » ?
Pour finir, je ne ferai que paraphraser le roi d’Espagne (s’adressant à chavez, « le magnifique », que son nom soit sanctifié 20 fois…) :¿ porqué no te callas ?
Merci tout de même de m’avoir tant fait rire en si peu de ligne…