Au Conseil pour la création artistique mis sur pied par Nicolas Sarkozy, le producteur Marin Karmitz joue au Père Noël en petit comité avec ses amis.
A la veille de souffler sa première bougie, le conseil pour la création artistique – le bidule confié par Nicolas Sarkozy au producteur Marin Karmitz pour « éclairer les choix des pouvoirs publics »- peine à présenter un quelconque bilan.
Lancé en janvier dernier pour court-circuiter la bureaucratie du ministère de la Culture, cette structure légère, et vantée comme telle, composée de 11 membres choisis par le puissant patron des réseaux MK2 s’est jusqu’alors contenté de lancer d’assez vagues idées sans qu’aucun projet ne soit pour l’heure amorcé.
En septembre dernier, sentant qu’il était sans doute temps de justifier son existence, et accessoirement sa dotation de 10 millions d’euros, le conseil a sorti des cartons dix projets pour la culture. Orchestre de quartier pour les jeunes issus de ZEP, école de cinéma populaire ou encore un Centre Pompidou nomade pour faire découvrir l’art moderne à un public large…
Rien que de très sympathique. D’autant que les membres du conseil – censé faire éclore des projets neufs - se sont surtout servis eux-mêmes.
La directrice du théâtre de Chaillot, Dominique Hervieu, propose ainsi une action pour investir artistiquement des lieux insolites. Bingo, idée retenue et confiée à… Dominique Hervieu.
Le projet des orchestres populaires, porté par Laurent Bayle, patron de la Cité de la musique, sera chapeauté par le même Laurent Bayle.
Quand à l’école de cinéma populaire elle sera confiée au réalisateur Abdellatif Kechiche, qui vient de signer avec Marin Karmitz ses trois prochains films.
Commentaire acerbe d’un haut fonctionnaire du ministère de la Culture : « Le monde de la culture, ministère compris, est toujours accusé de fonctionner au copinage. Là au moins c’est totalement assumé. On progresse ». Vu comme ça…