La motion de censure « contre la politique économique et sociale du gouvernement », déposée hier par le PS a été rejetée. Mais aura au moins permis aux camarades de reprendre un peu la main.
Le Parti socialiste « is back » ! C’est en tout cas le message que la Première secrétaire, Martine Aubry, et le président des députés socialistes à l’Assemblée, Jean-Marc Ayrault, ont cherché à faire passer, hier, peu avant la défense de leur motion de censure.
« Entre Nicolas Sarkozy et les Français, il n’y a pas rien. Il y a d’autres réponses », a souligné Ayrault lors d’une rencontre avec la presse. Selon Martine Aubry, les socialistes ne « lâcheront pas le président tant qu’il ne changera pas de politique ». Super Sarko ne tremble pas encore… Mais l’Élysée suit de près l’activité du PS et de François Bayrou, qui a décidé de voter la motion de censure du PS.
« Nous nous sommes interrogés pour savoir si c’était le bon moment pour la déposer », a ensuite expliqué Martine Aubry à l’issue de la conférence de presse. « Et nous avons estimé qu’il était de notre responsabilité de dénoncer tout de suite la politique du gouvernement. Il nous a semblé que cette semaine, c’était le bon moment pour que les Français comprennent bien la situation ».
Dans le texte discuté hier à l’Assemblée, les 203 signataires parlent d’ailleurs d’« un acte de résistance », face à l’exécutif. « Nous voulons alerter sur les graves conséquences de l’inaction économique et sociale du gouvernement, prendre date devant les Français et montrer qu’une politique alternative est possible pour agir vraiment contre la crise économique et sociale ». Les socialistes ne disposant pas de la majorité absolue à l’Assemblée nationale, leur motion n’avait néanmoins aucune chance – numériquement parlant – d’être votée. Et ils le savaient. Une seule motion a jusq’alors aboutie sous la Ve République. Et elle venait de la droite…contre un gouvernement de droite…
Mais au moins, cette initiative leur a-t-elle permis d’exister. Et d’être présent sur le terrain économique et social. Une semaine après la présentation de leur plan anti-crise et quelques heures avant la grande mobilisation sociale du 29 janvier, les socialistes haussent le ton. « Nous refusons le confort d’une opposition qui n’aurait qu’à commenter les échecs de la majorité », peut-on lire dans la motion de censure. Depuis plusieurs semaines, Solferino s’interroge en interne sur sa communication face à la politique de la majorité.
« C’est à nous de trouver un nouveau rythme », décrypte un proche de Martine Aubry, « sans être dans une réaction systématique aux déclarations de Nicolas Sarkozy ni dans la dépendance à son agenda ». Et c’est finalement à l’Assemblée – où ne siègent ni Martine Aubry, ni aucun de ses ex-concurrents au poste de Premier secrétaire comme Ségolène Royal, Bertrand Delanoë ou Benoît Hamon – que les socialistes ont réussi à se faire entendre ! Premier round avec l’opposition au projet de loi sur l’audiovisuel public ; deuxième avec le refus du travail dominical ; troisième avec la dénonciation du projet de loi organique sur la réforme du travail parlementaire.
Parallèlement à cette dénonciation, les socialistes cherchent aussi à redevenir une force de propositions. Un rôle qu’ils avaient fini par mettre de côté ces derniers mois. « Le PS est un parti qui dénonce, propose, agit », a commenté hier la Première secrétaire. La plupart des cadres de la direction devrait donc être sur le terrain, jeudi 29 janvier, pour soutenir les manifestants, à Paris et en régions. « Les Français veulent un PS tourné vers eux », croit Martine Aubry. Et non l’inverse… ce que les socialo ont eu tendance à oublier l’année passée !
Mais en 2009, tout est neuf… « Nous sommes dans l’opposition jusqu’en 2012 », réplique la nouvelle patronne du PS qui sera l’invitée d’« À vous de Juger » sur France 2, jeudi. « Vous croyez que l’on va se coucher d’ici là ? Nous devons démontrer que nous sommes capables de proposer une alternative ». D’autant plus qu’en juin prochain, auront lieu les élections européennes. Et que la concurrence à gauche est rude !
Entre le nouveau Parti de Gauche de Jean-Luc Mélenchon – qui cherche à constituer un front de gauche avec le Parti communiste – et le NPA d’Olivier Besancenot, les socialistes cherchent à reprendre la main de l’opposition à gauche. Et éviter que les voix qui leur étaient autrefois naturellement acquises se portent sur d’autres candidats…
Sur Bakchich TV, la seule motion de censure à jamais avoir aboutie sous la Ve République.
