Lille qui l’emporte sur L’OL la semaine dernière, l’OM et le PSG qui se rapprochent de L’OL à un malheureux point au classement de la ligue 1, bien que cela soit du foot, peut-on s’empêcher de rapprocher cela des derniers événements au parti socialiste ?
Aubry (Lille) a maintenu le cap sans rencontrer Collomb, et sans s’émouvoir de ses menaces qui ont fait long feu. Guerini (Marseille) a su imposer Peillon pour faire échec à Gérard Collomb.
Et le PSG peut symboliser le siège parisien contre la petite baronnie lyonnaise de Collomb, aussi bien que les Delanoïstes qui ont su se montrer efficaces : Nathalie Perrin qui dénonce les manières de faire de Gérard Collomb, Martine Roure, députée européenne sortante, qui enfonce le clou au lendemain des élections internes, et Sylvie Guillaume qui se retrouve deuxième, et donc première lyonnaise, sur la liste aux européennes.
Les votes « contre » sur le département du Rhône n’ont pas dépassé les 20 %. Alors, bien sûr, Collomb utilise les bonnes vieilles méthodes, en attribuant les abstentionnistes à son camp, ce qui lui permet de se déclarer vainqueur ! Et d’ailleurs, finalement, on peut se demander pourquoi il ne s’attribue pas bien plus que cela, puisque l’ensemble des militants de l’UMP n’a pas pu se déclarer, et donc, il pourrait aussi les attribuer comme étant de son côté ?
La réalité est toute autre. Au parti socialiste, l’abstentionnisme sur les listes européennes est toujours très grand. En effet, et notamment sur le Rhône, dans les sections, pas loin des deux tiers des militants ne sont guère assidus, et ne viennent que pour les votes « importants », ceux les concernant de plus près. Même si cela est triste, il est clair que les élections européennes ne sont pas considérées comme importantes pour beaucoup de personnes. Ce sera, probablement, un des enjeux de la campagne à venir que de démontrer aux citoyens que cette élection à son importance.
Ceci étant, Martine Roure faisait remarquer très justement que Vincent Peillon a récolté plus de voix comme tête de liste que Michel Rocard en 2004 (Michel Rocard qui avait surtout été placé là pour empêcher justement que Martine Roure ne puisse en être).
Martine Roure le fait elle-même clairement comprendre : ce sont les mêmes personnes qui ont actuellement mené la fronde contre cette liste, qui à l’époque avait tout fait pour l’empêcher d’être tête de liste, pour éviter qu’elle ne prenne trop d’importance sur l’échiquier politique lyonnais.
On peut donc objectivement considérer que Vincent Peillon a donc été mieux élu que ne l’avait été Michel Rocard. Or, à l’époque, Gérard Collomb avait trouvé tout à fait acceptable son élection. Donc, on peut considérer que la liste de Peillon a fait un résultat honnête.
On peut même d’ailleurs se poser la question de la cohérence de la démarche de Gérard Collomb. En effet, alors qu’il a impulsé une pétition contre la liste qui était proposée, appelant à voter contre, il s’est rendu dans sa section et n’a pas voté ! Hé oui, Gérard Collomb n’a pas soutenu sa propre démarche ! Cela pourrait être risible, si cela ne faisait pas poser davantage de questions…
Dans les sections lyonnaises, le vote a été « pour ». Clairement, Gérard Collomb n’est plus majoritaire sur le Rhône. Cela s’était vu au moment du vote du congrès, et cela va en empirant.
Quand on compare les scores réalisés par Ségolène Royale, soutenue par Gérard Collomb, lors des primaires sur le parti socialiste, puis le score réalisé par la motion de Gérard Collomb sur le Rhône, puis celui de Ségolène Royale lors du vote pour le secrétariat national, et enfin pour le dernier scrutin, on se rend compte que l’influence de Gérard Collomb va en se délitant, s’effrite. À présent, même à Lyon, il est loin d’être majoritaire.
D’ailleurs, il en est tellement conscient, qu’il n’y a plus de conseil fédéral au parti socialiste depuis plusieurs mois. Un bon moyen d’éviter de risquer d’être contesté…
Malgré la bonne figure faite devant les journalistes, la grogne va en augmentant chez les militants et les élus, à la manière lyonnaise, c’est-à-dire discrète, voire secrète : les coups pleuvent, mais en douce, en « sous-main. »
Le score réalisé sur la section du troisième arrondissement est particulièrement édifiant. Alors que Thierry Philip et Najat Belkacem appartiennent à cette section, le score réalisé par le « contre » est aussi mauvais que sur l’ensemble de Lyon (35 pour et 7 contre) ! Ce qui prouve bien à quel point tant Thierry Philip que Najat Belkacem n’ont aucun soutien militant. Des parachutés ?
Bon, regardons quand même les aspects positifs : finalement, Thierry Philip se trouve en position maintenant de tenir sa promesse, de ne pas rechercher d’autres mandats, et de ne s’occuper que de sa mairie du troisième arrondissement.