Jour du Seigneur, jour de sieste, de sortie en forêt, jour de pêche et de péché : touche pas à mon dimanche !
Ah, les sagouins ! Ces agnostiques sarkophiles veulent nous faire travailler le dimanche ! Le jour du Seigneur ! Jusqu’où iront-ils dans le matérialisme athée ? Laissez-nous nos beaux dimanches, mécréants, ce jour béni où nous allions en procession à la messe renifler les odeurs d’encens et mater la fille de la pharmacienne dans sa belle jupe à crinolines. Ah, quand la nymphette se levait et s’asseyait sur le prie dieu, quelle vue imprenable sur les mystères de la béatitude ! Une érection juvénile agitait nos caleçons à la cadence d’un goupillon.
Lors de la communion, le curé approchant l’hostie de la bouche ouverte de cette jeune fille offerte avait du mal à cacher la protubérance soudainement apparue sous sa chasuble. O combien d’ados mous, combien de garnements ont cru en Dieu grâce à la messe dominicale ! Sans compter l’instant délicieux où le prêtre nous confessait et toussait devant les aveux de nos pollutions nocturnes en nous condamnant à psalmodier une palanquée de « Je vous salue, Marie », le surnom précisément de la fille du pharmacien ! C’est pas ça qui allait arrêter nos branlettes vespérales !
Mais oublions Eros ! On devine aussitôt les intentions de Sarko : bousiller nos vies de famille et les faire entrer dans le grand cycle de l’économie spectaculaire marchande. Car le dimanche, c’est quoi ? C’est le roupillon infernal, la partie de pétanque ou de cartes avec les potes, le tournoi de tennis, la sortie en forêt, et le babil incessant des gosses sautant sur la bedaine de papa. C’est aussi, quand le môme est couché, la sieste crapuleuse avec maman. Toutes dérives condamnées par ceux qui veulent faire ouvrir les supermarchés pour rappeler aux cochons de travailleurs que dimanche est aussi le jour des courses et le triomphe du chariot à provisions. Relancer l’économie ! Tu parles ! Il faut surtout rappeler aux distraits qu’ils ne sont que des machines à consommer !
C’est pourquoi, avec tous les cathos français, les associations de pêcheurs à la ligne et les branlotins irrécupérables, il nous faut crier ensemble : « Pas touche au dimanche ! ». Unir Lafargue (Le Droit à la paresse) et Daniel-Rops (écrivain catho) dans le même cortège de protestations sera à mettre au crédit de Sarko !
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