Le socialiste Ali Soumaré a été au centre de nombreuses polémiques. Pour équilibrer la balance, l’élu francilien publie, le 4 novembre, son Casier politique.
Lors des dernières élections régionales, Ali Soumaré est passé, sans le vouloir, de l’ombre à la lumière. Tête de liste du PS dans le Val-d’Oise, ce jeune Black a été traité de « délinquant multirécidiviste » par ses adversaires de l’UMP. À tort.
En juillet dernier, pas veinard, le jeune élu fait les frais d’une autre polémique. Le maire de Sarcelles, François Pupponi, le vire pour « abandon de poste » en le qualifiant d’« erreur de casting ». Pas grave. Soumaré, qui siège au conseil régional d’Ile-de-France, est un jeune homme ambitieux. Il a vite reconstruit une image qui était en train de lui échapper. Par exemple en écrivant un livre : Casier politique. Il y restitue sans complaisance le parcours d’une vie déjà chargée, celle d’un jeune élu de banlieue. Le récit commence fort : par sa rencontre avec Nicolas Sarkozy. Une description accablante qui montre le gouffre qui sépare l’univers du pouvoir et la réalité des quartiers.
Nous sommes en 2007, deux jeunes adolescents de Villiers-le-Bel meurent, percutés par une voiture de police. Avec le maire socialiste, Didier Vaillant, Ali Soumaré, porte-parole des familles des victimes, se retrouve donc à l’Élysée. Un des conseillers du Président lui dit : « Il y a deux événements qui incarnent la défiance vis-à-vis de la République : l’assassinat du préfet Érignac et Villiers-le-Bel. » Éberlué par cette analyse « historique », Soumaré découvre alors un Président nerveux, qui, entre deux morceaux de chocolat avalés, invective le père d’une des familles éplorées. « On ne parle pas à sa femme comme ça ! » lance Sarkozy, pas content du ton direct adopté par le mari s’adressant à son épouse. Ce moment surréaliste passé à l’Élysée le conforte dans son combat militant au sein du PS.
Il n’est pas déçu. Dans son bouquin, notre Malien de naissance raconte sa difficile ascension dans les arcanes socialistes, pleines de chausse-trappes. Entre des préjugés, qui ont la peau blanche et dure, et les guerres d’ego, la voie est étroite. De son parcours, Soumaré ne cache rien, même son passage par la prison, à 18 ans, et son rejet de l’école.
Ni un moment étonnant comme sa réception à l’ambassade des États-Unis. L’œil de Washington l’ayant sélectionné dans le cadre de son programme « Espoirs de la banlieue française »…
À l’approche des primaires, qui doivent désigner le candidat du PS à la présidentielle, le malin Soumaré n’insulte pas l’avenir. Un hommage trop appuyé est rendu à Dominique Strauss-Kahn, dont il a collé les affiches lors des législatives de 1997. Martine Aubry est également flattée. Reçu chez elle à Lille, le jeune banlieusard s’étonne qu’aucune télé ne trône dans le salon, mais reste bluffé par le nombre de livres sur l’Afrique stockés sur les étagères. « Elle s’est montrée prévenante, écrit-il, presque mère poule. » Et remercie Martine pour avoir « promu des candidats jeunes et différents (….) qui ont désormais les moyens d’agir ». Et qui entendent le faire…
« On ne parle pas à sa femme comme ça ! » lance Sarkozy, pas content du ton direct adopté par le mari s’adressant à son épouse. Ce moment surréaliste passé à l’Élysée le conforte dans son combat militant au sein du PS.
Pour sûr que ça a dû être un moment suréaliste pour Soumaré. Pensez ! Un gars qui prend la défense d’une femme à qui son mari parle mal … c’est pas courant de nos jours …
L’œil de Washington l’ayant sélectionné dans le cadre de son programme « Espoirs de la banlieue française »…
C’est quoi ce programme Espoirs de la banlieue française, une filiale de la French American Fondation ?