Plus besoin d’épier les bonnes fortunes pour connaître les secrets de leur cuisine. Grâce à Carrefour, qui vient de ripoliner son hyper d’Auteuil, les petites habitudes du grand monde peuvent être découverte en rayon. Une mini-visite guide qui économise bien des cours de sociologie.
Dés le parking, une trouvaille ! Les codes de la bourgeoisie ont évolué en dix ans. Finies ou presque les raquettes de tennis sur les lunettes arrières des voitures. Ce sport est devenu ringard. Le golf l’a remplacé. Et les sacs remplis de clubs sur les places arrière des Audi. Là aussi les modes changent. Exit la BMW, le bourgeois veut passer inaperçu.
En attendant de vendre des bagnoles, le deuxième épicier mondial s’intéresse surtout aux codes alimentaires des gens aisés.
Dans les écoles de commerce, pouponnière des beaux quartiers, depuis une décennie, se dispensent des cours d’œnologie. À HEC, les commerciaux peuvent déguster dans l’association Grand Cru, les meilleurs vins de France. À l’ESSEC Elyxir rassasie les gouteux soiffards, à l’ESCP, Oenocratiaet, et à Sciences Po : Oenopo.
A croire qu’il faut maîtriser ses millésimes comme hier le baisemain et les plans de table. Trois rayons différents proposent le nectar des dieux. Pour satisfaire ces riches amateurs le Carrefour d’Auteuil dispose detous les grands crus classés de Bordeaux. Au rayon fromage une sélection des meilleures bouteilles est proposée. Enfin pour ceux qui veulent sortir du lot, l’offre bio du magasin propose aussi de très bons breuvage à base de raisin…
Signe des temps ou Grenelle à retardement, Carrefour a mis le paquet sur le bio. A droite des caisses, place stratégique dans tout supermarché, le rayon se veut fourni. L’offre rivalise avec celle du marché Raspail le plus chic, et le plus cher, de Paris. Seule différence dans ce rayon, ni Carole Bouquet ni Vincent Lindon à l’horizon qui vivent dans le septième. Mais, tirant leurs Caddie® sur le sol « garanti antibruit », des anciens patrons du CAC 40 cherchent à faire quelques économies. Et il n’y a pas de petites économies. Carrefour le sait qui avait déjà implanté ses premiers ED, l’enseigne de hard discount, dans le quartier. Cette fois ci l’enseigne a installé ses premières caisses automatiques dans le magasin. Toujours ça d’épargner sur le petit personnel ! Le patron du magasin espère sûrement montrer à ses clients qu’ils partagent les mêmes valeurs. C’est ça le commerce.