Il y a la loi, les débats, les polémiques. Et puis il y a la réalité. Comme dans cette crèche associative de Paris, où des femmes voilées s’occupent de tout petits, sans que personne s’en offusque.
Située au cœur de Paris, à deux pas du Marais, la crèche associative de la cité Saint-Martin tient à sa tranquillité. Alors que le cirque médiatique autour de celle de Chanteloup-les-Vignes battait son plein, « relançant » la question du port du voile à la crèche, cette structure espère surtout ne pas attirer l’attention. Il faut dire qu’ici la quasi-totalité des assistantes maternelles portent le voile islamique. Sans que personne s’en émeuve, apparemment. « Ça n’a jamais posé aucun problème », assure l’une d’elles.
« Les filles enlèvent parfois leur foulard quand elles sont entre elles, entre femmes, sinon elles le gardent », explique une des rares à ne pas le porter. « C’est idiot de faire des histoires autour de ça. Celles qui portent le voile s’occupent aussi bien des enfants que les autres », avance une autre salariée qui n’a pas compris la polémique autour du cas Baby Loup (voir encadré).
Licenciée en décembre 2008 par la crèche associative Baby Loup pour avoir souhaité porter le voile islamique, Fatima Afif porte l’affaire aux prud’hommes. Le tribunal, qui a examiné son cas le 9 novembre, doit rendre son jugement le 13 décembre. Salariée depuis plusieurs années de cette crèche de Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), l’assistante maternelle devenue directrice adjointe de la structure requérait 80 000 euros pour licenciement abusif. Pour la crèche, elle a simplement enfreint le règlement intérieur qui interdit le port de signes religieux.
Saisie, la Halde avait, dès mars, rendu un avis favorable à la salariée, jugeant son licenciement « discriminatoire » au motif que la crèche associative relevait du droit privé. Les juristes de l’institution soulignent que, « même si les subventions des collectivités locales et de la CAF représentent plus de la moitié de ses ressources, il s’agit là de sommes correspondant au mécanisme habituel de financement des crèches ». À son arrivée à la tête de la Halde, en avril, Jeannette Bougrab décide de casser la décision et demande à ses services de se remettre au travail. Malgré ses grandes déclarations dans les médias, elle n’arrivera pas à faire changer ses juristes d’avis. Quelques jours après l’audience aux prud’hommes, le Monde révèle une note interne où les juristes de la Halde confirment leur avis ✹ L. D .
Ces nounous ont la cinquantaine un peu passée et une longue expérience auprès des enfants. Elles viennent de Tunisie, du Maroc ou d’Algérie. Pour ces femmes venues en France sans diplôme, généralement pour suivre leur mari, la garde d’enfants a bien souvent été la seule façon de s’insérer professionnellement. « Avant, j’étais en libéral. Cela a des avantages mais on est aussi plus seule. Ici, dans la crèche Saint-Martin, on se retrouve pour discuter, parler du travail, des petits problèmes quotidiens », raconte l’une d’elles. « Certaines crèches municipales m’ont fait comprendre que mon voile poserait un problème. Pas ici. » Pour ces femmes, travailler dans une telle structure est perçu comme un signe d’intégration, voire d’ascension sociale.
Pourtant la directrice de la cité Saint-Martin tient à rappeler certaines limites. « Nous avons une tolérance parce qu’en grande partie ces assistantes maternelles travaillent chez elle. Des parents nous ont quand même raconté que leurs enfants imitaient la prière musulmane en croyant que c’était un jeu. Nous avons rappelé aux assistantes maternelles que cela n’était pas acceptable », explique Catherine Cabannes. À l’approche de la fin de l’année, la crèche, qui accueille une quinzaine d’enfants, se prépare à célébrer Noël autour d’un buffet et d’un spectacle pour les tout petits. Ce jour-là, pas plus que les autres jours, la question du port du hidjab ne se posera pas.
L’article oublie de préciser où se situe la Cité Saint-Martin.
La Cité Saint-Martin est un foyer géré par le Secours Catholique, qui y loge des familles en difficulté, et qui possède effectivement sa propre crèche, il s’agit donc d’un équivalent des crèches privés ou crèches parentales, réservé à la seule population de la Cité Saint-Martin.
Compte tenu de l’origine des parents (Afrique), effectivement, le voile n’y pose pas de problème.
Ce qui me choque est que l’article ne précise pas le contexte, l’origine sociale des parents des enfants de cette crèches.
Ensuite, pour revenir au débat sur le voile, en tant que future maman, la question est pour moi :
Accepterais-je que ma fille soit éduquée en partie par des femmes voilées, qui sont des symboles sexistes vivants ?
Si elle me pose des questions sur leur tenue, que lui répondre ?
Qu’il s’agit de valeurs comme les autres, qu’il ne s’agit que d’une simple différence ? Là, je lui apprends donc que se cacher des hommes est une "valeur" respectable
Je peux aussi lui dire le fond ma pensée, à savoir qu’il s’agit d’arriération. Dans ce cas, quid de la crédibilité des éducatrices, nounous… que je souhaiterais qu’elle respecte.
Voici pourquoi je n’accepterais pas qu’une femme voilée s’occupe de mon bébé.
Dans le cas de Baby Loup, après l’avis de la Halde qui, dans un premier temps, donnait raison à la femme voilée, une éducatrice s’est mise à demander des congés aux dates des fêtes catholique (on lui a dit non), des parents musulmans ont réclamé qu’on réveille les enfants pour la prière, qu’on mange halal… Je me demande même si je n’ai pas lu qu’ils demandaient à ce que les enfants fassent Ramadan.
Bien sûr, il aurait été facile de leur objecter que seuls les ados sont censés le faire, ce qui revient à se lancer dans une discussion théologique et donc à légitimer l’intrusion religieuse. Et on n’a pas à entrer dans ce genre de discussions-là.
Enfin, rappelons que la salarié de Baby Loup n’avait pas envie de travailler : elle travaillait sans voile, est partie au moins 6 ans en congé parental, et là, elle est revenue emballée dans des voiles qui ne dégageaient qu’un ovale partiel du visage. Lorsque la directrice lui a demandé de s’habiller normalement, elle a dit non et réclamé une rupture conventionnelle (indemnisée, donc), pour partir.
Franchement, il y a encore des gens qui croient qu’elle voulait travailler ?
Elle avait arrêté l’école en 5ème, elle est devenue Educ Spécialisée, puis directrice adjointe grâce à Baby Loup qui fait un travail de double insertion, en formant des cas sociaux, et en permettant à toutes celles qui ont des horaires décalés de faire garder leurs enfants, et certains osent la soutenir ?
J’ose même pas imaginer l’inverse : dans une crèche, une nounou chétienne aprend aux gamins à faire le signe de croix …..
Ils auraient le mrap, sos racisme, l’ambassade d’Arabie Saoudite, le merveileux président iranin, et sûrement Bakchich sur le dos en moins de 15 secondes.
Mais tout est relatif ..
"Des parents nous ont quand même raconté que leurs enfants imitaient la prière musulmane en croyant que c’était un jeu. Nous avons rappelé aux assistantes maternelles que cela n’était pas acceptable"
Cela nous est arrivé avec notre fille de 2 ans qui était gardée par une assistante maternelle. Cela nous a paru aussi attendrissant que lorsqu’elle faisait manger ses poupées. Il faut vraiment avoir atteint le fond de la bêtise intolérante pour prendre la chose autrement.
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