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Barack Obama élu, un jour hystérique

Etats très Unis / mercredi 5 novembre 2008 par Doug Ireland
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Barack Obama devient le 44ème président des Etats-Unis. Blacks, blancs, Latinos… L’Amérique s’est unie derrière le candidat démocrate qui est le premier Noir à entrer à la Maison-Blanche.

La victoire de Barack Obama était palpable tôt dans la soirée électorale, dès que les chaînes de télévision ont projeté sur la base des sondages de sortie des urnes que le démocrate avait décroché le gros lot en Pennsylvanie et dans l’Ohio. En effet, aucun républicain n’a jamais été élu président sans emporter l’Ohio et c’était sur la Pennsylvanie que John McCain avait misé en terme de temps et d’argent pour tenter de rafler un important Etat démocrate. Depuis 1988, celle-ci a toujours voté démocrate lors des présidentielles.

C’est également à travers les résultats de ces deux Etats que l’on a pu voir dès, mardi soir, 4 novembre, que les appels à peine voilés au racisme lors des derniers jours de campagne ont échoué. Le sud de l’Ohio et le sud-ouest de la Pennsylvanie sont des bastions de la classe ouvrière blanche où les attitudes et les préjugés racistes ressemblent à ceux qui existent dans les anciens Etats esclavagistes du Sud de l’Amérique profonde. Dans les 72 heures précédant l’élection, l’antenne du parti républicain de Pennsylvanie a diffusé à la télévision un spot publicitaire montrant des extraits des prêches enflammés de l’ancien pasteur de Barack Obama, le Révérend Wright. Et un comité soi-disant « indépendant », le Republican Trust, en a fait de même avec un spot vicieux diffusé dans les « swing states » (les Etats qui balancent d’un côté ou de l’autre) comme l’Ohio et la Pennsylvanie aussi bien que sur les chaînes nationales câblées d’information. Ce comité y traitait Obama de « trop radical » et de « trop risqué » à cause de ses anciens liens avec le pasteur noir. L’objectif de ces spots était de raviver les haines, la peur qu’un homme noir entre à la Maison-Blanche.

Quand, à 23 heures du soir à New York, après la fermeture des bureaux de vote dans les Etats du Far West et d’Hawaï, les projections des chaînes de télévision ont donné comme définitivement acquise la victoire d’Obama au Collège électoral, le sénateur métis avait gagné l’élection sans avoir eu besoin de la Floride ou de la Virginie. Les comptables des chaînes de télévision ont en effet prudemment refusé d’annoncer ces deux Etats comme étant acquis au démocrate car les voix de comtés importants n’avaient pas encore été comptabilisées. Gagner l’élection sans ces deux Etats est un exploit aux dimensions historiques.

Une demi-heure après l’annonce de la victoire d’Obama à la présidentielle, la Floride et la Virginie sont finalement tombées dans son camp. Avec ces deux Etats supplémentaires, le démocrate l’emporte donc par un raz-de-marée au Collège électoral : 349 voix pour lui contre 162 pour McCain. Et ce résultat devrait évoluer dans la journée car le vote est trop serré pour déjà être connu en Caroline du Nord et dans le Missouri. En matière de vote populaire (à savoir les voix du peuple et non des grands électeurs), Obama devient en outre le premier démocrate à avoir obtenu 52 % des voix depuis le Président Lyndon Johnson en 1964 (McCain obtient 47%).

Blacks, blancs, latinos unis derrière Obama

Le racisme n’est pas mort aux Etats-Unis, mais il a pris un sacré coup, et est bien moins présent chez les générations les plus jeunes. En 2004, John Kerry, le candidat présidentiel démocrate, a perdu le vote des blancs par 17 %. Barack Obama, lui, n’a perdu les blancs que par 10 %. Et parmi les blancs ayant fait des études supérieures, McCain n’a gagné que par un seul point tandis que chez les blancs à faible niveau d’éducation, le républicain a gagné par 58 % contre 41 % pour son rival démocrate.

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© PieR Gajewski

Les Latinos ont massivement rallié Obama, votant à 67 % pour lui et 30 % pour McCain. En Floride où, au dernier moment les républicains ont ciblé l’importante communauté cubaine avec des « robocalls » (coups de téléphone automatiques) prétendant que Fidel Castro avait appelé à voter Obama (ce qui est faux), la « deuxième génération » a rejeté cette tentative de jouer sur la haine de Castro au sein de la communauté cubaine et 35% de celle-ci a voté pour le démocrate. Du jamais vu !

Selon les sondages de sortie des urnes, la question de l’âge des candidats s’est révélée plus importante que celle de la race. Pour un sondé qui pense que la race d’Obama est importante, deux sondés jugent que l’âge de McCain l’est encore plus. Et la seule tranche d’âge où McCain obtient la majorité sont les électeurs de plus de 65 ans. Ce sont donc les jeunes qui ont contribué massivement à la victoire d’Obama : les 18-24 ans ont voté pour le démocrate à 68 % contre 30 % pour McCain, tandis que les 25-29 ans se sont prononcés pour Obama à 69 % et à 29 % pour McCain. Les nouveaux électeurs ont également pesé lourd dans la victoire du démocrate : parmi ceux qui disent voter pour la première fois, Obama a rallié 72 % de leurs voix.

