Depuis qu’un tabloïd a sorti un témoignage sur un rendez-vous d’Obama avec une ex-aide de campagne, le soufflé monte, entretenu par l’exaspération des électeurs sur l’hypocrisie des politiciens.
Un spectre hante la Maison Blanche de Barack Obama, le spectre de Monica Lewinsky. Le week-end dernier, le tabloïd National Enquirer, vendu principalement aux ménagères dans les supermarchés, a sorti un « scandale choquant » : un prétendu rendez-vous sexuel secret entre Obama et Vera Baker, une très jolie femme qui faisait partie de son staff de campagne en 2004, lorsqu’il était candidat au Sénat. Depuis peu, Baker a mystérieusement abandonné sa carrière fructueuse pour s’isoler à La Martinique.
Selon l’Enquirer, des riches opposants de droite à Obama offrent une récompense d’un million de dollars pour des preuves concrètes d’une liaison entre Obama et Baker. Mais si le journal prétend l’avoir confirmé avec le chauffeur d’une limousine qui aurait déposé Baker à l’hôtel de Barack Obama à Washington, il n’y a pas encore des « pièces à conviction » contre Obama.
Le fait est que l’Enquirer, un torchon spécialiste du genre, a gagné en crédibilité depuis qu’il a été le premier à révéler l’affaire et le bébé secret du Sénateur démocrate John Edwards, candidat malheureux à la présidence en 2008. On a même sérieusement parlé d’un Prix Pulitzer à l’Enquirer pour avoir piégé le fringant sénateur lorsqu’il avait nié, pour ensuite avouer qu’il était bien le père de l’enfant. C’est pourquoi les grands médias ont lancé des reporters sur la piste de la supposée « affaire » Obama-Baker.
Obama, tout comme Edwards, avait fait de sa famille un argument pour son élection. Et les électeurs en ont ras-le-bol de l’hypocrisie des politiciens après l’avalanche de scandales qui a récemment éclaboussé ces prêcheurs de « valeurs familiales ». Le gouverneur démocrate de New York Elliot Spitzer avait démissionné pour avoir dépensé des centaines de milliers de dollars chez des call-girls. Le sénateur républicain de Louisiane David Vitter a admis fréquenter des prostituées. Le gouverneur de Caroline du Sud, le présidentiable Mark Sanford, avait disparu pendant une semaine, laissant son staff sans nouvelles, mais s’était fait piéger à son retour en avion d’Argentine, où il était allé voir sa maîtresse, ainsi qu’il l’avait avoué au cours d’une larmoyante conférence de presse. Le sénateur républicain du Nevada John Ensign, un autre présidentiable, a admis une liaison avec la femme de son chef de cabinet, lui versant 96000 dollars pour se taire (ce qui lui vaut une enquête pour détournement de fonds publics). Et j’en passe des vertes et des pas mûres….
Bien sûr, les électeurs sont eux-mêmes hypocrites. En étudiant les paiements par carte de crédit, le professeur Benjamin Edelman, de la Harvard Business School, a établi que 8 des 10 États au top des consommateurs de pornographie par Internet avaient voté pour John McCain en 2008. Conclusion : « Beaucoup des gens qui se disent outragés par les mœurs d’aujourd’hui se révèlent consommateurs des choses mêmes qui les ont outragés. »
Obama a toujours prétendu ne pas être un politicien comme les autres. S’il s’avère qu’il est comme eux un aventurier sexuel, cela pourrait mettre fin à ses espoirs de réélection. Drôle de pays…
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