L’américain Warren Buffett, 77 ans, est l’homme le plus riche du monde, avec 62 milliards de dollars de fortune personnelle, notamment grâce à des parts dans un réassureur, Coca-Cola ou Procter & Gamble. Mais ce capitaliste iconoclaste fustige les spéculateurs, déteste les nouvelles technologies et soutient Obama et Clinton dans la campagne électorale américaine. Mais qui c’est celui-là ? « Bakchich » vous raconte les aventures de Warren
Bill Gates n’est plus l’homme le plus riche du monde. Le fondateur de Microsoft vient de se faire détrôner par un dénommé Warren Buffett [1]
Le magazine Forbes, qui classe chaque année les plus grandes fortunes mondiales, évalue celle de Warren Buffett à 62 milliards de dollars, soit 10 milliards de mieux que l’année passée. Numéro deux : le magnat mexicain des télécoms Carlos Slim. Bill Gates est relégué à la troisième place, avec 58 malheureux milliards. Et si c’était une bonne nouvelle ?
Inconnu du grand public, l’américain Warren Buffett est une icône dans le monde de la finance. Il doit l’intégralité de sa fortune à la valeur de ses parts dans un fonds d’investissement au nom imprononçable : Berkshire Hathaway. Une seule action de BRKA (le nom de code boursier de la firme) coûte, tenez vous bien, 130 000 dollars. C’est l’action la plus chère du monde !
Warren Buffett, 77 ans, peut désormais mourir tranquille, il a atteint le but auquel il a consacré sa vie : partir de rien et amasser des dollars à en perdre la raison. A entendre ses déclarations, en effet, on peut se demander si l’homme le plus riche du monde a toute sa tête… Warren Buffett, c’est un principe, ne surgit jamais là où on l’attend.
En pleine crise financière mondiale, il a réalisé fin 2007 le plus gros investissement de l’histoire de Berkshire Hathaway… Dans une obscure firme familiale qui fabrique des conteneurs et des wagons citerne ! Buffett a déboursé 4,5 milliards de dollars cash pour acheter 60% des parts de Marmon, un gros conglomérat industriel américain, détenu par la famille Pritzker depuis trois générations.
Du Buffett tout craché. L’un de ses grands principes d’investissement, c’est de n’acheter que des valeurs sûres : des entreprises en position dominante dans des secteurs stables et sans surprise. Son fonds est le plus gros actionnaire de Coca-Cola, d’American Express et de Procter & Gamble, ainsi que d’une foule de moyennes entreprises américaines : marchands de chocolat, de bijoux, de tapis ou de briques… Il a aussi mis des billes chez le géant de la distribution Wal-Mart, le pétrolier Conoco, l’industriel alimentaire Kraft Foods, le groupe pharmaceutique franco-allemand Sanofi-Aventis, l’agence d’évaluation boursière Moody’s et même dans la maison mère du Washington Post ! Du classique, comme ses parts dans la Wells Fargo, une énorme compagnie financière qui a commencé son épopée à l’époque du Far West, en 1852, sous l’égide d’Henry Wells et William Fargo…
Buffett déteste les technologies compliquées et juge suspectes les entreprises qui grandissent trop vite. « Les start-ups, c’est pas notre truc ! » répète ce prudent, qui n’a jamais mis un centime dans l’informatique, l’internet ou les télécoms. Ce qui ne l’empêche pas d’être très pote avec Bill Gates, son partenaire de bridge préféré.
Ce drôle de milliardaire vit toujours au cœur de l’Amérique profonde, l’Amérique conservatrice, dans sa ville natale d’Omaha, dans le Nebraska. Et pourtant, il soutient à fond les deux candidats démocrates à la présidence. Il a aidé à la fois Barack et Hillary à lever des fonds pour leur campagne électorale. Entre les deux, son cœur balance encore : « ils feraient l’un et l’autre du bon travail », dit-il. Cet engagement à gauche ne date pas d’hier. Buffett le démocrate a toujours estimé que les riches n’étaient pas suffisamment taxés aux Etats-Unis : « Je paie moins d’impôts que ma réceptionniste, vous trouvez ça normal ? Et pourtant, je n’abrite pas mon argent dans des paradis fiscaux, j’applique juste les lois votées par le Congrès » a-t-il déclaré le 29 octobre 2007 sur la chaine NBC :
Dans la même veine, il écrivait en 2004 dans sa lettre aux actionnaires : « Si je veux m’acheter un avion privé, c’est mon droit le plus strict, mais je crois qu’un achat comme ça devrait être très lourdement taxé. En volant dans cet avion, je ponctionne la société, ne serait-ce que par ma consommation de carburant ».
Sa tête de turc favorite ? Les spéculateurs de Wall Street et leurs avatars : fonds spéculatifs, réhausseurs de crédits et autres vautours de la finance. « Les fonds spéculatifs dépensent énormément d’agent en lobbying. Mais qui défend les intérêts de la femme de ménage ? », dit-il sur NBC.
Plus surprenant, l’homme le plus riche du monde ne s’en est jamais caché, il est contre l’héritage. Ses enfants sont tout sauf des fils à papa : l’un est agriculteur dans le Nebraska, l’autre compositeur de musique new age.
En 2006, Warren Buffett a annoncé qu’il ferait don de 85% de sa fortune à des œuvres charitables. Du jamais vu ! Il a déjà donné un bon paquet d’actions à la fondation Bill & Melinda Gates (1,6 milliard de dollars), créée par le fondateur de Microsoft et son épouse, très active dans la lutte contre les maladies dans le Tiers-monde et l’éducation aux Etats-Unis.
Autre facétie du milliardaire d’Omaha ? Il se livre chaque année à un petit jeu sur Ebay, destiné à récolter de l’argent pour une fondation caritative de San Francisco : le meilleur enchérisseur gagne un déjeuner avec lui dans un restaurant de New-York. En juillet 2007, l’heureux gagnant, un financier californien, a déboursé 650 100 dollars pour le privilège de déguster un steak bien saignant en compagnie de l’homme le plus riche du monde.
Elle est pas belle, la vie des riches ?
Demain, dans Bakchich, la suite de notre enquête sur Warren Buffett
[1] Hélène Constanty est l’auteur de « Warren Buffett, l’investisseur intelligent » (Eyrolles, 2005)
vraiment je ne peux pas consevoir q’une personne puisse avoir de l’argent qui equivaut au budget d’un pays (afrique surtout)il va valoir investir dans les pays africains tout en favorisant les secteurs que sont l’éducation,la santé et bien d’autres.donne de l’argent que pourront beneficier les necessiteux et les pauvres.creations des centres pour la prise en charges de certaines patologies que subit les pays du tiers monde.depenser une faramineuse somme d’argent pour une rencontre avec WARREN BUFFET pour un simple diner.
Voici un gentil petit poème sur l’argent
L’ARGENT Il peut acheter une maison, Mais pas un foyer. Il peut acheter un lit, Mais pas le sommeil. Il peut acheter une horloge, Mais pas le temps. Il peut acheter un livre, Mais pas la connaissance. Il peut acheter une position, Mais pas le respect. Il peut payer le médecin, Mais pas la santé. Il peut acheter du sang, Mais pas la vie. Il peut acheter du sexe, Mais pas de l’amour.