En regardant la couverture du JDD du dimanche 12 octobre, malgré la large image de notre sauveur national Franck Ribéry, il était difficile de passer à côté du titre tape à l’oeil de la colonne de droite : « Sondage : Les français veulent travailler le dimanche ».
Tiens, c’est nouveau ? Il y a quelques mois, nous « votions » majoritairement contre. Début décembre 2007, un sondage Ifop était publié dans le JDD, selon lequel 53% des Français étaient opposés à bosser le dimanche. Alors, effet de la crise, ou effet d’annonce de notre journal dominical ?
Allons donc voir tout ceci de plus près en page 7. Ah, le sur-titre est alléchant ! « Sondage exclusif. La crise économique favorise des réformes que l’opinion rejetait… » Et puis, deux beaux tableaux décorent le haut de page. Le premier présente les résultats d’un premier sondage. Effectivement, dans la case « Total oui », est inscrit le nombre 67 %. Mais mais mais… La formulation de la question n’y est pas pour rien. Hé non. Si on vous demande simplement : « Acceptez-vous de travailler le dimanche ? » Il y a de fortes chances pour que vous répondiez non. Non, je tiens à me reposer au moins une journée par semaine, non, cette journée de vacances hebdomadaire est un acquis social de longue lutte et de longue date, 1906. Mais si on vous demande, à la manière de l’Ifop Publicis Consultants : « Travailler le dimanche est payé davantage qu’en semaine. Si votre employeur vous proposait de travailler le dimanche, accepteriez-vous ? » On comprend les résultats publiés.
Déjà, le dimanche, beaucoup travaillent, occasionnellement. Aussi, officiellement, 1,5 million de Français travaillent le dimanche et 7 millions occasionnellement.
Occasionnellement, parlons-en ! Si 67 % des sondés sont d’accord pour travailler le dimanche à condition qu’ils soient payés deux fois plus – ce qu’avait promis le ministre du Travail Xavier Bertrand en décembre 2007 –, 50 % de ces 67 % précisent que c’est oui si c’est « de temps en temps ». Le JDD et les médias qui ont relayé l’info ont dû oublier de le préciser.
Le deuxième tableau pose une question qui n’a pas de rapport avec le titre de la couverture : « Etes-vous favorable à l’ouverture des magasins le dimanche ? » Résultat, « Total favorable » est égal à 52 %. Il y aurait sans doute beaucoup à dire sur la répartition des réponses, les favorables étant semble-t-il plus importants en agglomération de province qu’en agglomération parisienne. Mais ce qui est remarquable ici, c’est le décalage entre le titre de la page, « Les Français veulent travailler le dimanche ! », et le sondage proposé. Car ce ne sont pas les commerçants qui sont interrogés, mais un « échantillon de 1003 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus ». Alors quel rapport entre le souhait de Français que des magasins soient ouverts le dimanche et le travail de ces mêmes Français ce jour-là ? Aucun. Belle démonstration du journal. Appuyée par une interview, sur la même page, de Luc Chatel, le secrétaire d’Etat à l’industrie et à la consommation. Dans laquelle il promet des emplois, et de la croissance, (et des larmes ?) grâce au travail du dimanche !
Si Le Journal du Dimanche préparait tranquillement nos esprits à l’idée de travailler plus pour cause de crise économique, il ne s’y prendrait pas mieux.
Chère Madame Anaëlle Verzaux, Voilà longtemps que BiBi s’occupe des Unes du JDD. En complément de votre article, BiBi a fait lui aussi des commentaires plus larges sur le numero du Journal dominical du Frère Lagardère ce Dimanche 12 octobre. Les grandes histoires d’Amour ne meurent jamais !
1. Le JDD fait marcher les Instituts de sondage. Un sur le travail du dimanche, un autre sur la confiance des Français dans l’Hôpital public. Luc Chatel et Roselyne Bachelot mènent les débats démocratiques en de remarquables monologues. BiBi tient à signaler au Frère Lagardère qu’il travaille déjà dur, très dur, les dimanches en planchant sur le contenu de son Journal. Et que… si BiBi a des maux de têtes, des maux d’estomac, des mots qu’il digère mal à la lecture et aux analyses du journal, il a toute confiance en l’Hôpital public, comme 59% des Français.
2. En page 3, ce sous-titre : « Nos multinationales à la merci des prédateurs ». Il ne viendrait même pas à l’idée de ce Nicolas Prissette que les prédateurs, ce sont justement… les Multinationales.
3. BiBi a noté que si la Chancelière Angela était revenue à des intentions unitaires, c’était grâce au charisme de Little Nikos. Mais BiBi croit plus volontiers que c’est le cadeau enivrant que notre Président a livré à la première dame d’Allemagne qui a fait sauter les résistances allemandes : cinq bouteilles des différents millésimes de grands Bordeaux. Un connaisseur que notre Little Nikos, grand buveur d’eau minérale devant l’Eternel ! Mais peut-être a-t-il reçu les conseils de Bernard Arnault, patron des cépages d’Yquem et Saint-Emilion ?
4. Les médias allemands ont affublé Little Nikos d’un autre surnom que celui donné par BiBi : « Le Louis de Funès de Neuilly » ! Il y a de grandes chances que notre Président, en grande vadrouille entre Paris, New-York et Colombey-les-deux-Eglises, n’ait pas apprécié d’être au générique du « Corniaud ».
5. Quant à Madame Angela Merkel, elle a été dénommée la « Bécassine du Brandebourg ». BiBi veut lui faire un cadeau à son tour et lui offre les premières paroles de la célébrissime chanson : « Elle est née un beau matin en RDA/ Son père et sa mère n’en revenaient pas/ De voir cette enfant rose dodue à la fois/ Avec un nez qu’on ne voyait pas ».
6. Jorg Haider est mort à 58 ans à la vitesse de 142 km/h. Il allait rejoindre Papa, un nazi de la première heure et Maman, 90 ans, membre des Jeunesses Hitlériennes. "Le couple, écrit le JDD, n’a pas renié son passé". A l’enterrement, comme habit de deuil, il sera obligatoire de venir en Chemise brune.
Et bien d’autres choses sur le site à BiBi… A bibientôt ! [http://www.pensezbibi.com]
Ceux qui se déclarent pour sont certainement ceux qui pensent que cela ne les concernera pas… toujours facile de dire oui quand on pense au voisin. C’est comme le chômage ou les accidents de la vie, c’est jamais pour soi, c’est toujours pour le voisin que cela risque d’arriver…
Le JDD aurait du aller plus loin : 67% des français sont pour le travail obligatoire le dimanche et ce toute l’année, de plus, gratuitement pour l’économie francaise et pour honorer le jour du seigneur (celui du château…) !
La loi prévoit un repos HEBDOMADAIRE, pas DOMINICAL.
Tant que le repos hebdomadaire existe, il est absurde de vouloir que le jour de repos soit précisément le dimanche. Tout ça a des relents de bondieuserie retardataire (jour du « Seigneur », etc.).