Le tribunal de Nanterre a autorisé un huissier à contrôler l’élection du délégué UMP d’Asnières Manuel Aeschlimann. Lequel huissier a constaté quelques fantaisies… avant d’être lâché par le même tribunal.
L’affaire Bettencourt, ses fuites, ses rebondissements et sa guerre de magistrats n’est pas la seule à foutre le boxon au tribunal de Nanterre.
Le week-end dernier, les juges des Hauts-de-Seine se sont retrouvés accaparés par une élection de la plus haute importance, le scrutin pour désigner le délégué UMP d’Asnières. Un scrutin émaillé de deux décisions judiciaires, un brin contradictoires, au sujet d’une circonscription déjà réputée dans les arcanes judiciaires.
En mars 2009, l’ancien maire d’Asnières, le député Manuel Aeschlimann, a été condamné à quatre ans d’inéligibilité pour favoritisme sur un marché public. Et son passage devant la cour d’appel de Versailles intervient en novembre prochain.
Pour meubler le temps en attendant le couperet judiciaire, ce proche de Nicolas Sarkozy s’est fait élire à la tête de l’UMP du coin, samedi 23 octobre. Un triomphe (76%) émaillé d’interventions procédurales. Une sorte de mise en bouche avant le grand oral de l’appel ?
La veille du scrutin, soit vendredi 22 octobre, le tribunal de Nanterre autorise un huissier à assister à l’élection, son dépouillement, et à vérifier la bonne tenue des listes électorales, le moyen de cotisation des adhérents (cash interdit) et la réalité des procurations de vote apportées. Bref, à contrôler la sincérité du scrutin.
Une intervention "inhabituelle, concède Manuel Aschlimann. Sans doute celui qui nous l’a dépêché recherchait-il l’incident. Mais nous n’avons rien à cacher". La présence de l’huissier s’est en tout cas prolongée toute la journée, au-delà du vote qui s’est déroulé à 9h30 et du dépouillement achevé à 15h30. Le temps pour l’officier ministériel de découvrir que de nombreux Congolais étaient adhérents de l’UMP locale ; que les procurations avaient été réalisées "sur le parking" selon le bon mot d’un participant ; et que les listes électorales étaient décidément bien compliquées à récupérer. Un étourdi ayant emporté les clés du local où se trouve la photocopieuse, impossible dès lors de partir avec les originaux pour vérification ! Et l’huissier a dû attendre le soir du vote avant de pouvoir consulter une copie des fichiers.
Ô surprise, le lundi 25 octobre au matin, le même tribunal de Nanterre, à la requête de l’UMP nationale, a pondu une ordonnance de rétractation. Les juges ont tonné que l’huissier n’était plus habilité à consulter les listes des adhérents de l’UMP, au motif que leur militantisme relevait de leur sphère privée. Que le parti du gouvernement, grand défenseur des droits s’il en est, entend préserver. Aussi, l’huissier ne pourra-t-il poser ses yeux sur les listes qu’en présence d’un représentant de l’UMP.
De là à dire que la justice de Nanterre est chaperonnée…
Manuel Aeschlimann ? Le mec qui dans les 90’s s’est fait exclure du RPR puis de Generation Ecologie ? Celui qui dans les annees 2k s est fait taper sur les doigts pour avoir trié ses electeurs par origine ethnique ? aurait eu plusieurs ecarts notés dans sa gestion de la mairie d Asnieres ? (favoritisme, fiscalité faible et emprunt lourd, consommation excessive des vehicules de la mairie,…)
Ce Manuel Aeschlimann, c est le meilleur d entres nous. Il ne ment jamais. Ni aux francais, ni aux juges. Il est meme choquant que l on puisse le soupconner. Ca doit etre un coup de l antifrance.
Bonjour,
Article très instructif sur les mauvaises habitudes de Manuel Aeschlimann, un député très contesté, même dans son propre parti. Et c’est peu dire……
Mais, les méthodes ici dénoncées de ce député n’ont-elles pas été prises dès janvier 2005 quand il remettait en mairie d’Asnières la "médaille d’honneur de la ville" au représentant en France du joyeux et démocratique régime iranien, grand spécialiste es trucages d’élections ?
N’ont-elles pas continué quand il devient l’avocat de JP Bemba, accusé des pires atrocités au Congo et notamment de "génocide" par la Cour Pénale Internationale et en profite pour inscrire à l’UMP de sa commune les partisans résidant en France de ce sinistre personnage ?
Conflits d’intérêts croisés mélangés entre l’avocat et le député ?
A Asnières, il y avait eu en 2005 une commission municipale d’informations sur les liens étranges entre ce député et le régime de Téhéran. Elle n’avait pu aller jusqu’au bout de ses investigations sous la houlette des proches de Manuel Aeschlimann.
Mais rien n’empêche la presse (Bakchich par exemple) d’enquêter sur ce passé "iranien" de Manuel Aeschimann dont il est dit par certains que c’est une "bombe politique" pour l’UMP et ses liens avec les miliciens- tueurs de JP Bemba venus miraculeusementse reposer en France ; malgré les lois Besson.
Reste à savoir que l’actuel maire d’Asnières fait l’objet de demandes d’une nouvelle commission municipale d’information sur les relations iraniennes de Manuel Aeschlimann de la part de certains de ses élus et proches. On attend avec intérêt la réponse de cet élu PS.
Ce qui est certain, c’est que Manuel Aeschlimann a des amitiés fortes avec les régimes sanguinaires, et que la démocratie lui est assez étrangère. La preuve par votre article.
Importer ces pratiques en France devrait être sanctionné : les électeurs d’Asnières l’ont fait, la presse pourrait compléter ce jugement.
Très cordialement,