Mais les images de cette soirée électorale qui resteront gravées dans les mémoires seront celles du peuple et de cette gigantesque foule multiraciale rassemblée au parc Grant de Chicago. Il y avait de la joie et des larmes d’émotion chez les noirs : les télévisions ont montré des images et des scènes touchantes à l’église baptiste Ebenezer où Dr. Martin Luther King a officié comme pasteur mais aussi dans le quartier noir d’Harlem à New York et à l’Université Howard à Washington, la plus prestigieuse université des blacks.

« Je ne pensais jamais voir ce jour de mon vivant »

John Lewis, un membre du Congrès de l’Etat de Géorgie, est le dernier survivant des leaders noirs historiques qui, avec le Dr. King, ont organisé la célèbre Marche des blacks sur Washington pour leurs droits civiques en 1963, cette même marche au cours de laquelle Martin Luther King a prononcé son fameux discours « I Have a Dream ». Lewis, un héros bien-aimé de tous, avait été battu presque à mort en 1961 lors d’une manifestation paisible par la police raciste de Selma, en Alabama, pendant que les agents fédéraux du FBI restaient à l’écart en train de prendre des notes. Après la victoire d’Obama hier soir, Lewis a déclaré sur la chaîne NBC : « Je ne pensais jamais voir ce jour de mon vivant ».

Le dernier candidat à la présidence qui a réussi à réunir les blacks et les blancs derrière lui avec un tel enthousiasme était le Sénateur Robert F. Kennedy en 1968. Pendant un moment, le pays a eu l’espoir de mettre fin à son héritage raciste. Mais la balle d’un assassin a brisé cet espoir. Dans le train qui emmenait le cercueil du sénateur de Los Angeles, où il avait été tué, à Washington, tout le long de la route on pouvait voir les noirs lui rendre hommage d’un côté du chemin de fer et les blancs de l’autre. Et quand le train est passé, les deux foules s’en sont allées séparément.

Quarante ans plus tard, l’Amérique vit encore un moment d’unité raciale avec la victoire de Barack Obama. Cet instant sera-t-il passager ? Seul l’avenir nous le dira. Et, comme on a vu déjà pendant la campagne électorale, l’ombre de l’assassin rode toujours.

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Un faucon anti-Iran pourrait bien hériter du poste de secrétaire d’Etat dans la future administration Obama si le démocrate est élu le 4 novembre. Le récit de « Bakchich ».
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La candidate à la vice-présidence américaine, Sarah Palin, s’est faite piéger au téléphone par un « faux Nicolas Sarkozy », en réalité un humoriste québécois.

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28 MESSAGES
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Forum

  • Barack Obama élu, un jour hystérique
    le samedi 8 novembre 2008 à 17:35, paisiblenuit a dit :
    vous me faites rires, au niveau symbolique çà tombe à point nommé,mais gardez vous bien de croire qu’il va gouverner pour le bien de l’Europe par ce que vous allez vite avoir la gueule de bois des lendemain de fête ! il a un leadership à rétablir d’urgence dans le monde, c’est celui des USA. à bon entendeur salut les rêveur !!!!
  • Barack Obama élu, un jour hystérique
    le jeudi 6 novembre 2008 à 17:11, etche a dit :
    Jamais ,sans la déplorable présidence de W Bush ,les Démocrates n’auraient eu le choix entre une femme et un métis (touts deux de valeur) pour la candidature au poste supreme. Je salue tout de meme ce culot payant. La candidature Obama a été "sensationnelle". Est ce pour lutter dans ce domaine que le staff de MacCain a promu Sarah Palin ?bien triste réplique,et surtout, à mon sens, funeste erreur. Bravo pour les démocrates, les States,et plus généralement pour la Démocratie. Pour nous,Français, c’est plutot sympa,et un exemple à méditer,sans espoirs superflus mais avec moins de craintes qu’un docteur Folamour n’en vienne à utiliser son arsenal atomique
  • Barack Obama élu, un jour hystérique
    le jeudi 6 novembre 2008 à 14:01, Sabri a dit :

    A voir :

    Tout le monde l’aime. Tout le monde ? Oui Tout le monde.

    Enorme

  • Barack Obama élu, un jour hystérique
    le jeudi 6 novembre 2008 à 14:00, contre l’hystérie ambiante a dit :

    tout ce foin autour d’elections ,je me souviens de ce mot de macmahon :

    Alors qu’il va passer en revue les élèves de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr, Mac Mahon est informé que le soldat le plus brillant de la promotion (Camille Mortenol) est noir de peau. À l’école militaire de Saint-Cyr le mot nègre est du reste utilisé depuis le XIXe siècle pour désigner le major, c’est-à-dire l’élève le plus brillant de la promotion. Arrivé devant lui, et alors qu’il est évidemment difficile de ne pas reconnaître le soldat, Mac Mahon lui demande : « Ah c’est vous le nègre ? ». Et, à court de mots, il ajoute : « Très bien, continuez ! ».

    source wiki

  • Barack Obama élu, un jour hystérique
    le jeudi 6 novembre 2008 à 13:10, néocolonialiste a dit :

    Alors qu’il va passer en revue les élèves de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr, Mac Mahon est informé que le soldat le plus brillant de la promotion (Camille Mortenol) est noir de peau. À l’école militaire de Saint-Cyr le mot nègre est du reste utilisé depuis le XIXe siècle pour désigner le major, c’est-à-dire l’élève le plus brillant de la promotion. Arrivé devant lui, et alors qu’il est évidemment difficile de ne pas reconnaître le soldat, Mac Mahon lui demande : « Ah c’est vous le nègre ? ». Et, à court de mots, il ajoute : « Très bien, continuez ! ».

    source wiki

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