« Le retour de l’Etat » pour le « Parisien », « Face à la crise, Sarkozy brandit le bouclier de l’Etat » pour « les Echos ». Dans son discours de Toulon, le président s’est en effet montré volontariste. Sans faire d’annonces concrètes, Sarkozy s’est voulu rassurant. Un exercice de haute-voltige pour un homme qui, en économie, n’a aucune religion précise.
« Nicolas Sarkozy n’est pas un idéologue, mais un pragmatique, un capteur d’idées », lâchait peu avant le discours un proche du président. « Il va devoir trancher entre plusieurs visions qui lui sont proposées par ses conseillers, en prenant ce qui l’intéresse. Il y a un problème, il essaie de le traiter ». Effectivement, il semble qu’il y ait un petit problème financier… Mercredi, pour y répondre et préparer son discours de « mise en perspective » économique, Nicolas Sarkozy a organisé une vaste réunion à l’Élysée. Parmi les heureux élus, notait Le Parisien de mercredi, ses conseillers : le secrétaire général, Claude Guéant, son adjoint en charge des affaires économiques, François Pérol, son conseiller politique, Henri Guaino. Mais aussi des économistes et des chefs d’entreprise comme Jean-Philippe Cotis (Insee), Henri de Castries (Axa), Jean-Paul Fitoussi (OFCE), Michel Didier (Rexecode). Il ne manquait que Jacques Attali, Alain Minc et Edouard Balladur qui sont régulièrement consultés par le chef de l’État.
Autant d’interlocuteurs, autant d’approches très différentes sur la politique économique. Les libéraux, les étatistes, les keynésiens, les partisans de l’équilibre des comptes publics… C’est finalement Guaino qui a eu le dernier mot jeudi soir à Toulon. Un habitué du « Château » confiait à Bakchich peu avant le discours : « on peut s’attendre à des déclarations marquées par l’influence d’Henri Guaino. Les circonstances plaident pour lui. Comme après la crise de 1929, on en revient à une idée de plus d’État ». Et un point pour le volontariste Guaino face aux libéraux et aux tenants de la réduction des déficits publics.
Ceux justement qui avaient influencé une précédente déclaration de Sarko, le 8 janvier, lors de la présentation de ses vœux à la presse. « Les caisses sont vides », avait alors lâché Sarko. La sanction de l’opinion publique n’avait pas tardé à se faire entendre avec une dégringolade dans les sondages. « Oubliez cette déclaration malheureuse… », commente aujourd’hui un conseiller du président. Mais la leçon a été retenue par le « Palais ». Raison pour laquelle jeudi soir, il n’y a pas eu d’annonce draconienne. Pourtant, en conseil des ministres, a été présenté le budget pour l’année 2009. Avec au menu aux mesures chocs et aux économies.
Ce soir, Nicolas Sarkozy s’est donc montré plus rassurant, histoire de donner l’impression qu’il y a un pilote dans l’avion. Lundi 22 septembre, il déclarait : « Qui est responsable du désastre ? Que ceux qui sont responsables soient sanctionnés et rendent des comptes et que nous, les chefs d’État, assumions nos responsabilités ». Mardi 23, il appelait à « moraliser le capitalisme financier ». Des mots qui rompent avec l’attitude libérale et décomplexée face au travail et à l’argent, qu’il avait endossée pendant la campagne présidentielle. Et qui, aux yeux de nombreux habitués de la « planète financière », n’ont aucun sens. « Comment affirmer, précise l’un d’entre eux, que les responsables doivent rendre des comptes ? Il n’y a pas, en effet, un individu qui s’est dit, un jour : “je vais faire péter le système !” »
Au fond, l’économie ennuie Sarko. Ce qu’il aime, ce sont les rapprochements entre entreprises, les coups industriels réussis par des hommes. Son collaborateur et secrétaire général adjoint, François Pérol, en charge des affaires économiques à l’Élysée, s’y colle : fusions-acquisitions, dossier EDF-Suez, petits arrangements avec Bernard Tapie… Mais cet ancien inspecteur des finances n’est pas un pro de la macroéconomie. Pas plus que Guaino, Guéant et autres conseillers.
En début de semaine, il était prévu que Sarkozy fasse quelques annonces en faveur des thèses du ministre de l’Écologie, Jean-Louis Borloo, sur la croissante verte. Entre-temps, il aurait pu changer d’avis. Il a juste répété ce qu’il avait dit.
Lire ou relire dans Bakchich :
La promesse a priori simple de Sarkozy recèle en fait de nombreuses interrogations. La loi prévoit déjà en France que les dépôts des clients des banques sont garantis (jusqu’à concurrence de 70000 euros pour un particulier et 140000 euros pour un compte commun). Si par "économies des français", Nicolas Sarkozy veut parler de l’argent placé, alors il peut déjà se mettre au boulot. Des fonds monétaires d’ Axa, de BNP et d’ Oddo ont déjà fait perdre de l’argent à des épargnants…
Autre hypothèse concernant la promesse de Sarkozy .. Il sait quelque chose que les français ne savent pas encore ..
