Pierre-Yves Bournazel, conseiller UMP de Paris, accuse Bertrand Delanoë d’avoir placé ses amis à la tête de la haute administration parisienne.
Automne de chien pour Bertrand Delanoë. Le protocole d’accord entre l’UMP et l’Hôtel de ville, sur le remboursement par Chirac et ses vieux amis des sommes frauduleusement dépensées dans des emplois fictifs, n’a été bien reçu par tous les amis de Bertrand.
Seconde salve, un rapport qui tombe issu de la Chambre régionale des comptes, défavorable sur la gestion des ressources humaines façon Delanoë. Dans l’enfilade survient un article de Capital soutenant que la mairie salarie depuis 2001 "une bonne trentaine de permanents CGT", (accusation qui vaut au journal d’être attaqué en diffamation).
C’est dans ce climat de « mid term », pour parler comme Obama, et bien morose pour le maire de Paris, que Pierre-Yves Bournazel, un conseiller UMP dit « PYB », vient ajouter un coup de boutoir à l’exemplaire édifice de Bertrand. A 33 ans, l’élu de droite du XVIIIe arrondissement, rêve d’incarner la relève parisienne post-Delanoë. Le jeune loup n’a rien à perdre. Celui qu’on surnomme "Bébé Panafieu", du nom de sa nourrisse en politique, est trop junior pour avoir jamais trempé dans le système Chirac, méticuleusement perpétué par Tibéri.
Après le rapport de la Chambre régionale des comptes, que nous venons d’évoquer, et qui épinglait notamment les gros salaires des vingt directeurs généraux, PYB a regardé de plus près le profil des directeurs en question.
Sept d’entre eux, à la tête des plus gros services, ont un point commun : ils faisaient partie des cabinets ministériels sous Lionel Jospin. La directrice des affaires culturelles était l’une des conseillères techniques de la ministre Catherine Tasca, le directeur financier a travaillé dans le cabinet de Laurent Fabius, lorsqu’il squattait Bercy. Même chose pour le directeur du développement économique et de l’emploi. La directrice de l’action sociale enfance et santé, et le directeur du logement habitat œuvraient dans le cabinet de Louis Besson, en charge de l’équipement et la directrice de l’urbanisme conseillait Jospin à Matignon. Le délégué général à l’Outre-mer a, lui, fait ses preuves dans le cabinet de Georges Lemoine, secrétaire d’état tout juste… à l’outre-mer, toujours sous notre bon Yoyo.
Le studieux Bournazel s’est aussi penché sur le CV des directeurs de société d’économie mixtes. Même pioche, huit d’entre eux (eau de Paris, Seine, Paris Seine, régie immobilière de la ville…) ont fait un passage dans les cabinets ministériels de l’ancien Premier ministre.
Le jeune élu juge cette préférence socialiste scandaleuse : « Le recrutement de ces hauts fonctionnaires n’a rien d’illégal. Mais la Haute administration, qui doit être garante d’une certaine de neutralité et de la continuité du service public, est politisée. Alors que Bertrand Delanoë dénonçait le verrouillage des postes sous l’ère Chirac, il y a là un recyclage délibéré des membres des cabinets ministériels de Lionel Jospin. Pourquoi Bertrand Delanoë, qui a construit son image sur une éthique et une transparence totale, n’a rien dit ? Moi je veux que les Parisiens sachent qu’il a placé ses amis. Il y a une main basse sur la ville. »
La réaction de la mairie de Paris est sans appel : « Ces propos sont injustes. Bertrand Delanoë a nommé des directeurs de la ville de droite. Il y a un équilibre dans le recrutement. Et il n’est pas acceptable de jeter le discrédit sur une administration au service des Parisiens. Regardez aussi ce que fait l’État : la haute administration n’a jamais été aussi politisée »
À voir. L’attaque de PYB aura mis en lumière un autre aspect : le leader socialiste aurait sans doute placé tout ce beau monde afin qu’il constitue son équipe pour la présidentielle… À une époque où Bertrand rêvait d’un destin national.
A lire sur Bakchich.info :
Pfuh, c’est nul, cet article (alors que le reste du site est plutôt de bonne qualité). Une fois qu’on a travaillé dans un cabinet ministériel, alors on est affilié à vie à quelqu’un ? Et on est toujours soupçonné de magouilles et de profiter du système ? Professionnellement, partout où je vais, j’essaie de m’appuyer sur des gens de confiance, qui partagent mes idées. Ca permet de gagner du temps et de ne pas se méfier -trop- de ses collaborateurs.
Quoi de plus normal que de recruter ceux avec qui on a déjà travaillé si on les a apprécié ? Avec quelqu’un dont on sait qu’il partage nos idées et qu’il sera donc un vecteur de la mise en oeuvre d’une politique décidée au plus haut poste ? Ou quelqu’un qu’on ne connait pas mais que les copains recommandent ?
Aux USA, lorsque le Président arrive à la Maison Blanche, ce sont des milliers de postes qui sont renouvelés, pour que l’administration colle aux idées du nouveau Président. Et en France, on fait semblant que garder les mêmes administratifs permettrait de mettre en oeuvre des politiques totalement opposées… Illusion ou démagogie ?