Alors que se profile l’ouverture du très attendu procès Vivendi, on assiste à une multiplication des coups tordus visant Frédérik-Karel Canoy, l’avocat des épargnants estimant s’être fait gruger dans l’aventure Vivendi Universal.
Absorbé par la guerre d’usure qu’il mène depuis bientôt sept ans contre Vivendi, Me Frédérik-Karel Canoy, alias « le Colombo du petit porteur », en apprend de belles en avril dernier dans les pages du Canard Enchaîné. Tout comme ceux du Laboratoire de Châtenay-Malabry et de l’ancien directeur de campagne de Greenpeace, Yannick Jeannot, son ordinateur aurait été visité. Entendu le 14 avril 2009 par les spécialistes de l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (OCLCTIC), on lui confirme que de mai à juillet 2006, toutes les données tant privées que professionnelles de l’un de ses ordinateurs ont été piratées. Et pas par des bras cassés, s’il vous plait : à la suite de l’intrusion, certaines données ont été astucieusement modifiées et prétendument ré-expédiées à partir de son ordinateur. Du bel ouvrage, vraiment, dont les auteurs possibles ne sont pas légions et se recrutent plutôt dans quelques officines barbouzardes que parmi les hackers boutonneux pré-pubères.
Après l’avoir cuisiné sans excès de courtoisie, les keufs parviennent assez vite à la conclusion que « Colombo » est la victime et rien d’autre. Tout naturellement, on lui demande s’il a des soupçons. Il ne se fait guère prier pour délivrer quelques noms, dans le giron de l’affaire Vivendi. Il agrémente même ses propos d’une petite confidence : quelque temps auparavant, il avait été consulté par un épargnant qui, s’estimant lui aussi grugé par Messier et sa clique, lui avait demandé s’il pouvait se joindre à l’action engagée.
L’affaire ne s’était pas faite et le courrier du client potentiel dormait dans un chrono du bureau de « Colombo » . Jusqu’à ce l’homme reprenne contact avec Canoy pour lui apporter une information troublante : il venait de recevoir lui aussi la dernière version du tract venimeux du « corbeau » qui harcèle Canoy, alors que son nom n’avait jamais été communiqué à la partie adverse ! A Nanterre, l’info n’est pas tombée dans les oreilles de sourds : ce n’est pas seulement l’ordinateur de Canoy qui a été visité…on en aura la confirmation quelques jours plus tard.
Le 11 juin 2009, le juge Cassuto convoque à son tour « Colombo ». Il lui confirme le piratage et lui demande quelques précisions de caractère technique. « Colombo » n’y voit pas malice. D’un naturel jovial, il ne cultive aucune rancœur contre le magistrat qui lui a tout de même fait une cachotterie de taille dont il prendra connaissance par un nouveau coup de palme du Canard Enchaîné du 17 juin : lors de l’entretien, le juge a tout bonnement omis de l’informer des perquisitions qu’il a mené dans le bureau de Dubos chez Vivendi et à plusieurs endroits de la nébuleuse « Atlantique Intelligence » de l’illustre expert en coups tordus Philippe Legorjus. Lequel, pris par la patrouille, nie toute action illégale et déclare qu’il n’avait nul besoin d’entrer dans l’ordinateur de « Colombo » pour savoir ce qu’il préparait puisque il avait « un contact direct avec l’un de ses proches qui lui donnait toutes les infos… ».
Nul doute qu’il ne tardera pas à se mettre à table et fournir le nom de son « indic », plus quelques preuves de ses affirmations péremptoires. Pour Dubos, les dénégations vaseuses sont facultatives : on a trouvé dans son bureau un dossier assez complet sur « Colombo », dont il aura beaucoup de mal à expliquer la présence. Une faute de goût qui risque de peser très lourd au cours du procès. Tout comme celle qui consiste pour l’avocat de l’estimable maison Vivendi à faire usage, pour illustrer ses conclusions assez mièvres au demeurant, de deux correspondances des 8 et 27 mars 2007 expédiées à Madame la Présidente de la 4ème chambre civile du TGI de Paris, et qui n’ont jamais été communiquées à Vivendi par le tribunal…
Un mystère que le greffe du tribunal s’efforce d’éclaircir et qui pourrait bien s’avérer dévastateur pour la réputation déjà bien écornée de l’ancien joujou de Jean-Marie Messier.
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Colombo c’est pas le mot. Pas le mot du tout. Un homme qui remercie Bolloré pour son sens de l’"éthique", c’est un avocat, ni plus, surtout, ni moins.
http://forums.nouvelobs.com/economie/les_indemnites_de_depart_des_patrons,20081204112822587.html