http://www.impots-utiles.com/proteger-les-economies-des-francais-l-etrange-promesse-de-nicolas-sarkozy.php
Après le discours de Nicolas Sarkozy : encore un effort pour un Nouveau Bretton Woods
Déclaration de Jacques Cheminade
Je viens d’écouter le discours prononcé par Nicolas Sarkozy à Toulon. Son diagnostic de la crise financière et monétaire internationale est juste. Depuis longtemps, j’ai annoncé, avec Lyndon LaRouche, qu’une grande crise allait ébranler l’économie mondiale et dénoncé comme folle l’idée de la toute puissance du marché. J’apprécie donc que le Président de la République reprenne ce que j’avais répété à plusieurs reprises, et dise la vérité aux Français. J’apprécie qu’il dénonce ce système qui a trahi les fondements du capitalisme et qui cherche, au moment de sa crise finale, à mettre toutes les pertes à la charge des contribuables et des citoyens. Surtout, je suis heureux qu’enfin il admette qu’il est indispensable de remettre à plat tout le système financier et monétaire international comme on le fit à Bretton Woods, en rétablissant une régulation mondiale. Enfin, que le droit de l’Etat à se mêler des affaires économiques et financières soit rappelé et que la nécessité pour l’Europe de changer ses règles soit proclamée, reprend des affirmations que j’ai depuis longtemps formulées.
Cependant, trois points de désaccord majeurs demeurent entre sa pensée et la mienne.
Tout d’abord, il se leurre en pensant que « le monde est passé à deux doigts de la catastrophe ». Nous sommes au sein de la catastrophe, et ce qu’a fait le gouvernement Paulson-Bernanke aux Etats-Unis ne fait que l’aggraver en redonnant aux spéculateurs les moyens de se rétablir au détriment du travail et de l’économie réelle. L’horizon est bel et bien ce fascisme financier que j’ai dénoncé pendant ma campagne pré-présidentielle. C’est de là qu’il faut sortir.
Or, on ne peut en sortir que par l’émission de crédit productif public décidée par les Etats pour réaliser en commun de grands projets. En effet, seuls ces grands projets peuvent rééquiper l’économie mondiale et assurer les conditions de la paix par un développement mutuel. Nicolas Sarkozy n’a pas dit un mot sur cette réforme en profondeur du système financier et sur la nécessité pour la faire, d’éliminer les contraintes destructrices des Traités de Maastricht, d’Amsterdam et de Lisbonne, et d’établir un autre mode de gouvernement européen que celui de l’impuissance organisée par le traité de Nice.
Pire encore, Nicolas Sarkozy, tout en rejetant toute politique d’austérité, a indiqué que la capacité d’emprunt de l’Etat était limitée, et donc qu’il fallait en diminuer les dépenses. Cette théorie de l’équilibre est fausse. C’est seulement par le crédit productif public, qui anticipe sur le développement futur, que l’on peut créer la piste de décollage vers ce développement.
Enfin, dire que « tout ce qui conduirait à alourdir le coût du travail ne serait ni plus ni moins que suicidaire » ne peut que signifier un plafonnement des salaires, contraire à l’idée même, par ailleurs proclamée, d’un capitalisme de production.
Il manque donc à Nicolas Sarkozy le fondement économique positif pour étayer sa critique justifiée. De plus, penser qu’on peut attendre la fin de l’année pour mettre en place un Nouveau Bretton Woods est illusoire. Le système s’est effondré. C’est ici et maintenant que ça se passe, même si l’Amérique vit en « période de transition » présidentielle. Il faut commencer tout de suite, en rassemblant toutes les bonnes volontés politiques pour créer un enchaînement positif renversant l’enchaînement négatif que nous subissons dans le monde depuis le 15 août 1971.
http://solidariteetprogres.org/article4598.html
Lettre à France… Ma déclaration… Un truc du style : "Je t’aime quand je te parle Et que tu ne m’écoutes pas Je me sens bien, quand tu es là ?"
Oui, la France est là. Si elle ne t’écoute pas, c’est parce que dedans, il y a des tas de petits trucs qui grouillent et qui s’agitent dans tous les sens un peu comme dans une casserole tu vois ?
Ouais, plein de petites grenouilles qui n’ont qu’une envie : faire LEUR déclaration !
A une époque, ça s’appellait des Doléances.
Des doléances à une casserole ?
Pour pouvoir sortir peut-être ?
Oui, je pense que c’est ça.
J’en suis sûre.
Il fait trop chaud dedans.
VITE ! Les grenouilles ont envie de s’échapper !
M.. ! Mais toi aussi t’es une grenouille !
Bon, on est peut-être pas QUE des petites grenouilles. Mais d’abord, si on veut discuter, il va falloir enlever la casserole du feu. Après on va les écrire les doléances.
Du style :
Si on se barrait de la casserole ?
On vide l’eau et on se casse. Il y a de l’eau pas loin ?
Pourquoi, tu te prends pour une grenouille ?
On est où ?
Le comité éthique du Medef, l’organisation patronale, va recommander dans les prochains jours la suppression des parachutes dorés afin de "remettre de la responsabilité dans l’ensemble du système" Le Président de la République qui s’exprime ce soir pourrait lui aussi s’en prendre aux rémunérations élevées de certains patrons.
http://www.impots-utiles.com/le-medef-veut-supprimer-les-parachutes-dores-sarkozy-devrait-enfoncer-le-clou.php