Un directeur de L’Oréal se targue de pouvoir faire « stopper » l’enquête visant d’éventuels abus sur Liliane Bettencourt, sa première actionnaire, qui a transféré un milliard d’euros à son chouchou.
Les péripéties de la vie de la femme la plus riche du monde, la Française Liliane Bettencourt, ont fait le tour du monde grâce à Bakchich. Le 12 décembre 2008, notre site d’enquêtes et de mauvais esprit révélait comment un dandy des salons parisiens et de la jet-set, le photographe François-Marie Banier, son petit protégé, a reçu de la dame près de 1 milliard d’euros, dans des conditions qui ont inquiété Françoise Meyers-Bettencourt, la fille de l’héritière de L’Oréal. Chèques, contrats d’assurance-vie, tableaux de maître, abandons de dettes, la liste de ces faveurs financières, effectuées devant notaire quand il le fallait, est faramineuse. Du jamais vu. De quoi motiver une plainte pour « abus de faiblesse » déposée par sa fille, voire une demande de mise sous tutelle, solution sérieusement envisagée dans l’avenir…
Mais ce grand déballage sur la santé de la milliardaire (elle pèse un bon 17 milliards d’euros) n’inquiète en aucune façon le groupe L’Oréal dont les Bettencourt – mère, fille et gendre – détiennent près du tiers par le biais de leur société familiale et, grâce à un pacte d’actionnaires les unissant jusqu’en avril 2009 à Nestlé, le géant de l’alimentaire, appartiennent à une alliance détenant plus de 60% de son capital… Officiellement, le groupe de cosmétiques – une capitalisation boursière de quelque 35 milliards d’euros – ne veut rien savoir de l’affaire qualifiée de « privée » concernant la principale actionnaire et figure historique de l’entreprise – le père de Liliane Bettencourt a fondé L’Oréal voilà presque 100 ans.
Pourtant, un haut responsable du groupe s’agite là où il faut. Patrick Balladur, un lointain parent de l’ancien Premier ministre, est directeur de la sûreté de L’Oréal. Ancien commissaire de police, il s’est vanté ces derniers temps auprès de quelques notabilités de « pouvoir arrêter » l’enquête en cours, notamment en raison des « bonnes relations » qu’il entretiendrait avec le directeur de la police judiciaire parisienne, Christian Flaesch. L’ancien flic se pousse-t-il un peu du col ? La direction du groupe cherche-t-elle à s’informer en direct, sans attendre les prochaines révélations de Bakchich ? Voire à contrôler la procédure en cours ? Impensable : on serait là encore dans le jamais vu…
Ce que confirme L’Oréal. « Mr Patrick Balladur, Directeur de la Sûreté de L’Oréal, conteste formellement ces allégations et l’existence de ces prétendues déclarations qui lui ont été attribuées. Il tient en outre à préciser qu’en aucune façon il n’a reçu de demande de qui que ce soit en ce sens. L’Oréal rappelle que cette affaire est strictement du domaine privé de la famille Bettencourt et ne concerne donc pas l’entreprise », assure l’entreprise dans un communiqué transmis à Bakchich.
La presse française, bien entendu, mais aussi les médias internationaux ont repris les révélations de Bakchich, le 12 décembre dernier, sur l’affaire Bettencourt. Au hasard, le New York Post aux Etats Unis, le Standard en Autriche, The Press en Nouvelle-Zélande, The Province au Canada, le Corriere della Sera en Italie, le Herald Sun en Australie, le quotidien brésilien Valor, Die Welt en Allemagne, Forbes, les journaux vietnamiens, taiwanais, belges, roumains, on en passe et des meilleures : tous ont embrayé sur l’affaire de l’année.
Si le patron de la PJ coiffe en effet la brigade financière, chargée des investigations par le procureur de la République, c’est à Nanterre, là où la procédure a été initiée, que se prendra, ou pas, la décision de refermer le dossier. Et non pas au siège de la police judiciaire.
Doté d’un patronyme légèrement connoté en politique, Patrick Balladur a commencé sa carrière en PJ et à partir de 1994, quand l’autre Balladur est à Matignon, à l’étranger : attaché de police en Equateur puis au Vietnam, avant de revenir au ministère de l’Intérieur, au SCTIP, le Service de coopération internationale de la police. Retraité de la police, il a rejoint L’Oréal comme nombre de policiers recrutés en entreprise après la quille. Christian Flaesch, lui, a succédé à la tête du quai des Orfèvres en juillet 2007 à Frédéric Péchenard, nommé alors patron de la police nationale.
Après les interventions de Liliane Bettencourt auprès de la justice et de l’Elysée pour que la procédure soit stoppée, son audition discrète par la brigade financière, la garde-à-vue de François-Marie Banier, les portraits acides consacrés dans la presse au photographe milliardaire, la publication quasi-intégrale dans un magazine des attestations fournies par Françoise Bettencourt-Meyers avec sa plainte – accablantes sur les relations Banier-Bettencourt –, l’interview mordante de Liliane Bettencourt dans le Journal du Dimanche, le procureur Philippe Courroye devrait se pencher d’ici le mois de février sur ce dossier ultra-sensible et prendre une décision.
Le procureur devrait trancher entre deux options, aussi embarrassantes l’une que l’autre. Il peut soit ouvrir une information judiciaire, désigner un juge d’instruction afin de faire toute la lumière et convaincre Liliane Bettencourt d’accepter une expertise médicale indépendante, au risque d’entraîner une éventuelle déstabilisation de tout L’Oréal si jamais la milliardaire était jugée inapte à exercer son rôle d’actionnaire. Ou bien clore l’affaire, au risque de laisser éventuellement des sommes énormes s’évaporer à nouveau du patrimoine des Bettencourt.
Pour lire ou relire dans Bakchich nos révélations sur l’affaire Bettencourt :
Allez Bakchich, cessez de danser autour du feu !
Il est clair que l’enjeux de toute cette affaire est la reprise, ou pas, par Nestlé de l’Oréal à la fin du pacte d’actionnaires… Soyez meilleurs que tous les (pseudos) experts financiers et leurs vénales prévisions : dites nous si l’Oréal va se faire bouffer ou pas !
Nous devons savoir si on mangera du chocolat qui hydrate notre peau ou si on boira du Perrier favorisant la repousse du cheveu : on en peut plus d’attendre !
Comment d’ailleurs a-t-on pu vivre aussi longtemps sans tous ces produits ESSENTIELS à l’évolution de l’espèce humaine ! C’est un vrai mystère…
Ctation du début de l’article : « Les péripéties de la vie de la femme la plus riche du monde, la Française Liliane Bettencourt, ont fait le tour du monde grâce à Bakchich ».
Dites donc, les gars, vous croyez que LE MONDE a les yeux fixés sur votre site ?
Ancien commissaire de police,…… des « bonnes relations » qu’il entretiendrait avec le directeur de la police judiciaire parisienne, Christian Flaesch
la filière maçonnique des commissaires de Police, toujours aussi importante ?
Le dessin a du chien, mais ce n’est pas Liliane Bettencourt, dommage
?? non parce que ça y ressemble beaucoup quand même…