L’Apocalypse c’est pour bientôt selon les films et les docus. Selon la crise aussi. Comme il y a trente ans…
La mode est à l’apocalypse : films et docus télévisés. Il est donc temps de rappeler qu’en 1972 paraissait le premier numéro d’un journal dont le Professeur Choron avait imaginé (au deuxième degré) titre et sous-titre : « La Gueule Ouverte », « le journal qui annonce la fin du monde ». Le scoop du siècle !
Avec quelques amis, Pierre Fournier, de Charlie-Hebdo ( le vrai, de 71 à 82), avait anticipé et imaginé, exemples à l’appui, tout ce qui condamnait l’espère humaine. Ce n’est pas pour embellir le passé ou se glorifier d’être des réincarnations de Tirésias (dont les jeunes se foutent avec raison) mais pour affirmer que les mêmes causes produisent les mêmes effets, vérité scientifique. Aujourd’hui, certains écolos donnent le slogan fondateur de l’écologie ( le discours-logos de la maison-oikos) : « penser global et agir local ». Certes. Le G 20 feint de penser global, alors que les dirigeants de la planète ne sont que les fondés de pouvoir du capitalisme. Chacun sait ou devine que leurs décisions ne sont que poudre-aux-yeux et qu’ils n’ont qu’un but : que rien ne change dans le fond. Pourquoi ? Parce que le culte du profit à court terme de ceux à qui ils doivent leur élection est le fossoyeur de l’humanité, dès lors qu’une poignée de magnats (occultes pour la plupart) cumule l’essentiel des revenus tirés de l’exploitation des masses et du pillage des ressources naturelles.
Alors que faire ? La guillotine ? Tentant mais on est loin de 1789 et les masses abêties par la télé n’oseront jamais préférer la fiesta des Tuileries aux feuilletons télévisés. Une piste : supprimer illico tous les organismes internationaux où s’usine la fin du monde : OMC, FMI, Banque Mondiale, ainsi, évidemment, que toutes les bourses mondiales où l’argent, cette abstraction déconnectée du réel, creuse nos sépultures. Et ensuite agir local : déclarer obsolètes les nations et les Etats, régionaliser la planète. Exemple : au lieu de foutre à la baille des millions de litres de lait parce que le négoce européen ne veut pas réduire ses marges, distribuer ce lait aux millions d’enfants qui crèvent de faim dans le monde. C’était notre rubrique : « l’utopie ou la barbarie ».
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