On ne présente plus Johnny, mais on était loin de tout savoir sur Daniel Rondeau, l’une des plus mystérieuses de nos stars.
Le monde s’emballe, l’encre de l’Histoire n’a plus le temps de sécher. Chaque jour amène, dans l’actualité, quelque nouvel éclat, quelque nouveau coup de théâtre. Il n’empêche. L’événement majeur de septembre demeurera pour toujours la passionnante interview de Daniel Rondeau par Johnny Hallyday, telle qu’on a pu la lire au début du mois dans le Journal du dimanche.
On ne présente plus Johnny Hallyday ; mais on était loin de tout savoir sur Rondeau, l’une des plus mystérieuses de nos stars. Certes, il nous arrivait de le croiser dans les couloirs du Nouvel Observateur. Nous avions même parfois la chance de l’apercevoir derrière la cloison de son nouveau bureau de verre. Alors, pétrifiés d’admiration, nous nous blottissions dans le couloir pour le regarder chanter de sa fameuse voix si profonde, faire ses vocalises, téléphoner longuement, sans jamais nous accorder un regard, car les dieux baissent rarement les yeux vers les humains.
Peu à peu, nous apprîmes à connaître Rondeau, ses débuts au Golf Drouot, son mariage explosif avec Sylvie, ses folles nuits au temps du Bus Palladium. Mais tout cela n’était que surface, faux-semblants, écume. Bref, rien du tout face à ce que nous venons d’apprendre grâce à Johnny, cette bête médiatique chez qui l’instinct ne dort jamais. En plein cœur de l’été, Hallyday découvre que Daniel Rondeau a quitté son ambassade de *** pour prendre des vacances bien méritées près de Reims, en Champagne. Aussitôt, chez Johnny, l’inspiration jaillit comme une bulle : « Saute dans un zinc et viens me retrouver à Saint-Barth’. Faut qu’on cause ! » lance-t-il au diplomate, son ami. Comme domestiqué, ce dernier s’exécute. Le résultat, c’est ce magnifique entretien dans lequel Rondeau fend l’armure, nous parle de ses amours, de sa vie, de sa mort, bouleversants aveux auxquels le Journal du dimanche – qui ne s’y est pas trompé – attribue donc, début septembre, ses cinq premières pages, faveur qu’il n’avait jusqu’alors jamais accordée.
Je sais. De méchantes langues ont dit qu’en pleine affaire Woerth cette interview semblait venir un peu trop opportunément pour ne pas constituer une diversion de plus en faveur du camp sarkozyste. Un peu de recul, que diable ! Qui se souviendra encore du quinquennat de Sarkozy, dans cent ans, quand le nom de Rondeau brillera dans toute sa gloire ?