Saba Nasri était étudiant en Sciences Politiques à Téhéran quand il a été arrêté. D’abord emprisonné à Sanandadj au Kurdistan, il a été transféré à la prison d’Evin à Téhéran. Un calvaire qui a duré 18 mois.
Pendant 7 mois, Saba Nasri a partagé sa cellule avec plusieurs opposants politiques dont Farzad Kamangar et Farhad Vakili. Ses deux compagnons de prison ont été executés le 9 mai dernier.
Quatre États totalisent à eux seuls 90% des peines capitales : la Chine, l’Arabie Saoudite, les Etats-Unis et l’Iran. Vu le nombre d’habitants en Chine, ce pays est de loin celui qui condamne le plus de personnes. Mais rapporté à la population, l’Iran est presque aussi fort. Depuis la réélection de Mahmud Ahmadinejad, Amnesty International note une « hausse alarmante » des exécutions. Pour se faire une idée, du 1er janvier au 6 juin 2010, 126 personnes auraient été condamnées à mort.
L’Iran a pour habitude d’utiliser deux méthodes pour les exécutions : la pendaison et la lapidation. À chaque fois, cela se passe dans la rue. Une bonne façon de donner une leçon pour ceux qui seraient tentés. Les raisons sont très variées : opposition politique, adultère ou homosexualité etc. Il y a le choix pour justifier une arrestation.
Saba Nasri fait parti de la première catégorie. Il a été arrêté en juin 2007. La raison ? Il a osé s’engager politiquement pendant ses études, et diriger un journal étudiant. Pas de procès. Directement à la case prison. Pendant 18 mois. D’abord emprisonné à Sanandadj au Kurdistan, il a été transféré à la prison d’Evin à Téhéran. D’une prison à l’autre, les conditions ne sont pas vraiment les mêmes. Saba Nasri explique que « les prisons des petites villes sont pire que tout. Nous étions 17 personnes dans une cellule de 4 mètres carré. Nous avions une douche pour 132 personnes. A Téhéran, il y a les médias et les organisations internationales qui ont l’œil rivé sur la prison d’Evin. La situation est donc meilleure. »
Les 41 premiers jours, sa famille ne savait pas où il était. Une fois sa peine purgée, il a été libéré. Parti d’Iran en passant par le Kurdistan d’Irak, il témoigne aujourd’hui.
Interprète : Farshad Radmanesh