L’examen du texte UMP sur le travail du dimanche a commencé hier à l’Assemblée, sur fond de consensus mou dans la majorité. Mais de demande ferme de l’Elysée.
Éviter à tout prix un nouvel Hadopi. Et pouvoir se targuer d’avoir tenu un des engagements de campagne. Voilà deux bonnes raisons pour Nicolas Sarkozy de faire gentiment comprendre à sa majorité que le texte sur le travail du dimanche mérite d’être voté. Point. Fermez le ban.
Le rapporteur du texte, Richard Maillé, a d’ailleurs commis un joli lapsus sur les ondes de France Info, lundi. « Nous sommes convoqués ce mardi à l’Élysée » , a-t-il lâché avant d’essayer de se rattraper aux branches… Convocation ou pression amicale, en tout cas le président de la République a bien reçu l’ensemble des parlementaires UMP, ce mardi, à l’Élysée.
Nicolas Sarkozy a évoqué un certain nombre de sujets - résultat des européennes, défaite du FN à Hénin-Beaumont, stratégie du MoDem, présidentielle de 2012… - et « gardé le meilleur pour la fin », commente un des participants. Comprendre la proposition de loi sur « les dérogations au repos dominical » dont l’examen a commencé hier à l’Assemblée et qui doit se poursuivre jusqu’au 15 juillet.
Fin 2008, la fronde d’une soixante de députés UMP avait pourtant conduit au report du texte. Dans une tribune publiée le 21 novembre dernier dans Le Figaro et intitulée « Vivement dimanche ! », des dizaines de parlementaires UMP et Nouveau Centre remettaient en cause l’intérêt économique et sociétal du travail dominical, avancé au plus haut niveau de l’État. Six mois plus tard, la fronde a réduit comme peau de chagrin. Marc Le Fur, François Baroin, Philippe Meunier, Jean-Frédéric Poisson, tous députés UMP, ont fini par cosigner la dernière mouture de la proposition de loi Maillé, devenue à leurs yeux, acceptable. L’opposition a aussitôt crié au scandale. « Des députés UMP ont eu des coups de fils de Matignon, de l’Élysée et des ministères pour voter le texte », assurait hier devant les journalistes, le patron des députés PS, Jean-Marc Ayrault. Une affirmation reprise un peu plus tard par le député communiste, Roland Muzeau, porte-parole des députés communistes : « Voyez les positions de Le Fur, Poisson qui ont changé. Vous pouvez penser que les pressions ont dû être fortes ».
Les députés UMP, eux, démentent toute intervention élyséenne. « Ce n’est pas notre position qui a changé mais le texte », explique l’un d’entre eux. « Ce n’est pas un retournement de veste », se défend l’entourage de Marc Le Fur, auprès de Bakchich. « Simplement, le texte présenté n’a plus rien à voir avec la première version, ni même la deuxième. » Un constat ouvertement reconnu par Nicolas Sarkozy, ce mardi, devant les députés UMP comme le raconte son ami Patrick Balkany. « Nicolas Sarkozy est comme tout le monde », commentait le député des Hauts-de-Seine. « Le chef de l’Etat a constaté que c’est une mouture. Il y en a un peu pour pour les uns, un peu pour les autres. Mais il pense qu’il faut le faire ».
Au lieu des 10 à 12 dimanches ouvrables par an évoqués au tout début, la dernière mouture du texte n’en propose plus que cinq. Et plutôt que des zones d’activités commerciales exceptionnelles créées ex-nihilo, un système de dérogations dans la vingtaine de « périmètre d’usage de consommation exceptionnelle »… - les fameux PUCE de la loi - est désormais prévu dans les agglomérations de plus de 1 million d’habitants, à savoir Paris, Marseille, Lille… En outre, un amendement prévoit que le salarié puisse changer d’avis après avoir accepté pendant un temps de travailler le dimanche. « On a donc changé de philosophie », commente l’entourage de Marc Le Fur, « on ne parle plus de travail dominical, mais de dérogations au principe de repos dominical » . L’opposition devrait apprécier la nuance…
Désormais, pour l’entourage de Nicolas Sarkozy, l’heure est donc au vote. « Aujourd’hui on doit avancer ! », a conclu Balkany, à sa sortie de l’Élysée. Dans ce contexte, la proposition de loi devrait être votée sans grande difficulté…
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S’il n’y avait pas du connard d’élevage pour se rendre en masse dans les échoppes le dimanche, le problème ne se poserait pas et j’en connais qui iraient se faire mettre leur ersatz de loi où je pense, avec un poignée de sable.
Pourtant simple à mettre en oeuvre comme révolution. Non ?
Elle est applicable à bien des problèmes sur cette planète.