Plus que quelques semaines avant la mise en place d’Hadopi. Alors que de nombreuses zones d’ombres subsistent quant à son application, la loi contre le piratage inspire le web.
La communication des anti-Hadopi est décidément mieux rodée que celle des défenseurs de la loi censée lutter contre le piratage des oeuvres protégées.
Du côté du gouvernement, hormis les interviewes officielles (ici ou là) et les rares conférences de presse très formatées, on rechigne clairement à parler de la haute autorité controversée.
Bakchich désireux d’en savoir plus avant son application, s’est d’ailleurs fait envoyer sur les roses à de nombreuses reprises (le ministère de la Culture et celui de l’Économie Numérique prétextant de ne pas être habilités à parler du dispositif juridique, tandis que le rapporteur de la loi Franck Riester nous a allègrement baladé quelques semaines). Pour connaître les conséquences de la loi sur le vilain pirate, mieux vaut donc visionner les œuvres d’internautes.
Avant que le fameux « Copying is not theft » (« Copier n’est pas voler ») ne devienne l’hymne international des « reproducteurs », le dénommé Jérôme Choain (plus connu sous son pseudo JcFrog) avait gratifié la toile de son désenchanté « Hadopi song, la chanson du hors-la-loi » (à écouter ici), reprise du « Déserteur » de Boris Vian dans lequel il s’adressait à l’ex ministre de la Culture Christine Albanel (« Madame la ministre, je vous écris ce petit mail, pour vous dire combien je suis triste, mon débit bat de l’aile… »). Ce coquin d’ingénieur informaticien avait récidivé quelques mois plus tard avec « Hadopi, c’est fini », parodie de « Capri, c’est fini ». « Je ne crois pas que je rebuzzerai un jour », regrettait JCFrog. Et pourtant…
Avec plus de 16000 visites en trois jours depuis la mise en ligne sur son blog, ce spécialiste en pastiche « geek » (témoins les chansons « Quand j’étais blogueur », « C’est pas l’homme qui prend le web », « Dans le port 80 », « Et si tu ne me follow pas », « Où sont les spams ? »…) répète son succès avec son troisième opus sur le sujet : « Hadopi Song III, Vivre ou survivre ». Preuve qu’Hadopi continue à faire parler. Sauf au gouvernement.
NB : Cette fois, le morceau que Jérôme Choain massacre joyeusement est "Vivre ou survivre" de Daniel Balavoine.
A voir sur Bakchich.info :