Hélène Mandroux, la maire de Montpellier dont Georges Frêche fut un farouche adversaire, lui a rendu un bel hommage. Malheureusement, elle publie jeudi un bouquin à charge. Du choc des plans com’…
À l’annonce du décès de Georges Frêche, la maire de Montpellier Hélène Mandroux, en déplacement à Nagoya, s’est empressée de sauter dans le premier avion. La socialiste s’est aussi immédiatement fendue d’un commentaire très élogieux sur son ancien concurrent aux élections régionales. Sur France-Info, elle a déclaré : « c’était un grand maire. Il a su réveiller cette ville pour en faire une très grande capitale, non seulement régionale, mais nationale et internationale. »
Changement radical de ton dans « Maire courage », son livre d’entretien avec Jean Kouchner, - le frère de Bernard- , qui sort jeudi 28 octobre aux éditions du Diable Vauvert. Sur près d’une quarantaine de pages, elle taille un costard à Georges Frêche en bonne et due forme.
Son ancienne collaboratrice à la mairie de Montpellier rappelle avec force son management par la peur. « Il a construit un système de pouvoir fondé sur l’obéissance absolue. Qui n’est pas d’accord, qui prend un peu trop d’initiatives est éliminé tôt ou tard… Il y a du Machiavel en Georges Frêche. » Elle n’hésite pas à rappeler ses expressions favorites du genre : « je vais te couper les c… » ou : « je vais te saigner comme un poulet » qui entretenaient, selon elle, la crainte qu’il suscitait.
Tout y passe. Son côté sexiste, même auprès de Ségolène Royal dont il se disait proche, son système clientéliste, ses propos racistes. Elle retranscrit tous ses propos méprisants émis sur ses camarades socialistes. « Martine Aubry : intelligence moyenne. » « Dominique Strauss-kahn : c’est un feignant. » Seul Nicolas Sarkozy aurait échappé à un commentaire acide de la part de l’ancien président du conseil régional : « il est habile. Il a compris qu’en France, il faut un peu mentir. »
Perfide, Hélène Mandroux rappelle aussi que le maire de Montpellier de 1977 à 2004 s’est présenté en 1971 sans succès et qu’il ne perdait pas de vue le scrutin de 2014. « Il voulait conserver la ville à travers moi. (….), s’attribuant un rôle de géniteur qui aurait fait rire ma mère. »
Bref, à travers ce livre choc, l’actuelle maire de Montpellier entend s’attribuer le beau rôle de celle qui va changer le système. Mais à quelques jours de la disparition de Frêche ses déflagrations tombent mal.
Assume-t-elle encore ses propos ? « Le livre n’est pas la priorité du jour, se défile son entourage. Le décès de Georges Frêche est un vrai choc pour elle. »