Charles Beigbeder, Président de Poweo, a remis le 12 décembre un rapport en faveur du low cost dans lequel on ne parle quasiment pas des salariés de ces entreprises. Des salariés, qui font pourtant les frais de cette production à coûts réduits.
Le mot : « salariés » n’est cité que 8 fois dans ce rapport de 149 pages. A croire que le mot ou la fonction dérangent les rédacteurs du rapport qui préfèrent le mot un peu désuet et beaucoup plus neutre d’employé.
L’exemple du premier chapitre qui fait le portait robot du « low cost » est édifiant. Les rapporteurs après avoir traités les aéroports ciblés (1 page), l’offre standardisée (1 autre page), le service simplifié (1 page), le « tout Internet » (2 nouvelles pages) et le processus de production (1 page supplémentaire), expédient en cinq lignes, pas une de plus, le sort des salariés.
Une première phrase pour rappeler que « les Français employés dans ces compagnies opérant sous droit irlandais ou britannique ne bénéficient pas toujours du système de protection sociale français et sont contraints d’affecter une partie non négligeable de leur salaire aux cotisations d’assurance maladie, de retraite etc… ». Il aurait intéressant de savoir quel est le pourcentage de cette « partie non négligeable ». Mais bon, ça ne devait pas intéresser le ministre de la consommation.
Et une autre phrase, enfin, pour signaler que « la politique de salaire de Ryanair est marquée par le refus de toute activité syndicale au sein de l’entreprise ». C’est vrai que c’est une technique assez efficace. Mais une seule ligne pour un manquement à une des valeurs de notre socle constitutionnel, c’est peu ! Mais que faut-il attendre d’autre d’un rapport ou les seules personnes interrogées sont des cadres supérieurs d’entreprises, des consultants ou des chefs d’entreprises ?
Le clou de la démonstration se trouve dans la présentation de la Logan produite par Renault. Les économies liées à la délocalisation sont traitées en deux lignes, alors que le rapport consacre deux pages pour expliquer les économies sur les composants de la voiture et les faibles investissements publicitaires.
Cette absence est préjudiciable à la compréhension des low cost. Ce sont essentiellement les salariés qui font les frais de ce modèle économique. Les low cost font des économies sur tout, et surtout sur les salariés : délocalisation (Logan), développement dans les pays à faible protection sociale (Ryanair), développement des emplois précaires et à mi-temps (Hard Discounter).
À la fin du rapport, les rédacteurs n’ont pas oublié les sempiternels chapitres sur la nécessité de lever les obstacles règlementaires, et de libérer l’offre.
En espérant que, pour la collectivité et le contribuable, ce rapport a été low cost.
C’est la 1ère fois que je viens poster, alors bonsoir à tous. Je n’en reviens pas, Mr Beigbeder remet un rapport et comme par hasard, c’est d’abord ses intérêts qu’il sert , je m’explique, il veut que ceux qui iront chez Powéo puissent revenir chez EDF ou ailleurs à tout moment, incroyable ! C’est comme ce rapport contre le piratage sur internet confié au patron de la FNAC, pas étonnant que ces messieurs servent d’abord leurs intérêts, mais là c’est si gros, personne ne semble n’y trouver grand-chose à redire , on marche sur la tête ?
A quand une mission sur la réforme des syndicats français confiée au MEDEF ? Tant qu’ils y sont, pourquoi s’arrêter en si bon chemin ?