Dans notre série, les compagnies aériennes nous réservent parfois des gags dignes d’un Benny Hill aérien, il arrive que des pilotes confondent aéroports et bases militaires.
Quand un taxi se trompe d’adresse, c’est énervant, mais un avion… Le 29 mars 2006, deux pilotes de la compagnie à bas coût irlandaise Ryanair ont fait très fort. Dans ce sketch que l’armée irlandaise n’a pas fini de se repasser pour oublier le crachin qui stagne sur la base de Ballykelly, nos deux as du manche ont confondu l’aéroport d’Englinton (City of Derry, en Irlande du Nord) avec une piste désaffectée de la base militaire !
Ce jour là, justement, la météo était parfaite et les pilotes choisissent d’effectuer une approche à vue (par opposition à une approche guidée automatiquement). Ils obtiennent l’autorisation du contrôle aérien et l’avion poursuit sa descente normalement. La piste est maintenant en vue et l’atterrissage est parfait. Mais une fois l’avion stoppé, les pilotes sont surpris que l’on mette autant de temps à amener l’escabeau destiné à débarquer les passagers. Au lieu de cela, un véhicule militaire vient se garer à proximité du cockpit et des petits hommes verts en descendent. Les militaires contemplent ce drôle d’ovni avec des sourires ironiques, certains prennent même des photos de l’avion.
Et soudain, les pilotes de Ryanair comprennent : « Oups, nous ne sommes pas au bon endroit ! ». Le commandant de bord saisit alors le micro permettant de communiquer avec les passagers pour leur annoncer cette immense bourde. Eclat de rire général dans la cabine. Puis les passagers se sont rendus à l’évidence, avant d’être acheminés jusqu’à leur aéroport de destination… en bus militaire !
Ce type de confusion arrive plus fréquemment qu’on ne le pense. Selon le Times of India, en juin dernier, un avion de la compagnie indienne Air India a raté sa destination à Bombay parce que les deux pilotes s’étaient assoupis. L’avion avait quitté Dubaï (Emirats arabes unis) vers 01H00 du matin pour atterrir à Jaïpur, un Etat indien du Rajasthan, situé au nord-ouest, vers 07H00. De là, l’appareil s’est envolé pour Bombay. L’appareil était en pilotage automatique et lorsque les aiguilleurs du ciel de la zone de Bombay ont contacté l’équipage pour les procédures d’atterrissage, l’aéronef a poursuivi sa route à l’altitude de croisière vers la station balnéaire de Goa, plus au sud.
« C’est seulement quand l’avion est entré dans l’espace aérien au-dessus de Bombay que la tour de contrôle s’est rendue compte que les pilotes ne répondaient pas », a affirmé le journal indien. Comme souvent dans ce genre de situations mettant en jeu l’image de l’entreprise, Air India a vigoureusement démenti les faits. Le porte-parole d’Air India a cependant reconnu que l’avion avait raté sa destination, mais en raison d’un problème de communication.
Parfois, ce type d’erreur se termine tragiquement. Le 9 février 1992, le Club Méditerranée avait affrété un avion d’une compagnie sénégalaise au bord de la faillite, la Gambcrest, pour transporter ses GM (gentils membres) jusqu’au Cap Skiring. Dans les manquements à la sécurité de cette compagnie, citons en vrac : une porte qui ferme avec un tandeur, des sièges qui ne tiennent plus, une assurance aux abonnés absents, et aux commandes, attention les yeux : un pilote de plus de soixante ans, myope et, ce jour là, privé de ses lunettes, et qui avait l’habitude de boire sec. A l’approche, il a confondu les lumières de la piste avec celles d’un hôtel. Bilan : 26 morts et 28 blessés graves.
Le 6 juillet 2000, devant les juges, les accusés Serge et Gilbert Trigano ont estimé ne pas avoir été informés d’un changement d’avion et de compagnie aérienne. Personne non plus n’avait pris garde aux avertissements répétés sur l’état déplorable des avions de ladite compagnie. La 16ème chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris a condamné Gilbert et Serge Trigano à huit mois de prison avec sursis et 30.000 francs d’amende, pour « homicides involontaires » en tant qu’anciens dirigeants du Club Méditerranée.
A lire ou relire sur Bakchich.info
Article qui aurait pu être intéressant si l’auteur avait lu le ou les rapports d’incidents publiés et publics.
http://www.aaib.gov.uk/publications/bulletins/january_2007/airbus_a320__ei_dij.cfm
cela serait du journalisme plutôt que du commentaire de café du commerce.
Quand à la surprise du pilote et à la fin de l’incident elle ne semble pas avoir pas avoir été totalement en accord avec l’article : About 50 seconds later, the ATCO asked the A320 crew to report their DME ; they replied “WE’VE JUST TOUCHED DOWN.”, to which the ATCO responded “IT WAS THE WRONG AIRPORT, YOU’VE LANDED AT BALLYKELLY.” The A320 crew replied “I KNOW WE HAVE.” The ATCO then instructed them to remain on the ground and await further instructions. After completing the landing roll, the aircraft turned around at the end of the runway. ATC instructed the operating crew to shut down the aircraft’s engines and await the arrival of ground handling equipment from LDY. The passengers and baggage were subsequently unloaded and taken by road to LDY.
On attend mieux de bakchich.info que des articles de cette facture.
Bonjour Je ne suis pas d’accord avec Jacques. Quand on fait un article pour dénoncer les erreurs ou fautes des autres, on s’applique à ne pas en faire soi-même…
Sauf que quand un "journaliste" fait une faute de français ou une approximation (comme par exemple son histoire de planeur de plusieurs centaines de tonnes en parlant d’un airbus 320 qui a une masse maximale au décollage de 77 tonnes), les conséquences sont moindres que pour un pilote qui fait une erreur de jugement ou qui prend une mauvaise décision, dans un contexte différent : parfois dans de mauvaises conditions météorologiques, à des vitesses approchant les 900 km/h, avec du relief, des problèmes avec les passagers, un ou plusieurs problèmes techniques à gérer etc…, ce qui peut parfois engendrer un certain stress.
Nous ne sommes que des hommes. François, pilote de ligne