À lire ou relire sur Bakchich.info :
Logement : boutin fait + de crise.
MOBILISATION CONTRE LE PROJET DE LOI BOUTIN ! PETITION EN LIGNE.
Les députés examinent depuis le 27 janvier le projet de loi boutin, déjà adopté par le Sénat. Habitant ou pas une HLM, nous sommes TOUS concernés par ce projet injuste, inhumain et tourné vers l’immobilier privé, la spéculation et la finance.
LA LOI BOUTIN AUGMENTERA L APPAUVRISSEMENT. Ce projet de loi "réglera" le problème du logement de façon ARTIFICIELLE en (entre autres) réduisant à 1335 euros le salaire maximum pour accéder aux HLM et donc en diminuant largement le nombre de demandeurs, pour le plus grand bénéfice du privé. Le résultat sera toujours + d’appauvrissement et de surendettement.
Par une politique agressive à l’égard des locataires actuels, ce projet rend les personnes qui vivent en HLM coupables d’y être et responsables du manque de logements HLM, quand bien des communes riches refusent de construire des logements HLM, préférant payer une amende qui ne représente pas grande dépense pour elles.
De façon totalement inhumaine, les parents dont les enfants n’habitent plus avec eux seront délogés de l’appartement familial. Ils n’auront plus qu’à "travailler +" pour payer l’hôtel à leur famille et un garde-meubles ; s’ils refusent de quitter l’appartement où ils ont vécu et élevé leurs enfants, pour un petit logement où ils ne pourront plus recevoir leurs enfants, ils seront expulsés. Madame boutin considère les habitants des HLM comme du bétail qu’elle peut déplacer une fois les veaux élevés. Ce ne sont pas pour elle des locataires et des êtres humains à part entière.
De même, le délai d’expulsion des familles en difficulté financière sera ramené à un an, laissant peu de chance de s’en sortir aux personnes de bonne foi.
Ce projet de loi marque le désengagement de l’Etat (baisse prévue de 7% du budget qui lui est consacré en 2009, diminution de 30% des crédits pour la construction de logements sociaux) et la ghettoisation du logement HLM.
NON A LA LOI BOUTIN ! Une pétition est en ligne. Signer et faire circuler cette pétition, c’est agir contre ce projet de loi inique.
http://www.mesopinions.com/Pour-une-politique-du-logement-et-des-moyens-financiers-a-hauteur-de-l-urgence-petition-petitions-76aee7b32fe728fbb91e29ed7c7f4a4f.html
à lire : « La loi Boutin va aggraver la crise du logement / mardi 27 janvier 2009
Le projet de loi Boutin « de mobilisation pour le logement et la lutte contre l’exclusion » est actuellement en discussion à l’Assemblée Nationale. Les différentes dispositions de cette loi ainsi que le budget 2009 pour le logement, vont à l’encontre des objectifs affichés. En effet, le budget du logement social, en régression de 30,5%, traduit un désengagement financier sans précédent de l’Etat.
La mise en œuvre de la loi Boutin conduira à un véritable démantèlement du service public du logement social (remise en cause de la loi SRU et du 1 % logement, surloyers de plus en plus élevés pour les locataires en HLM et mobilité forcée, revenus du Livret A affectés en partie à d’autres actions que le logement social, mise en vente de 40.000 logements HLM.
Cette politique va contraindre un grand nombre de personnes ayant des revenus modestes à se loger dans le privé ou à accéder à la propriété avec le surendettement que cela implique. Comment les 7,1 millions d’habitants de l’Hexagone qui vivent en dessous du seuil de pauvreté (817 euros par mois pour une personnes seule) et les millions d’autres qui vivent avec des revenus à peine supérieurs, pourraient-ils accéder à la propriété ?
Quand on connaît le rôle du surendettement dans le déclenchement de la crise et les ravages qu’il a occasionnés aux Etats-Unis, en Angleterre, en Espagne, il est totalement irresponsable de vouloir engager les Français dans cette voie.
Enfin, des aides de plusieurs milliards sont accordées au secteur privé de l’immobilier sans aucune réglementation des loyers, ni un quelconque projet de réquisition des dizaines de milliers d’appartements vides.
Cette politique ne peut qu’aggraver la crise du logement qui touche 3,4 millions de personnes mal logées ou sans domicile personnel et générer encore plus d’exclusion et de drames humains.
Une véritable politique de mobilisation pour le logement et de lutte contre l’exclusion passe par la construction massive de logements sociaux et par une réglementation du secteur privé de l’immobilier. » http://bellaciao.org/fr/spip.php ?article79037